Revaloriser le travail, conforter la formation...


Thème : Travail et formation


Le droit au travail est inscrit dans le Préambule de la Constitution de 1946 et dans la Constitution de 1958 : "Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi"

Le travail permet la réalisation de soi, il permet de subvenir à ses besoins en termes de logement, de nourriture, et de tout ce qui est nécessaire à sa vie personnelle et celle de sa famille.

Le travail est aussi l’un des outils d’intégration sociale, de confiance en soi, du sentiment de prendre part aux besoins de la société.

Du fait du développement du chômage et de la remise en cause du système traditionnel de l’emploi, on assiste à un phénomène de déstabilisation de la condition salariale et à une crise d’intégration sociale. En témoigne le phénomène de l’ubérisation, qui n’est pas sans rappeler, par le paiement à la tâche, les abus du système capitaliste aux débuts de l’industrialisation (les « canuts » de la soie en région lyonnaise, par exemple).

 Le chômage persistant ne manque pas d’explications : croissance de la population active, mondialisation débridée qui a conduit à externaliser nos sites de production dans des pays à faibles couts de main d’œuvre, dévalorisation de la formation des professions manuelles d’où une pénurie de vocations sur les métiers techniques (industrie, artisanat) mais aussi l’agriculture, la forêt,..

Nous ne participerons pas au satisfecit du président de la république qui se réjouit d’une « pseudo » baisse du chômage quand on voit le nombre de personnes à temps partiel qui ne peuvent pas vivre décemment de leur travail, y compris lorsqu’il s’agit de missions au service du public comme les AESH et les auxiliaires de vie, l’augmentation des travailleurs pauvres, le phénomène des CDD renouvelés d’année en année ne permettant pas au salarié un confort d’esprit et de se projeter sur l’avenir.

Les nouvelles conditions de concurrence (incidence du cout de production) et l’importance de la qualité ont modifié la réalisation du travail. L’essentiel de ce qu’apportent les travailleurs ne relève plus de la force de travail mais aussi d’autres qualités : créativité, disponibilité, relations professionnelles. Le recrutement quant à lui se fait  par le biais de réseaux professionnels et pas forcément auprès des organismes dédiés : pôle emploi, APEC, mission locale qui aident des personnes en recherche d’emploi à retrouver le chemin de l’entreprise mais qui compte tenu du nombre important de personnes en attente d’emploi et/ou de formation ne disposent pas de tous les moyens suffisants.

 

Concernant la formation, elle est un élément essentiel à la résorption du chômage car c’est par la formation que les demandeurs d’emploi, qui doivent se reconvertir ou ceux qui doivent conforter leurs compétences pour répondre aux besoins des entreprises, auront accès aux offres d’emploi disponibles sur le marché. C’est aussi la raison pour laquelle nos élus à la région Rhône Alpes dénoncent régulièrement la politique du président de région pour les coupes drastiques appliquées sur les budgets dédiés à la formation.

Le développement du tertiaire constitue une tendance majeure de l’économie. Le nombre de salariés atteint 76 % de l’emploi aujourd’hui en France dont un fort emploi des femmes (services aux ménages à hauteur de 40%). Sur le plan général, 83% des salariés à bas salaire ont un emploi dans ce secteur.

Il faut comprendre que les « services » ne forment pas une nomenclature homogène. Quels points communs entre une caissière de supermarché, un chauffeur routier et les services d’Aide à la personne ? Dans ce secteur, se côtoient du tertiaire relationnel qui agit sur l’humain à faible croissance et des services facilement externalisables qui peuvent être confiés à des prestataires. Dans les services, la qualification sociale de l’individu prend de plus en plus d’importance. Elle désigne un ensemble de compétences comme le langage, l’adaptabilité critères plus subjectifs et donc par nature, difficile à juger. 

En raison du fait que l’activité professionnelle fasse de plus en plus appel à des compétences techniques, voire technologiques, des personnes autrefois en mesure de s’intégrer dans la société grâce à des métiers peu qualifiés, ne le peuvent plus car on leur demandera d’être en capacité de lire des nomenclatures liées à la sécurité, d’utiliser des outils performants et faisant appel à des mécanismes informatisés. Tout ceci favorise l’exclusion ; il nous faudra repenser la robotisation qui devra réduire la pénibilité et repenser les emplois de demain, comme nous l’avons noté plus haut, en particulier l’aide à la personne, l’augmentation des postes d’enseignants, des postes en hôpital, etc…

La position des grilles salariales dans l’échelle des rémunérations mensuelles s’explique « mécaniquement » par la conjonction de temps de travail réduits et de salaires horaires au voisinage du Smic. Les activités concernées partagent en effet comme caractéristique de ne pas faire l’objet d’un consensus stabilisé sur ce qu’est le travail tant dans la mesure quantitative des temps de travail que dans celle, qualitative, de la complexité du travail. S’interroger sur les emplois à bas salaire des services implique ainsi de revenir sur la façon dont les temps de travail sont décomptés mais également de questionner la valeur des services rendus.

