Yannick Trigance, secrétaire national à l'Éducation et à l'enseignement supérieur
Avec Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, il y les grandes déclarations et les petits actes. Les arrêtés des postes de recrutements d’enseignants mis aux concours pour l’année 2021, qui viennent d’être publiés au Journal Officiel du 29 novembre, en sont une nouvelle et triste illustration.
Comment peut-on prétendre accorder la priorité au premier degré – maternelle et élémentaire – et dans le même temps supprimer 1.000 postes au concours, passant ainsi de 10 790 postes en 2020 à 9890 postes pour 2021 – et après en avoir déjà supprimé 500 entre 2019 et 2020 ?
Invoquer la démographie scolaire, en l’occurrence la baisse du nombre d’élèves, n’est pas un argument satisfaisant. Elle réduit à néant toute perspective d’amélioration du taux d’encadrement dans nos établissements alors que notre pays stagne en queue de peloton des pays de l’OCDE avec en moyenne 1 enseignant pour 19,4 élèves pour une moyenne contre 1 pour 15 dans les pays de l’OCDE.
Avec cette décision, les conditions de travail des personnels et des élèves, la formation initiale et continue des enseignants, la scolarisation des enfants de moins trois ans, le traitement de la difficulté scolaire – notamment les RASED- ou encore la scolarisation des enfants porteurs de handicap, ne connaîtront aucune amélioration dans un avenir proche.
Le parti socialiste dénonce cette politique qui creuse encore le sillon des inégalités qui frappent les plus fragiles et les plus démunis, en particulier après une année marquée le confinement et de nombreux décrochages scolaires.
Si l’Ecole a un coût, elle reste d’abord et avant tout investissement dans notre jeunesse, donc un investissement dans l’avenir de notre pays.
- Mercredi 2 décembre 2020