Socialistes au coeur de la transition écologique


Thème : Faire face au changement climatique - Propositions sur la mobilité, l'eau, l'habitat, l'agriculture, la biodiversité, l'énergie...


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Pour faire face au changement climatique, le dernier rapport du GIEC nous rappelle la nécessité et l’urgence d’agir en parallèle sur les causes et sur les conséquences : d’une part diminuer la pollution et les émissions carbones pour faire baisser les risques et contenir la mutation en cours, d’autre part adapter nos modes de vie, de production, notre façon de travailler, notre organisation territoriale pour mieux résister aux bouleversements climatiques.

Cette exigence est aujourd’hui accentuée par les crises internationales sans précédent qui se cumulent depuis deux ans : la pandémie de covid-19 n’est pas encore terminée que la guerre frappe aux portes de L’Europe en Ukraine. Les équilibres géopolitiques hérités du XXème siècle sont aujourd’hui remis en question. Les conflits pour la maîtrise des ressources énergétiques, pour la possession des terres agricoles, les flux de populations victimes du réchauffement climatique portent en germe épidémies, guerres, famines…

Le modèle économique fondé sur l’ultralibéralisme est à bout de souffle, intenable à terme, et incapable de répondre aux réalités sociales, économiques et environnementales du XXIème siècle. Nous devons à nos enfants, aux générations futures, de modifier fondamentalement notre société en construisant un projet politique enthousiasmant, fondé sur la solidarité, la justice sociale et assumant pleinement la transition écologique et environnementale.

Cette transformation absolument nécessaire doit se traduire dans les faits par l’action politique à tous les niveaux : international, national, régional et local.

 

Mobilité :

La mobilité est un enjeu du quotidien, qui recouvre des réalités diverses, notamment selon que l'on vit dans des zones urbaines ou rurales. Avec près de 30 % des émissions totales, le secteur des transports est la première source d’émissions de gaz à effet de serre en France, aggravant le réchauffement climatique, dégradant la qualité de l’air que nous respirons (c'est un problème de santé publique), et consommant de grandes quantités d’énergie fossile dont le coût est de moins en moins supportable dans les budgets familiaux.

Il est donc nécessaire de financer durablement et massivement un plan transport global, afin de favoriser le report modal des automobilistes vers des modes déplacements alternatifs (train, vélo, transports en commun...). Un effort tout particulier doit être engagé sur le rail, notamment sur les TER. L'investissement public doit soutenir l'émergence de technologies décarbonnées pour les motorisations, en particulier en mettant en place une filière hydrogène.

 

L’eau :

Sans eau, rien ne pousse, rien ne vit : l'eau est l'un des biens les plus précieux de l'humanité. L'accès à l'eau potable est un enjeu à l'échelle mondiale. Une conséquence de la mutation climatique en cours est l'augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse. Notre territoire n'est pas suffisamment préparé à faire face à cette raréfaction de l'eau, et cela conduit à des tensions fortes entre les divers utilisateurs. Il devient donc nécessaire de redéfinir les règles de partage de l'eau (eau potable, irrigation des cultures, usages industriels, refroidissement des centrales électriques...), de repenser les pratiques (cultures moins gourmandes en eau, entretien régulier des réseaux d'eau potable pour éviter les fuites...), de planifier la mise en place d'infrastructures nécessaires pour faire face aux épisodes de sécheresse extrême (étangs, retenues collinaires...) tout en refusant la privatisation de la ressource. Réaffirmons que l'eau est un bien commun.

 

Habitat :

Se loger est un droit. Au même titre que la santé ou la sécurité, l'habitat nécessite des politiques publiques pour s'assurer de sa décence, de son impact environnemental, de son rôle majeur dans la dynamisation d'un territoire. La lutte contre le logement dégradé, insalubre, indécent ou vacant doit être au cœur des politiques publiques de notre territoire pour garantir un toit à tout citoyen. La rénovation énergétique de l'habitat ancien et la préservation de nos terres agricoles d'une urbanisation excessive sont des enjeux de planification écologique. Les outils existent, le financement doit être à la hauteur des enjeux climatiques.

Il est nécessaire qu'une politique publique de l'habitat émerge dans notre territoire, en lien avec le développement des services publics et des commerces de proximité, afin de développer l'attractivité son attractivité.

 

Agriculture :

Le monde agricole est celui qui relève le défi de nourrir le pays (et une partie du monde). Face à la répétition des calamités (sécheresses, vagues de chaleur, incendies, mais aussi inondations, grêles, crises sanitaires...), la solidarité de la Nation doit être poursuivie envers ceux qui sont en première ligne et subissent les conséquences de ces dérèglements dans leurs activités quotidiennes et dans leurs revenus.

