Thème : pour un parti socialiste féministe, universaliste internationaliste
Depuis 25 ans depuis août 2000 à La Rochelle par la voix de Lionel Jospin, le Parti Socialiste s’affirme comme féministe, « Socialiste et Féministe » pour lui-même et pour les Français·es, mais aussi pour tous les citoyens et toutes les citoyennes du monde.
L’universalisme de notre engagement féministe qui détermine nos actions et nos engagements internationaux, justifie le crédit accordé partout aux socialistes.
Souvent à l’initiative, notre parti a accompagné et soutenu, depuis 1944, 80 ans de conquêtes des droits des femmes — droit de vote, accès à la contraception et à l’avortement, égalité professionnelle, parité politique, lutte contre les violences et contre le système prostitutionnel —.
Même si la tâche n’est pas terminée, nous pouvons être fièr·es de ces combats qui sont notre héritage commun et le socle de nos revendications à venir.
Nous pensions que ces conquêtes étaient un acquis et un modèle. Ce n’est plus le cas. A ce modèle est en train de s’en substituer un autre, effrayant.
En ce printemps 2025 où nous abordons la préparation de notre prochain Congrès, comment ignorer que nous sommes au cœur d’un monde traversé de fractures et de violences, qui voit s’effondrer comme autant de châteaux de cartes des systèmes politiques démocratiques dont nous n’aurions jamais imaginé le basculement ? Comment ne pas reconnaître parmi les atteintes à la démocratie et à la liberté, du Moyen-Orient aux États-Unis et à l’Europe même, les premiers signes que sont les coups portés contre les droits des femmes et contre l’avenir des petites filles ?
Dans de nombreux endroits de la planète, en effet, leur liberté, leurs droits, leur avenir, leur vie-même sont menacés. Ils le sont dans les pays en guerre, ils le sont dans les pays asservis par la barbarie terroriste, ils le sont dans les pays soumis aux théocraties aveugles, ils le sont même désormais dans des pays que l’on croyait régis pour toujours par un système démocratique. Ils le sont au plus près de nous en Europe. Peut-être le seront- ils aussi en France, sous les coups de l’extrême droite ?
L’accès au pouvoir par la voie démocratique aux États-Unis de personnalités politiques masculinistes, mues par des intérêts capitalistes et par les lois du marché, et par ailleurs extrêmement virulentes contre les droits des femmes, suscite dans d’autres pays par imitation une levée des inhibitions liées à des interdits moraux et autorise des politiques de régression des acquis des femmes.
Face à cette entreprise de destruction, le parti socialiste doit se préparer à résister : il sera l’un des seuls remparts politiques contre un patriarcat barbare triomphant, contre ceux qui veulent en finir avec la revendication d’autonomie des femmes, contre ceux qui veulent museler leur revendication d’égalité, contre celles et ceux qui voudraient tirer des profits du corps des femmes.
Aujourd’hui plus que jamais, cette identité féministe internationaliste que nous portons, nous, les socialistes, est essentielle ; elle doit être revendiquée, posée comme principe de notre engagement socialiste, imposée comme préalable, partout où nous sommes, et d’abord au cœur de notre Congrès.
Nous avons un devoir d’exemplarité.
C’est pourquoi nous réaffirmons ici l’absolue nécessité d’une représentation égale et inclusive dans les instances décisionnelles, et en premier lieu dans celles du parti socialiste, ainsi que dans toutes ses représentations : par exemple, un binôme F/H à la tête de nos groupes parlementaires.
Les femmes ne sont pas une minorité,
partout elles constituent la moitié de la société humaine.
SOCIALISTES, ENSEMBLE Á LEURS CÔTÉS, RÉSISTONS !
Notre appel s’adresse aux signataires de toutes les contributions du Congrès de Nancy, et à tou·tes les camarades socialistes qui se reconnaissent dans notre déclaration,
Contributeur :
Premiers signataires :
Geneviève COURAUD, CN suppl, CF-13 ; Michèle VITRAC-POUZOULET, CM Sartrouville, CN, CF-78 ; Maud OLIVIER a. députée, a.maire et C.G.91.
Marie-Arlette CARLOTTI, sénatrice des Bouches-du-Rhône, questeure du Sénat ; Cécile FADAT, élue Condat, CN, CF ; Sandrine FLOUREUSSES, vice-présidente département 31. Ayda HADIZADEH, Députée du Val d’Oise.
