Préparer la France aux événements extrêmes
Construire la Résilience environnementale française et européenne
Avant-propos
Il ne peut pas y avoir de prévention efficace contre les événements extrêmes sans une politique environnementale solide qui mobilise toutes les politiques et les pans de la société. La droite a décidé de ne pas appréhender avec sérieux la triple crise du climat, de la pollution et de l’effondrement de la biodiversité. En tant que force politique responsable, il est de notre devoir de socialistes de prendre la mesure de cette menace sur notre avenir et le bien-être de nos enfants. Le Parti socialiste est un parti de gouvernement : il est non seulement attentif aux conséquences de la triple crise, mais aussi au mal-être qu’elle provoque. Avec les socialistes, personne ne doit rester derrière. Dans un monde de plus en plus dangereux, les prochaines années seront cruciales pour garantir l'intérêt supérieur de nos enfants.
La Commission européenne est consciente que l’Europe vit désormais au milieu de périls inquiétants entre les menaces liées la triple-crise et l’éventualité d’une guerre qui se rapproche toujours plus. Elle a publié en octobre 2024 le Rapport « plus sûr ensemble » préparé par Sauli Niinistö, ancien président de la République de Finlande.
Supprimer les ZFE n’est pas un programme politique, c’est juste une mesure populiste. Les socialistes, assurés de leurs valeurs de justice et d’égalité, profondément amarrés aux droits humains, à la démocratie et à la règle de droit propose une vision d’un monde vivable où chaque individu a sa place retenue. Ils sont attentifs aux plus vulnérables et croient en un avenir meilleur. Il est urgent d’aller vite en sachant que la guerre et la crise environnementale sont des menaces bien réelles qui s’ajoutent.
Cette contribution thématique vise à promouvoir le concept de résilience environnementale qui peut être comprise comme la capacité de la société à surmonter les risques, les conflits et les changements politiques tout en assurant la protection des humains et de l’environnement.
Depuis les élections européennes, les socialistes aspirent à la consolidation du Droit à un environnement sain, car il faut protéger la santé humaine, animale et environnementale en même temps (approche One Healthi de l’Organisation mondiale de la santé).
Introduction
Alors que la guerre est à notre porte, notre planète subit toujours les effets négatifs du changement climatique, qui rend certaines catastrophes « naturelles » plus fréquentes et leurs conséquences plus dévastatrices. Ces catastrophes représentent une menace mondiale qui entraîne des répercussions graves sur le bien-être de l’humanité et un coût économique élevé. Elles frappent surtout les personnes vulnérables : une femme rencontre 14 fois plus de risques de mourir qu’un homme des suites d’un tel événement.
En 2021, on a recensé 432 catastrophes liées à des aléas naturels à l’échelle mondiale (dont 56 en Europe), qui ont fait 10 492 morts, touché 101,8 millions de personnes et entraîné des dégâts économiques supérieurs à 252 milliards de dollars1. Comme l’assure le GIEC, certains épisodes climatiques extrêmes sont en augmentation. Au moment où cette note est rédigée, un tiers du Pakistan est sous les eaux. L’année 2021 a été marquée par une croissance du nombre de catastrophes en Europe, où elles ont été responsables de 2,9 % des décès et de 20,7 % des pertes financières mondiales2. Ces dernières années, des inondations se sont produites en Europe centrale, notamment en Allemagne, des séismes ont frappé l’Italie et la Grèce, et un volcan est entré en éruption sur l’île de la Palma (Espagne), tandis que des vagues de chaleur, des feux de forêt et des sécheresses ont sévi dans toute l’Europe.
Chaque catastrophe naturelle apporte destruction et insécurité. Immédiatement après une tragédie, les infrastructures physiques d’un pays sont endommagées et nombre d’institutions sociales et politiques essentielles sont désorganisées, voire anéanties3. Souvent, l’accès aux commodités (eau, électricité, gaz) est brisé, la distribution de nourriture et de médicaments est empêchée, les services publics et essentiels sont suspendus (éducation, poste, télécommunications...). L’instabilité politique et parfois la vacance du pouvoir laissent prospérer des groupes criminels susceptibles de prendre le contrôle du pays4. Une catastrophe naturelle affecte profondément la société, en particulier sa résilience, c’est-à- dire sa capacité à surmonter les risques, les conflits et les changements politiques5.
