« Avec le Parti Socialiste Européen Femmes, nous exprimons notre solidarité avec les femmes en Pologne »

Avec le Parti Socialiste Européen Femmes, nous exprimons notre solidarité avec les femmes en Pologne. 

Le parti au pouvoir en Pologne, "Droit et Justice (PiS)", et ses partenaires de coalition gouvernementale, ont annoncé le retrait de la Pologne de la convention d'Istanbul, qui est actuellement l'instrument juridique international le plus avancé, le plus complet et le plus efficace pour prévenir et combattre les violences faites aux femmes et les violences conjugales.

La Convention d'Istanbul, qui est entrée en vigueur en 2014, a permis d'améliorer nombre de législations nationales relatives à la protection des victimes de violences de genre en Europe et de sensibiliser les victimes et la société à ces questions. La suppression de ces instruments juridiquement contraignants ouvre la voie à un important retour en arrière en matière de droits des femmes en Pologne.

Ce retour intervient après le confinement lié au Covid-19, qui a vu les femmes plus exposées Que jamais aux violences conjugales. En effet, les chiffres de plusieurs États européens ont révélé que le nombre de cas de violence à l'égard des femmes a considérablement augmenté pendant le confinement, tandis que que les féminicides n'étaient pas pris en compte dans les statistiques officielles de décès du COVID-19. Loin d'en prendre acte, des forces conservatrices profitent de l'affaiblissement économique et social de leurs pays pendant cette période de crise mondiale pour faire reculer les droits des femmes, déjà exposées par la crise du COVID. L'Europe devrait tirer les leçons du blocage et de la crise de 2008 et appeler à défendre les droits des femmes et leur sécurité dans toute l'Europe.

Rappelons qu'en Europe, une femme sur trois a subi des violences physiques et/ou sexuelles depuis l'âge de 15 ans. 11 % des femmes au total ont subi une forme de violence sexuelle, que ce soit de la part d'un partenaire ou d'une autre personne, et une femme sur 20 a été violée.

Soyons clairs : la Pologne peut tenter d'échapper à la convention d'Istanbul, mais elle reste liée par les traités et les politiques de l'Union Européenne (UE), ainsi que par les principes fondamentaux liés au respect de la dignité humaine. Elle a donc l'obligation juridique et morale de protéger les femmes contre les violences sexistes et sexuelles par le biais de la législation sur les droits des victimes.

Il est grand temps que l'Europe se coordonne mieux sur ce sujet hautement politique. Le Parlement européen dispose d'une commission dédiée aux droits de la femme et à l'égalité des sexes, présidée par la sociale-démocrate Evelyn Regner. La Commission européenne s'est dotée d'une commissaire dédiée à l'égalité - la travailliste Helena Dalli. Cependant, le Conseil de l'UE reste à la traîne. Nous demandons aux États membres de se réunir d'urgence pour discuter de la lutte contre la violence à l'égard des femmes, puis de prendre des mesures et de condamner le retrait de la Pologne de la convention d'Istanbul.

Française donc européenne, socialiste donc féministe, je suis plus que jamais solidaire des femmes polonaises qui sont dans la rue et qui luttent ces jours-ci pour leurs droits, à travers toute la Pologne.

 

Mardi 28 juillet 2020

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