« Osons Préserver et renforcer les services publics »

Contribution thématique du Congrès de Villeurbanne 2021

Le réel sociétal

 

Nos expériences de terrain, le diagnostic de nombreux professionnels de santé, de la culture ou encore d’acteurs associatifs, de travailleurs sociaux ou de personnels politiques, montrent que le fossé est abyssal entre ceux qui ont tout et sont protégés et ceux qui n’ont rien.

 

Certaines couches de la population ressentent durement ce décalage et ne profitent pas de la promesse républicaine.

Les enfants et les jeunes sont eux aussi les victimes de la crise sanitaire qui vient de nous toucher en mettant en évidence la fracture qui existe entre ceux qui ont pu suivre les cours sans trop de difficulté et ceux qui ne disposaient pas chez eux des outils nécessaires à la continuité scolaire.

 

Nous subissons une situation sanitaire et  économique très difficile.

 

 

Préserver notre modèle social.

 

On le sait, les Français sont viscéralement attachés à leur modèle social.

On a pu constater que ce modèle protecteur joue tout à fait son rôle lors de la crise que nous traversons depuis le mois de mars.

Ce modèle social participe à l’identité nationale et il est de notre devoir de tout faire pour le sauver.

Alors que l’Europe et notre pays vivent une crise terrible dont personne ne semble voir le bout, il nous appartient de sauver notre système de santé.

Aujourd’hui force est de constater que l’accès pour tous à la santé n’est plus un acquis social dans notre pays alors même que c’est un des piliers de notre pacte social et que la protection sociale a montré toute son efficacité.

Les dernières  années ont été terribles pour notre système de santé en instaurant une médecine à plusieurs vitesses tant sur la qualité des soins que sur la quantité de praticiens dans certains départements

De plus en plus de nos concitoyens ont renoncé à se soigner faute d’argent pour le faire. Cela concernerait près de 1 personne sur 4 selon une récente étude. Ce chiffre est inquiétant ! Certaines maladies qui avaient disparues refont surface.

Les déserts médicaux ne font que croître et même désormais dans les zones très urbanisées ou certains médecins ne sont pas remplacés. Ces inégalités territoriales sont extrêmement préoccupantes.

Nous sommes face à une situation dramatique qui va à l’encontre de tous nos principes et de notre conception de la République et d’un de ses principes fondateurs l’Egalité.

La crise du covid-19 a montré que notre système, victime de coupes budgétaires successives n’avait pas été aussi efficace que nous l’aurions espéré

Alors que les déficits se creusent et que la crise n’en finit pas il faut une réforme en profondeur de notre système de santé tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique.

 

La santé, une répartition plus harmonieuse sur le territoire.

 

Nous l’avons vu lors des événements qui sont venus frappés notre pays. Cette situation ne permet pas une équité des citoyens devant le système de santé français, elle met en difficulté nombre de patients qui renoncent de plus en plus à se soigner.

Cette situation mérite une réflexion approfondie de la situation. On peut envisager un dispositif incitatif qui soit plus intéressant pour attirer des médecins dans des zones aujourd’hui désertées.

Il faut développer les maisons de santé qui permettent l’installation à moindre frais de jeunes médecins et qui leur permet d’avoir une vie privée en faisant tourner les gardes.

 

Une juste rémunération

Nous avons constaté lors de la crise du covid-19 que les professions du secteur sanitaire et social étaient très mal rémunérées. Il faut donc d’urgence revaloriser leurs salaires.

 

Un développement de la prévention.

Il faut que les citoyens deviennent acteurs de leur propre santé et cela doit se faire par une politique de prévention.

Cette politique de prévention, bien menée est source d’économies importantes pour la sécurité sociale. Il convient de commencer très tôt c’est pourquoi il est nécessaire de relancer la médecine préventive en milieu scolaire,

Il faut également remettre en route  la médecine du travail qui a été allégée.

 

Une réforme de l’hôpital

On constate trois types de structures de soins :      

  • Les grands centres hospitaliers universitaires (CHU) qui disposent de laboratoires de recherche ultra
  • Les petits hôpitaux publics qui accueillent les personnes éloignées des grands centres et qui ont perdu beaucoup de moyens.
  • Les cliniques privées qui accueillent près de 75 % des interventions chirurgicales alors que le coût pour accéder à des actes chirurgicaux dans le privé ne cesse de croître en raison des dépassements d’honoraires.

 

Les étudiants en médecine ont  tendance à se diriger vers le secteur hospitalier privé. Pour pallier le manque de médecins dans les hôpitaux ceux-ci sont obligés de recourir à des médecins étrangers.

Les cliniques privilégient les actes rentables financièrement et particulièrement ceux ne nécessitant pas d’interventions en urgence qu’elles assurent quand même. L’hôpital a gardé les actes les plus coûteux en raison de la complexité des traitements à opérer dont les urgences.

 

Il faut donc redonner à l’hôpital les moyens humains et financiers de fonctionner. Les hôpitaux doivent être considérés comme des services publics. C’est la raison pour laquelle les politiques doivent réinvestir l’hôpital et cesser de le laisser simplement aux gestionnaires qui recherchent à tout prix la rentabilité.

 

Il faut aussi rétablir des moyens pour les services publics et les communes qui s’occupent des citoyens sur le territoire dont les pôles de santé et hôpitaux.

 

 

Un financement juste

Nous ne voulons pas que les économies se fassent sur le dos des malades et en particulier des plus fragiles.

Un euro dépensé doit être un euro utile.

Il est vrai que la santé a un coût, c’est d’ailleurs un coût qui s’accroît. C’est pourquoi il faut sérieusement revoir la fiscalité sociale en la rendant plus juste.

Aujourd’hui le financement assis sur le seul travail est devenu injuste.

Il faut mettre à contribution le capital mais également les industries polluantes qui participent aussi aux problèmes sanitaires de notre pays.

 

Signataires :

Jacques Gruat La Forme, ex-BNA; membre du CFCF, fédération du Rhône ;

Aniami Mchangama, fédération du Val-d'Oise ;

Etienne Trentesaux fédération des Bouches-du-Rhône ;

Martine Charpy, fédération du Rhône ;

Patrick Kineider, fédération du Rhône ;

Dacia Mutulescu fédération de Paris ;

Yves Livenais fédération de la Charente-Maritime ;

Tiffany Ermenault, conseil fédéral du Val-de-Marne ;

Dominique Ramuscello, fédération du Tarn ;

Marie-France Koro, fédération des Français à l'étranger ;

Christophe Fragny, maire de Saint-Léger (58), fédération de la Nièvre ;

Brigitte Nabet Girard, section Vayres - Izon fédération de la Gironde ;

Mylène Canevet fédération du Maine-et-Loire ;

Danielle Le Coq, société civile (22) ;

Anne Laveret, société civile (38) ;

Françoise Gruat, société civile (69).

 

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