Thème : Développement de sections universitaires
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Contribution thématique des responsables de la section socialiste de Sciences Po au 80e Congrès du Parti socialiste.
A mi-chemin entre le Parti socialiste et les Jeunes Socialistes, entre le militantisme et le monde universitaire, les sections universitaires constituent une porte d’entrée pour les étudiantes et étudiants désireux de s’engager. Alors que notre section est la dernière en France à exister sous cette forme, nous souhaitons défendre l’intérêt de ce modèle et le développement de nouvelles sections universitaires par le Parti socialiste.
L’expérience de la dernière section universitaire de France, à Sciences Po.
Alors que la section de Sciences Po comptait plusieurs centaines d’encartés il y a quelques années, elle a été quasiment désertée à l’issue des élections présidentielles de 2017. Depuis près de quatre ans, nous travaillons ainsi à la relancer et comptons aujourd’hui une vingtaine de militantes et militants, et une soixantaine de sympathisants. S’ils pensaient que “le PS était mort”, les étudiants savent aujourd’hui que nous sommes bien vivants.
Dans une école à la vie intellectuelle riche, accueillant de nombreuses conférences, nous faisons exister nos idées au travers de conférences thématiques, comme la défense européenne ou l’agriculture, ou encore en accueillant des invités, comme l’an dernier, notre Premier secrétaire, Olivier Faure.
Les connaissances acquises nourrissent nos convictions et nous aident, en tant que militants, à défendre le socialisme écologique. Participer au débat d’idées et aux activités militantes, est ce qui fonde notre engagement. Ainsi, conscients, comme beaucoup de camarades, que le renouveau de notre parti ne passera que par sa reconstruction idéologique, nous produisons chaque semestre une revue, “Perspectives
- La revue des socialistes de Sciences Po”. Les contributions sont nombreuses et émanent de camarades adhérents du Parti socialiste comme de sympathisants, eux aussi, étudiantes et étudiants à Sciences Po.
Pourtant, nous ne sommes pas seulement un laboratoire d’idées, nous sommes des militantes et des militants engagés. Nous avons pleinement participé à la campagne présidentielle et à la campagne législative de 2022. En se rapprochant des Jeunes Socialistes parisiens, nous encourageons nos camarades à aller militer en dehors des murs de l’école, sur le terrain, dans leurs arrondissements ou partout ailleurs en France.
Une section à part entière.
Tout comme les sections territoriales des arrondissements parisiens, nous sommes membres de la fédération de Paris et participons à ses instances. Nos adhérents, comme tous les socialistes à travers la France, peuvent prendre part aux votes organisés par le Parti socialiste. Alors pour nous, jeunes militants, quel est l’intérêt d’exister sous cette forme ?
D’abord, pour de jeunes adultes, parfois encore mineurs à leur entrée à l’université, s’engager en politique peut faire peur. On dit souvent que l’engagement change de forme, que les jeunes s’engagent pour des causes, et non plus pour des partis. Nous croyons que cela est vrai. Cependant, en constituant des groupes dans les écoles et les universités, en se rapprochant du quotidien des étudiants, nous sommes convaincus que nous pouvons démontrer l’intérêt de l’engagement politique. Surtout, nos sympathisants, régulièrement présents à nos réunions, ne se rapprocheraient certainement jamais de sections territoriales. Dès lors, comment penser qu’ils pourraient intégrer le Parti socialiste ?
Aussi, les sections territoriales peuvent là aussi effrayer. Certains camarades sont présents depuis des années, parfois des décennies. Face aux convictions bien trempées de nos camarades, qui font le sel de ces longues soirées passées à débattre, les jeunes militants ont besoin d’une porte d’entrée, dans un cadre rassurant, auprès de jeunes qui partagent le même quotidien. Les sections universitaires ne sont pas un monde à part mais bien la première étape vers un engagement de long terme au sein du Parti socialiste.