Deux indices sont particulièrement marquants : l’amplitude des journées et semaines de travail d’une part et l’importance des problèmes de santé des salariés d’autre part. Ces métiers apparaissent également marqués par des rémunérations horaires faibles. La déqualification des travailleurs tient à cet appauvrissement du travail réalisé pour le rendre moins coûteux. 

 Il faut rendre visible les compétences via une reconnaissance institutionnelle y compris des diplômes et celles acquises dans l’entreprise que l’on dénommait dans le passé comme « l’ascenseur social » rendu de moins en moins possible du fait du nombre de chômeurs diplômés tenus d’accepter des postes sous qualifiés. A noter également que la Validation des Acquis de l’Expérience contribue à la reconnaissance des compétences et se voir proposer des emplois accompagnés d’une évolution de carrière.

Les travailleurs devraient pouvoir être accompagnés dans leur parcours professionnel pour leur permettre d’évoluer et s’épanouir avec l’aide de structures dédiées. De même, il devrait être proposé aux chômeurs volontaires une réorientation professionnelle en fonction de leurs compétences déjà acquises ou de leur souhait de reconversion avec à la clef une formation rémunérée assurant une possibilité d’embauche, comme nous l’avons évoqué plus haut, la formation est primordiale pour monter en compétences et s’adapter au marché du travail.

La question de l’emploi de nos séniors se pose également à un moment où le gouvernement veut rallonger l’âge de départ à la retraite alors que nos jeunes séniors, certains à partir de 50 ans, se voient sortis du monde de l’entreprise.  La reconversion, la formation professionnelle prennent tout leur sens dans le prolongement de l’activité professionnelle en cohésion avec les aspirations personnelles et les nécessaires besoins de l’entreprise. Si le travail permet l’émancipation il n’est pas le seul vecteur d’intégration.

En prolongement de ces constats faudrait-il reposer la question de la durée hebdomadaire du temps de travail pour une semaine de 32 heures qui permettrait un meilleur partage du travail et des créations d’emplois. Les 35 heures devaient permettre un gain de temps et un coût économisés sur les transports, une meilleure répartition du temps entre vie privée (famille, associations, sociétal) et vie professionnelle. Malheureusement la dégradation de la politique salariale ne permet plus ce qui a été une utopie réalisable par un accès à la culture (désertion des salles de cinéma), aux voyages (vacances supprimées ou raccourcies) temps dédié à la famille.

Dans l’attente de la semaine de 32 heures sur 4 jours par semaine, nous porterons partout où ce sera possible l’expérimentation de la semaine de 32 heures sur 4 jours. Il faudra que le service public soit exemplaire contrairement à ce qui s’est passé lors de l’application de la loi des 35 heures où les personnels de la santé, de l’enseignement, d’autres services publics ne se sont pas vus attribués les postes nécessaires en remplacement de cette diminution du temps de travail d’où une dégradation des conditions de travail et insuffisamment de recrutements.

Pour conclure, ce congrès devra être celui où la gauche se réappropriera tout ce qui va dans le sens de l’amélioration de la vie au quotidien de nos concitoyens quelles que soient leurs qualifications, leur situation sociale et familiale, leurs envies, bref après toutes ces périodes de crise sanitaire et sécuritaire, peut-être est-il temps de ramener un peu de rêve, que seule la gauche est en mesure de proposer.