En préservant les ressources naturelles et la biodiversité, en limitant les externalités négatives, en engendrant des revenus sûrs et locaux, en valorisant l’humain et les dynamiques sociales, l'agroécologie est une voie à soutenir. Elle permet aux agriculteurs non seulement de s’adapter mais aussi de participer activement à la lutte contre les dérèglements climatiques (conservation des sols, stockage du carbone, protection de la biodiversité, gestion de l’eau, gestion des intrants, écriture des paysages…).

 

Biodiversité :

Les scientifiques considèrent que nous sommes entrés dans la sixième extinction de masse : plus généralement, la dette écologique laissée aux générations futures (déclin de certaines espèces animales et végétales, dégradation et fragmentation des milieux naturels, pollutions, développement des espèces exotiques envahissantes…) nous impose de réduire l'emprise humaine qui s’exerce sur la nature. Il est nécessaire de protéger les espaces naturels, de combattre le phénomène d’artificialisation des sols, de mener des campagnes de reboisement (y compris en milieu urbain avec par exemple la méthode Miyawaki pour créer des micro-forêts).

 

Éducation :

La transition vers un monde plus respectueux de l’environnement ne peut pas se faire sans les citoyens d’aujourd’hui et de demain. Éduquer les générations futures, former des éco-citoyens est essentiel. Mettre la nature au cœur de l’Éducation, faire de l’école, du collège et du lycée des lieux d’apprentissage du développement durable, cela implique d’augmenter l’apport de connaissances scientifiques et développer de nouvelles pratiques pédagogiques centrées sur l’environnement. Les futurs citoyens sont de plus en plus tôt conscients de l’importance de réduire les déchets, d’économiser la ressource en eau, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre… Formons-les dès le plus jeune âge, car les métiers de la transition écologique demandent des formations techniques et scientifiques de haut niveau.

 

Numérique :

Le développement des démarches administratives dématérialisées et la normalisation du télétravail révèlent l'importance du numérique dans notre quotidien. Notre territoire doit développer l'accès au numérique dans les secteurs éloignés des zones urbaines où se concentrent les services publics et les activités économiques. Le développement de tiers lieux connectés et de la fibre sont nécessaires pour résorber les inégalités territoriales en matière d'accès au numérique. Cependant l'impact écologique de l'usage d'internet n'est pas neutre et doit être intégré à la réflexion sur la planification écologique de notre territoire.

 

Énergie :

La guerre en Ukraine, et ses conséquences géopolitiques, en montrant à quel point l'Europe est fragile et dépendante concernant son approvisionnement énergétique, a réactivé le débat sur la souveraineté énergétique. L'énergie est un bien commun et la politique énergétique ne doit pas être déléguée à des opérateurs privés. La libéralisation du marché de l'énergie initiée par N. Sarkozy se révèle délétère : les coûts de l'électricité ne sont plus supportables pour les familles, les administrations publiques, les collectivités locales.

Par ailleurs, il faut encourager les modèles de coopératives de production d’électricité durable (photovoltaïque par exemple) à la fois citoyenne, éthique et locale, pour permettre aux citoyens de se réapproprier la transition énergétique dans le cadre de l'économie sociale et solidaire, en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation tout en relocalisant les décisions à prendre au plus près des utilisateurs.

 

Afin de mener à bien ces transformations, l’échelon pertinent est bien souvent celui des collectivités territoriales. Il est donc indispensable que l’État donne aux intercommunalités, aux départements et aux régions, les moyens de notre ambition pour un développement plus écologique, en accompagnant les projets sur tous les territoires plutôt qu’en les mettant en concurrence.


Signataires :

Arnaud Hilion (82), Marie-Anne Arakélian (82), Isabelle Assié (82), Michaël Aurora (32), Anne-Marie Aynié (82), Jean-Christophe Bejannin (75), André Beltran (82), Marie-Christine Beltran (82), Arnaud Bord (30), François Briançon (31), Marie Cavalié (82), Fabrice de Comarmond (31), Laetitia Desguers (82), Julien Dulac-Nunzi (82), Olivier Fournet (82), Sylvie Fournet (82), Julien Gettliffe (82), Olivier Guckert (55), Estelle Hemmami (82), Camille Marceau (82), Marie Meunier Polge (34), Yann Moreau (34), Estelle Picard (79), Fanny Pidoux (45), Alix Soler-Alcaraz (11), Yannick Trigance (93), Sébastien Vincini (31), Karim Ziady (75)


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