Un modèle à développer
D’autres partis politiques ont bien compris l’intérêt de se rapprocher des étudiants pour leur parler et mieux connaître leurs problématiques et leurs revendications. Nos partenaires de la France Insoumise ont entamé depuis la rentrée une tournée des universités et des écoles, dans toute la France, portée notamment par le député Louis Boyard. Nous défendons la mise en place d’une telle démarche par le Parti socialiste.
Les sections territoriales permettent un maillage territorial fin, alors pour parler aux étudiants, nous devons posséder un maillage universitaire fin. Le Parti socialiste doit se doter d’une stratégie pour développer sa présence dans les établissements d’enseignement supérieur, à commencer par des groupes socialistes dans les universités voire des sections de plein exercice lorsque la situation le justifie.
Parce que nous croyons que le modèle éprouvé à Sciences Po est efficace, nous refusons qu’il reste une curieuse exception. Au contraire, ce modèle peut devenir la base d’une nouvelle dynamique du Parti socialiste auprès de la jeunesse, des étudiants en particulier qui représentent près de la moitié des 18-24 ans.
Parce que nous sommes en pleine construction, personnelle et politique, en plein apprentissage et croyons à l’intérêt de ce modèle, nous, jeunes socialistes de Sciences Po, défendons l’ouverture de sections dans toutes les universités et les écoles de France.
C’est pourquoi nous proposons la mise en place d’un responsable du développement des sections universitaires au sein de l’équipe nationale du Parti socialiste, auprès du Secrétariat national à la mobilisation de la jeunesse.
Premiers signataires :
Hugo Longeas (64 / SdS - SciencesPo) ; Aurore Pageaud (75 / SdS - SciencesPo) ; Adrien Pourrat (63 / Trésorier SciencesPo) ; Côme Tong Cuong (69 / SG - SciencesPo) ; Alia Enard (75/ SG - Sciences Po) ; Killian Montesquieu (75 / Responsable Communication - Sciences Po) ; Edgar Berrios (75 / Responsable du pôle idées - Sciences Po) ; Guillaume Rouvière (75) ; Emma Rafowicz (75 / Présidente des JS - SN mobilisation de la jeunesse) ; Joachim Taïeb (75 / AF des JS) ; Romain Laporte (81) ; Laure Lesur (75) ; Esteban Calles-Icard (04 / AF JS) ; Noé Thiéblemont (75) ; Nathan Kohn (75) ; Gautier Pezy (16) ; Michel Gelly-Perbellini (75 / BF, SdS Paris 12e) ; Frank Guillory (75 / BF, SdS Paris Centre) ; Chloé Battault (75) ; Vincent Verbavatz (75 / SdS Paris 14e) ; Valentin Guenanen (75 / Adjoint Paris 14e) ; Jérôme Meyer (75 / BF, SdS Paris 11e) ; Enzo Philip (13) ; Karim Ziady (75 / CN) ; Gérard Raiser (75 / SdS Numérique) ; Isabelle Rocca (75 / SN ESR) ; Margaux Vidal (69 / CF) ; Maxime Clam (38) ; Victor Petitdidier (31 / SdS) ; Victoria Domenech (75 / SG JS) ; Lucas Gricourt (75) ; Romain Troussel-Lamoureux (93) ; Elias H'Limi (94) ; Ryad Selmani (75 / SF JS) : Fabienne Stochement (75) ; Jérémie Henrion (63) ; Aïda Cise Boucher (75) ; Florent Gautier (92 / SF JS) ; Nicolas Ciron (75) ; Céline Hervieu (75 / Porte-parole PS) ; Joshua Adel (75) ; Yasmine El Jaï (75 / SF, CN suppléante) ; Benjamin Cornec (75) ; Eric Zucarelli (75 / CA Section) ; Jérémie Taché (75) ; Louis L'Haridon (95 / SN JS) ; Benjamin Gault (30)