Vive l’Europe fédérale

Contribution thématique du Congrès de Villeurbanne 2021

Léon Blum rappelle inlassablement à ses camarades socialistes que « nous ne sommes pas comme les autres ». Le parti socialiste existe pour dépeindre les contours d’un monde meilleur. Au-delà de l’immédiat, au-delà du programme électoral d’un Maire ou d’un Président qui se concentrerait sur le court et le moyen terme, notre parti doit proclamer le futur auquel nous aspirons. Traiter l’immédiat est le rôle de l’élu, envisager les prochaines quatre années est le rôle d’un programme, décrire le futur pour l’Europe est le rôle que nous nous assignons dans cette contribution.

Nous souhaitons que le parti socialiste soutienne le projet d’une Europe fédérale

L’Union européenne sera fédérale ou ne sera pas. Dans un monde où l’instabilité progresse rapidement, le futur de l’Union n’est pas garanti, pire le futur de l’Europe est en péril. La fin de l’Union européenne marquera la fin de l’Europe comme modèle. Le modèle d’un monde démocratique face à celui, autoritaire, représenté par la Chine et la Russie ; un modèle respectueux de l’homme, de sa santé et de son bien-être, face à la dictature du marché américain. C’est notre intérêt, notre rôle et notre responsabilité de sauvegarder consciencieusement notre modèle, pour nous, mais également pour nos enfants ; ceci pour montrer qu’un autre modèle existe.

Pour qu’elle puisse survivre et prospérer, l’Europe doit opter pour le fédéralisme. Un État européen ne signifie pas la disparition de l’identité des peuples, n’augure pas d’une uniformisation générale. Nos langues, nos cultures, notre histoire constituent notre richesse. Quel rapport entre la sauvegarde de ce patrimoine et l’absence d’Europe fédérale ? Aucun. L’opinion inverse est utilisée dans un unique but : réveiller la peur, diviser pour mieux régner. La meilleure garantie de sauvegarde de toutes ces richesses est une indépendance véritable. Un pays européen ne peut seul faire face à des géants tels que les États-Unis ou la Chine. Pour éviter de devenir aujourd’hui un État satellite des États-Unis, et demain de la Chine, nous n’avons qu’une option, l’unité. N’oublions pas qu’ensemble, les pays de l’UE constituent la première puissance mondiale.

Nous devons parvenir à une Europe politique ayant un élément pivot, une vraie élection européenne

Le projet d’une Europe fédérale comprend des pouvoirs exécutifs, législatif et judiciaire européens. Si le judiciaire existe, l’exécutif et le législatif font défaut. Actuellement, le législatif n’a d’européen que le nom, cette élection est en effet nationale, et chaque pays envoie ses représentants au parlement européen afin de représenter ses intérêts et non une sensibilité européenne commune. L’exécutif européen est aussi une mosaïque de politiciens nationaux, nommés par leur pays, pour représenter leurs intérêts. Les États sont partout, l’Europe nulle part. Quelle solution ? L’élection européenne doit avoir une circonscription unique, l’Europe, sous la forme d’un scrutin de liste à la proportionnalité intégrale. Ces élus de l’Europe donneront leur confiance à un gouvernement issu de la majorité parlementaire.

Nous voulons créer un parti socialiste européen unifié

Une Europe fédérale nécessite un parti socialiste unifié, avec maintien de ses instances nationales et territoriales locales. Il faut, en haut de pyramide, des structures européennes capables de soutenir, aider et guider les différentes instances nationales.

Même avant la réalisation d’une élection européenne, les socialistes européens ont du bénéfice à tirer de cette structure. Elle nous permettra de nous enrichir et de faire avancer plus efficacement la cause

socialiste en Europe, de nous soutenir mutuellement, mais également d’acquérir le pouvoir et surtout de le conserver.

