Nous avons toutes et tous assisté cet été et en cette rentrée 2020 aux débats et prises de position qui ont agité l’exécutif de la Mairie de Paris. A l’occasion du congrès socialiste, nous, socialistes parisiennes et socialistes parisiens, souhaitons ré-affirmer un féminisme universaliste et qui lutte contre toutes les formes de discriminations.
Nous portons un féminisme qui se bat pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
C’est ainsi que nous bataillons contre les discriminations scolaires et sociales dont peuvent être victimes les petites filles, adolescentes et jeunes femmes, dans leurs choix d’orientation, de tenues vestimentaires ou de sexualités.
C’est ainsi que nous combattons toutes les inégalités dans le monde du travail qu’elles soient liées aux salaires à l’embauche ou à l’avancement dans une carrière.
C’est ainsi que nous luttons contre toutes les violences faites aux femmes, psychologiques, physiques, économiques, psychiques et symboliques.
C’est ainsi que dans notre société, nous soutenons l’ensemble des femmes qui œuvrent à faire émerger d’autres modèles pour renverser les schémas qui mènent à ces violences.
Nous sommes féministes parce que nous sommes socialistes.
Et ce combat nous voulons le mener avec les hommes et en premier lieu au sein de notre fédération.
Le constat est sans appel, nous socialistes, qui nous revendiquons féministes, comptons encore trop peu de femmes en nos rangs. Nous ne savons pas suffisamment attirer, valoriser, faire émerger de nouvelles figures féminines et mettre d’avantage les femmes en position de gouverner. Certes les grandes métropoles telles que Paris, Nantes, Lille et Rennes sont dirigées par des femmes mais elles ne sont mises en exergue que parce qu’elles font encore figures d’exception.
Nous ne pouvons nous déclarer féministes que si nous sommes en mesure d’évoluer dans nos pratiques internes, de changer pour faire émerger des femmes aux responsabilités. Il y a urgence à mener une politique féministe forte et volontariste envers et pour les femmes. Nous ne saurons faire changer les mentalités sans actions fortes en notre sein.
Des chiffres éloquents : encore trop peu de femmes aux responsabilités dans notre fédération
Les chiffres de la fédération de Paris sont sans équivoque : les femmes s’engagent moins dans notre parti et ceci dès le moment de l’adhésion jusqu’à la prise de responsabilité. Le Parti Socialiste, et
notamment la fédération de Paris doivent être des lieux d’éducation populaire qui jouent un rôle dans l’épanouissement des individus, de formation, d’acquisition de compétences.
En 2020, nous recensons :
• 13 femmes vs 17 hommes au secrétariat fédéral de la fédération
• 21 hommes vs 6 femmes parmi les secrétaires de sections (incluant 3 binômes paritaires)
• 104 femmes parmi les 289 nouvelles adhésions 2019–2020, vs 185 hommes
• 1 femme socialiste, parmi les maires d’arrondissements de Paris en Commun, vs 6 hommes
• 18 candidatures femmes vs 50 candidatures hommes lors de l’appel à candidatures pour les élections régionales 2021
Pour une fédération attractive et accueillante : donnons envie aux femmes de rejoindre nos sections !
Alors que les organisations politiques de jeunesse attirent autant de femmes que d’hommes, les femmes sont moins nombreuses dans nos sections in fine.
Sentiment de ne pas y trouver sa place, de ne pas être « utile », dégoût de certaines pratiques et manœuvres politiques, inadéquation avec un mode de vie de plus en plus contraint avec l’âge, les raisons sont multiples mais des solutions existent. Nous demandons à ce que notre fédération s’engage à :
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Organiser une campagne de recrutement en direction des femmes au PS et l’inscrire dans la feuille de route du secrétariat fédéral
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Créer des passerelles avec des associations qui travaillent dans la responsabilisation des femmes afin de promouvoir la diversité des parcours (professionnels, origines, CSP...)
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Accompagner les camarades femmes à l’arrivée dans notre parti : mettre en place un système d’accueil et d’accompagnement (y compris par des femmes politiques en responsabilité), proposer des formations sur l’organisation de notre parti, sur la prise de parole en public, sur le dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
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Promouvoir les bonnes pratiques militantes qui permettent aux femmes de participer et contribuer à la vie de notre parti en adoptant des règles de réunion strictes au niveau de la Fédération et des sections : limiter le temps de parole ; alterner les prises de parole femmes / hommes, interrompre les prises de parole redondantes (s’inspirer des pratiques associatives), faire un bilan après chaque réunion du nombre de prises de parole par genre
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Avoir une communication forte : s’assurer que les nouveaux·elles militant·es reçoivent bien les communications section / fédérale / nationale et que les secrétariats fédéraux partagent bien les informations relatives à leur activité et diffuser le dispositif d’écoute national dans toutes les communication des sections et de la fédération
Devenons la fédération de référence en matière d’égalité femmes-hommes !