Les premières signataires

Lucie MASTROLORITO (Conseillère municipale de Villeurbanne,) 

Laura GANDOLFI (Maire adjointe PS de Villeurbanne,  BNA), 

 

Les signataires de la section de Villeurbanne :

Walida ADAMI (Militante PS de Villeurbanne),

Catherine ANAVOIZARD (Conseillère Municipale de Villeurbanne, CAS de la section PS Villeurbanne), 

Mohammed BELABBES (Militant PS de Villeurbanne)

Souad BELKEIR (CAS Section de Villeurbanne),

Nacera BENAZIZA (Militante PS de Villeurbanne),

Anais BENIDRIDI (Militante PS de Villeurbanne),

Nicole BERNARD (Militante Section de Villeurbanne),

Christine BOSSY (Section PS de Villeurbanne), 

Nadia BOUTABA (Militante PS de Villeurbanne),

Nadjett BOUTARFA (Militante PS de Villeurbanne),

Madjid BOUTARFA (Militant PS de Villeurbanne),

Camélia BOUTARFA (Militante PS de Villeurbanne),

Salima BOUTARFA (Militante PS de Villeurbanne),

Paul BRUNNER (Militant Section PS Villeurbanne),

Tristan BUTO DEIMON (Section PS de Villeurbanne),

Zenia CHERGUI (Militante PS de Villeurbanne),

Noria CHERMITTI (Militante PS de Villeurbanne),

Ikhlef CHIKH (Conseiller Municipal Délégué, CF FD 69),

Yann CROMBECQUE (Maire Adjoint de Villeurbanne, CAS de la section PS),  

Pascale CROZON (Ancienne députée PS de Villeurbanne),  

Madeleine DE CAROLIS (Militante PS de Villeurbanne),

Stéphane FRIOUX (Maire Adjoint de Villeurbanne, section PS de Villeurbanne) , 

Nassera GUERIBIZ (Militante PS de Villeurbanne),

Milouka Hadj MIMOUNE (Maire Adjointe de Villeurbanne, Membre PS de la CAS Villeurbanne),  

Melissa HADJ MIMOUNE (Militante PS de Villeurbanne),

Rayane HEDI (Militant PS de Villeurbanne),

Julien JARILLOT (Militant PS de Villeurbanne),

Samira JELIKI (Militante PS de Villeurbanne),

Taous KACI (Trésorière Adjointe de la section PS de Villeurbanne, membre de la commission des conflits FD 69),

Abderrahim MEDJAHDI (Militant PS de Villeurbanne),

Jean Joseph PARRIAT (Militant PS de Villeurbanne),

Jean-François PATIN (Militant PS de Villeurbanne),

Christine POLETTO (Section PS de Villeurbanne), 

André RAMBEAU (section PS de Villeurbanne), 

Noha TEFRIT (Militante PS Section de Villeurbanne), 

Zelia TOUIZRAT (Militante PS de Villeurbanne),

Yamina TOUIZRAT (Militante PS de Villeurbanne),

 

Les signataires de la Fédération du Rhône

 

Thomas BONNEFOY (CN SF FD 69),

Marc CACHARD (Membre de la CAS, section de Rillieux) ,

Christiane CONSTANT (1ère Fédérale du 69, élue d’opposition) ,

Alexia DESCOURS (BFJS  FD 69),

Michèle EDERY (Maire Adjointe à St Fons, Conseillère Métropolitaine (Présidente de la commission Urbanisme, Logement, Habitat et Politique de la Ville), Secrétaire de section de St Fons, Membre de la CNC),

Rubens FROMENT (Pdt du MJS 69),

Patrick JOANNON (Pdt Commission des Conflits FD 69), 

Philippe JUSOT (Militant PS – Ste Foy les Lyon), 

Pierre LANDIER (Militant Lyon 8ème, Cf et BF FD 69),

Brigitte LANNIC (Militante Lyon 6ème),

Yves LE PAPE (BF de la FD 69),

Fabrice MATTEUCCI (BF FD69 – Elu d’opposition Caluire),

Pascal MOSCARIELLO (Militant Lyon 6ème, BFA FD 69),

Philomène MOSCARIELLO (Militante Lyon 6ème),

Joelle PORTIER (Militante Lyon 5ème, CF BF FD 69),

Joelle SECHAUD, (Conseillère Métropolitaine de Lyon, CM Oullins, SF 69), 

Alexandra TZATCHEV-JOUVET ( BD 69, CN),

 

Les signataires des autres fédérations :

Jean-Christophe BEJANNIN (Trésorier de la section 13ème Ouest Lucie Aubrac – Paris),

Cedric BERLEMONT (CFA et CF du Nord),

Jean-Marie BILIATO (SF Europe FD 84),

Luc CHARPENTIER, SF et SecSec FD 12),

François CORNET (Secrétaire National à l’Europe), 

Brice GAILLARD (1er Fédéral des Hauts de Seine),

Estelle PICARD (CN – FD79),

Mathieu SYLVAIN (1er fédéral de la Nièvre ), 

Vincent VERBATAZ (Section PS Paris 14ème)


 

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