- Mercredi 3 mai 2023

Thomas Roller, secrétaire national à la Vie associative

Les associations sont un maillon essentiel et indispensable de la vie en société assurant des missions d’intérêt général qui participent activement au développement des territoires et au lien social. Subissant de plein fouet l’inflation, après une période difficile liée aux conséquences de l’épidémie de Covid19, c’est tout un modèle économique et social de proximité qui est en danger et que nous devons préserver.

D’après les résultats de l’enquête du Mouvement associatif, une association sur trois a eu en 2022 un résultat inférieur à ses prévisions avec pour principales causes la hausse des prix et le coût de l’énergie, impacts directs de l’inflation. Un tiers des associations déclarent avoir des craintes à court terme sur la poursuite d'activité. Ces résultats sont particulièrement alarmants et doivent entraîner une réponse forte de l’État pour ne pas laisser disparaître le modèle associatif.

Ce sont des milliers d’emplois associatifs qui sont aujourd’hui en danger. En effet, les associations sont les premiers employeurs de l’ESS avec 1 salarié du privé sur 10 qui travaille pour une association. L’inflation mais aussi la baisse du financement public sur les subventions de fonctionnement ne permettent plus de garantir l’emploi, pourtant essentiel afin de développer les activités, de porter des projets, de faire vivre au quotidien la dynamique associative qui bénéficie à des millions de Françaises et de Français.

La vie associative, c’est aussi ces millions de bénévoles qui donnent chaque année de leur temps, de leur énergie dans ces associations et qui choisissent par ce biais l’engagement collectif. En particulier pour les petites associations, leurs activités tiennent en grande partie sur ces bénévoles - et notamment sur l’engagement des retraités - dont la mobilisation est mise à mal par la hausse des coûts et par le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans voulu par le gouvernement.

Il ne s’agit pas de préserver un modèle pour lui-même, mais pour ce qu’il génère. Notre tissu associatif est un espace d’engagement qui permet aux citoyennes et citoyens d’être partie prenante de la vie de leur quartier, de leur territoire, du pays. C’est notre bien commun et il est essentiel de le sanctuariser.

L’inflation actuelle entraîne donc une double peine pour les associations : une hausse des coûts de fonctionnement et une baisse de la mobilisation des bénévoles. Le résultat, c’est un risque immédiat de cessation d’activité pour de nombreuses structures si des solutions concrètes ne sont pas trouvées.

Nous appelons Marlène Schiappa, secrétaire d’État à la vie associative, à s’engager concrètement pour soutenir les associations face à l’inflation en les accompagnant financièrement et en travaillant en ce sens de concert avec les collectivités. De vrais moyens doivent être mis sur la table pour répondre à l’urgence de la situation et sauver notre modèle associatif.

Nous lui demandons également de dépasser les effets d’annonce des assises de la simplification de la vie associative qui n’ont à ce jour pas été suivies des faits et d’avancer vers des mesures concrètes permettant de mieux accompagner les associations et leurs bénévoles. Leur travail doit être davantage reconnu et valorisé.

Le Parti socialiste a toujours défendu le modèle associatif et continuera d’être aux côtés des associations. Elles sont le liant permettant de faire société, elles sont aussi souvent à l’avant-garde des réponses à apporter face aux dérèglements climatiques et à l’aggravation des inégalités. C’est pourquoi nous devons, au-delà des clivages partisans, nous engager collectivement à les préserver et à les accompagner dans la période difficile qu’elles traversent.