Nos instances et notre gouvernance sont la vitrine de notre parti. Il est nécessaire que nous fédération de Paris, première fédération de France donnons l’exemple et menions une politique interne de promotion des femmes forte et volontariste. Donnons-nous les moyens d’appliquer la parité et l’égalité réelle dans l’ensemble de nos instances, à chaque moment de la vie démocratique de notre parti. Cela implique d’encourager et d’accompagner les camarades femmes qui souhaitent s’impliquer à tous les niveaux de responsabilité de notre fédération, y compris au plus haut d’entre- eux.
La fédération de Paris doit être proactive pour assurer la présence de femmes à des postes clés :
Mettre en valeur les femmes de la fédération : effectuer un travail d’identification de potentielles secrétaires de section et d’accompagnement vers la prise de responsabilité ; ouvrir un débat et y associer une formation sur la question du sentiment de l’imposteur et sur la charge mentale ; travailler sur nos processus de désignation des listes pour éviter les écarts trop souvent observés dans les candidatures
- Imposer la parité dans les commissions administratives de nos sections et commissions
fédérales, tel qu’indiqué dans les statuts - Rendre obligatoire la candidature d’une femme ou celle d’un binôme paritaire au poste de secrétaire de section
- Encourager la candidature d’une femme pour diriger notre fédération (la dernière femme a avoir été première fédérale de la fédération de Paris remonte au début des années 1980)
Pour une fédération exemplaire : organisons la parité réelle !
A chaque élection, et encore aux dernières municipales, la parité a certes été respectée mais trop souvent les femmes socialistes sont placées sur des positions non éligibles, en territoire de conquête ou sont la variable d’ajustement des accords. Cela n’est pas acceptable d’un parti qui se dit féministe. La place des femmes doit être raisonnée en termes d’éligibilité de manière à ce que les groupes socialistes toutes élections confondues soient strictement paritaires.
Nous demandons :
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Désigner un·e référent·e égalité dans chaque section qui sera de droit membre de la commission électorale
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Rendre obligatoire la présence du secrétariat fédéral à l’égalité dans toutes les commissions électorales et les négociations de listes, avec un droit de vote, pour que les accords avec les partenaires ne se fassent pas au détriment des femmes socialistes
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Interdire de « faire descendre » plus de femmes que d’hommes lors des fusions et accords de listes
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Assurer la présencede femmes candidates aux législatives dans les circonscriptions gagnables
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Imposer la fin du cumul des mandats (deux mêmes mandats consécutifs maximum) pour un plus grand renouvellement politique, notamment pour les femmes
Donnons-nous les moyens de notre ambition féministe !
Premières Signataires :
Valérie Berno (Paris 16)
Dorine Bregman (Paris Centre)
Marie Laure Casier (Paris 18)
Yasmine El Jaï (Paris 18)
Céline Hervieu (Paris 6)
Alexandra Jardin (Paris 20)
Pauline Joubert (Paris 10)
Nawel Oumer (Paris 11)
Emma Rafowicz (Paris 11)
Marine Rosset (Paris 5)
Fatima Yadani (Paris 12)
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Isabelle Alexandre (Paris 14)
Françoise Bellot (Paris 17)
Leinka Benacin (Paris 17)
Raphaël Bonnier (Paris 10)
Lyes Bouhdida-Lasserre (Paris 20)
Cheriffa Boudhar (Paris 13)
Dylan Boutiflat (Paris 19)
Pierre-Eugène Burghardt (Paris 10)
Marie-Louise Carémil (Paris 16)
Julie Changeur (Paris 18)
François Comet (Paris 6)
Kadiatou Coulibaly (Paris 18)
Sylvie Dariosecq (Paris 14)
Luka De Silva (Paris 15)
Mathieu Delmestre (Paris 12)
Odile Dupont-Roche (Paris 6)
Annie Faure (Paris 17)
Françoise Filoche (Paris Centre)
Sylvie Flanquart (Paris 10)
Sylvia Fuster (Paris 13)
Afaf Gabelotaud (Paris 18)
Delphine Galtier (Paris 18)
Anne Jaffeux (Paris 6)
Carine Julien (Paris 19)
Laurent Jourdain (Paris 18)
Dominique Kielemoës (Paris 11)
Floria Labat (Paris 12)
Sévillane Lambret (Paris 18)
Aliénor Laurent (Paris 18)
Florence Leclerc (Paris 5)
Charlotte Lemahieu (Paris Centre)
Léandre Linares-Ferrer (Paris Centre)
Angèle Louviers (Paris 11)
Pierre Monquet (Paris Centre)
Stéphane Martinet (Paris 11)
Juliette Messa (Paris 6)
Estelle Naud (Paris 17)
Nathalie Riquier (Paris 18)
Clément Robert (Paris 14)
Jacques Segueilla (Paris 18)
Gabrielle Siry-Houari (Paris 18)
Florian Sitbon (Paris 15)
Anne Soleilhavoup (Paris 13)
Véronique Stéphan (Paris 15)
Oriane Texeira (Paris 18) F
aty Zebir (Paris 15)
Karim Ziady (Paris 17)