Proche-Orient : après l’espoir, le temps est venu de la reconstruction, de la justice et de la paix

- Jeudi 23 janvier 2025

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Dylan Boutiflat, Secrétaire national aux relations internationales

Le Parti socialiste salue l’accord en trois phases trouvé pour un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas. Nous réitérons la position qui est la nôtre depuis le début du conflit : cessez-le-feu, libération des otages et des prisonniers politiques, reconnaissance de l’État de Palestine et solution à deux États. 

 Si l’annonce de ce cessez-le-feu est un soulagement, la communauté internationale doit veiller à son strict respect et à sa mise en œuvre rapide (phase 1, six semaines) tout en s’assurant que celui-ci constitue la première étape vers une paix durable. Au-delà des échanges de détenus et des otages, il est crucial que les forces israéliennes se retirent des zones les plus densément peuplées de Gaza. Les provocations des partisans du Hamas et les exactions des colons en Cisjordanie doivent prendre fin. 

Alors que la situation humanitaire à Gaza reste catastrophique, le Parti socialiste appelle à ce qu’aucune entrave ne vienne gêner l’acheminement de l’aide humanitaire qui doit permettre la satisfaction des droits essentiels -  la sécurité, l’alimentation, l’éducation…  L’arrivée de 900 camions d’aide demeure insuffisante face aux besoins vitaux des populations exsangues - a fortiori avec le retour des réfugiés du Liban, de Jordanie et de Syrie. La conférence prévue à l’Élysée le 13 février, tout comme la récente visite du président Macron à son nouvel homologue libanais, doivent traduire les engagements de la France.

Alors que les populations civiles ont payé le prix fort de la guerre, le Parti socialiste appelle les autorités françaises, et l’ensemble de la communauté internationale à s’engager, comme le prévoit la phase 2 de l’accord à compter de début mars, à soutenir un processus de paix durable permettant tant aux Palestiniens qu’aux Israéliens de vivre en sécurité et aux Palestiniens de décider de leur avenir politique. Il les appelle également à se mobiliser pour aider à la reconstruction (phase 3) du territoire de Gaza quasi intégralement dévasté par 15 mois de bombardements. 

Dans ce contexte d'urgence humanitaire, il est inconcevable de se passer de la plus grosse agence de l’ONU qui coordonne l’aide nécessaire. Le Parti socialiste appelle ainsi au maintien des activités de l’UNRWA sur les territoires palestiniens, menacées par deux lois votées par le Parlement israélien et dont l'application est prévue le 31 janvier prochain. Les équipes internationales ne seront plus autorisées à entrer sur les territoires palestiniens et à œuvrer au quotidien auprès des populations fragiles, ce qui va à l’encontre des recommandations du rapport de Catherine Colonna « visant à renforcer la neutralité de l’Agence d’aide aux Palestiniens » d’avril dernier. Alors que 90% de la population est déplacée, que 90% des habitations sont détruites, que plus aucun hôpital ne fonctionne pleinement, que les besoins en matière d’éducation et de santé mentale sont plus importants que jamais, la communauté internationale doit fermement soutenir la structure qui porte son mandat.

Enfin, pour entamer le travail de réconciliation nécessaire, et qui prendra du temps, tous les acteurs de la justice internationale doivent pouvoir poursuivre leur travail afin de mettre en lumière l’ensemble des violations des droits humains et du droit international commises dans le cadre de ce conflit. Aucune impunité ni immunité ne doit être tolérée par la France. Il faut démanteler les organisations terroristes telle que le Hamas et le Hezbollah, tout en soutenant le renouvellement du leadership palestinien autour du Fatah et celui de la gauche israélienne autour des Démocrates israéliens. Le Parti socialiste réaffirme son soutien aux organisations et aux acteurs de la paix aussi bien en Israël qu’en Palestine.



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