Ces événements extrêmes et surtout les menaces qu’ils représentent sur notre sérénité nous obligent à repenser notre vie et à nous préparer.
La période de paix et de prospérité initiée au moment de la signature du Traité de Rome semble s’achever. Plusieurs pays européens sont directement menacés. L’entente entre les gouvernements illibéraux est une menace franche sur nos choix de vie.
La France et l’Europe doivent se préparer au pire des scénarios et construire dans les meilleurs délais une capacité de protection, de résilience et de rebond.
Que faire face à des catastrophes de plus en plus nombreuses et destructrices
Notre capacité de rebond dépendra de la qualité de la préparation de nos concitoyens et des ressources mobilisées pour la prévention. Sous le parapluie nucléaire de la dissuasion, notre pays est démuni. Notre préparation sera essentielle car notre pays n’est pas recouvert d’abris atomiques. Nous sommes très loin des capacités de l’Allemagne, de la Suisse ou de l’Albanie.ii
Se préparer
Face à des menaces, la prévention est nécessaire pour que personne ne soit oublié.
Anticiper
Quand la peur n’évite pas le danger, il faut de préparer à supporter un choc ou une agression.
Résister
Quand la violence de la nature ou des humains est déclenchée, il faut à la fois préserver les intérêts essentiels de la Nation, mais aussi être prêt à soutenir les plus fragiles. La phase de sidération doit être la plus courte possible. Les premiers jours sont critiques après un événement extrême pour secourir les survivants et apporter l’aide nécessaire.
Se relever
Après le choc, il faut être en mesure de reconstruire vite et mieux afin de ne pas laisser le désespoir s’installer.
En se préparant à rebondir, les socialistes proposent la construction de la résilience environnementale. Cette proposition d’approche holistique répond à des préoccupations réelles et des besoins politiques qui touchent l’ensemble des composants de la société.
Rassurer contre l’écoanxiété, c’est proposer un avenir à la jeunesse qui doit savoir que la vie est belle.
Pour établir la résilience environnementale, il faut changer la société.
Il faut préparer nos villes et villages pour renforcer nos communautés à l’adversité et assurer le bien-être au plus près des citoyen.ne.s.
L’Éducation doit accompagner le changement des mentalités nécessaires et apporter des outils utiles en plus d’une éducation à la citoyenneté.
La Santé publique doit assurer l’accès à la bonne santé pour chaque individu. Celui-ci a besoin d’un environnement sain pour s’y épanouir.
La sécurité civile doit non seulement anticiper les chocs, mais aussi contribuer au bien vivre ensemble.
Enfin, les politiques holistiques doivent préparer les individus et les communautés aux événements extrêmes et susciter la création de consensus.
Conclusion
Après le tremblement de terre de 1755 qui a rasé Lisbonne, le roi Joseph 1 a perdu le sommeil pour le reste de sa vie. Il a consacré son existence à adapter son pays aux événements extrêmes. Il fut à l’origine des premières législations antisismiques en Europe. Il a préféré mettre fin à l’âge d’or du Portugal en sacrifiant des opportunités de richesse et ne pas revivre ce qui fut une des pires catastrophes de l’histoire européenne. La ville qu’il a créée était moderne et résistante.
Face à la triple crise et aux possibles cataclysmes, il faut se préparer, s’adapter et changer pour nous offrir un avenir. C’est maintenant que le « monde d’après » commence en bâtissant notre résilience climatique.
À travers ce texte, les socialistes proposent d’initier un changement de paradigme qui assure la sécurité et le bien-être aux êtres humains et à la nature.
Je serais très heureux de poursuivre cette réflexion avec des Camarades après le Congrès.
Guillaume Parent
Secrétaire de section Marne Forêt-Noire PS67
1 2021 Disasters in numbers – Extreme events defining our lives, chiffres issus de la base de données sur les catastrophes (Emergency Event Database)
2 Ibid.
3 Brookings, 03/03/2010, “Natural Disasters, Conflict, and Human Rights: Tracing the Connections”.
4 Ibid.
5 Ibid.
i One health de l’Organisation Mondiale de la Santé
ii Face au risque de guerre nucléaire, les États se réintéressent aux abris antiatomiques, Reporterre