Nous exigeons une harmonisation fiscale et sociale en Europe

L’Europe ne peut pas être l’arène d’une guerre économique déloyale de tous contre tous, conduisant à la perte de tous ; il ne peut y avoir de marché commun sans une fiscalité harmonisée. Les effets d’une fiscalité différenciée, combinés à la différence des niveaux de vie donc des salaires dans chaque pays, créent une injustice qui contribue au sentiment anti-européen. L’Europe sera acceptée seulement si l’harmonisation du niveau de vie se fait vers le haut et non vers le bas. On rêve d’une Europe où le niveau de vie sera égal pour tous, de l’est à ouest et du nord au sud. Si l’harmonisation du niveau de vie peut être encouragée, elle ne peut pas être décrétée ; la fiscalité, en revanche, peut et doit être harmonisée. Une fiscalité harmonisée ne veut pas dire identique pour tous, mais signifie simplement que des décisions communes doivent être prises sur la base de critères objectifs et dans l’intérêt de tous.

Nous affirmons la nécessité d’une armée européenne

La parenthèse enchantée dans laquelle notre défense était américaine est aujourd’hui révolue. L’Europe et son demi-milliard d’habitants ne peut déléguer sa défense. À plus d’une occasion, l’Europe a prouvé au monde qu’elle n’a pas les moyens de ses ambitions. À côté de nous, la Russie a imposé sa volonté à l’Ukraine et à la Géorgie, et l’Europe a été incapable de réagir. En Syrie, un dictateur a massacré sa population, et nous avons été incapables de réagir. La Turquie occupe une partie d’un pays membre, assujettit une partie du territoire Kurde, envahit les eaux territoriales européennes et l’Europe est incapable de réagir. Aujourd’hui, la Suède augmente de 40 % son budget militaire à cause de la menace russe, l’Europe sera-t-elle capable de réagir pour défendre son propre territoire ?

Combien de temps l’Europe permettra-t-elle à des pouvoirs de deuxième et troisième rang de lui dicter l’ordre du jour ? L’Union européenne a la troisième plus grande population au monde et figure parmi les plus éduquées ; elle a de plus, une économie qui compte parmi les plus fortes ; elle ne peut donc être prise en otage par des Poutine et des Erdogan. Une armée européenne est absolument nécessaire si nous souhaitons la paix, car notre faiblesse encourage certains à nous tester. Une capacité d’intimidation européenne, une capacité de réaction, sont les meilleurs moyens de garantir la paix. La menace militaire stricto sensu, même si improbable, ne peut être exclue.

Nous réclamons une Europe capable d’imposer le respect de ses principes fondateurs, même au prix extrême de l’exclusion d’un pays de l’Union

L’Union européenne est basée sur la démocratie, le respect des droits de l’Homme, le souci de l’Égalité, de la Liberté, de la santé publique et du combat contre le réchauffement climatique. On ne peut tolérer que des pays membres de l’Europe piétinent ces valeurs. Les droits de l’Homme, des femmes, des minorités et de la communauté LGBTQI+ ne sont pas négociables.

L’appartenance à l’Union européenne exige le respect de tous ses principes. Un pays qui décide de combattre sa propre démocratie, sa justice, ses femmes et la communauté LGBTQI+ ne peut concilier la mise en œuvre de ses politiques avec une adhésion à l’Union. Le modèle fédéral européen offrira à l’Union européenne et à ses citoyens des moyens plus efficaces pour garantir ces droits fondamentaux.

Nous sommes à un moment charnière de l’histoire européenne où la conscience politique européenne doit se réveiller en proposant un modèle fédéral européen, protecteur des droits et des libertés des citoyens européens.

Beaucoup d’ambitions, et parallèlement beaucoup de points restent à déterminer. Ces demandes sont récurrentes au sein de nos débats de section et démontrent la vitalité de l’engagement européen des socialistes. Il nous semble que ces principes ouvrent une voie. Les modalités seront à développer lors de lélaboration des futurs programmes politiques. À chaque jour ses combats.

Signataires :

Omri SCHWARTZ, membre du réseau national de formateurs, fédération de Haute-Garonne

Hugues BERNARD, secrétaire fédéral à l'Europe de Haute-Garonne

Jaume BARTUMEU CASSANY
, ancien chef du gouvernement andorran et président du parti  des sociaux-démocrates de orogrès (SDP)

Paco BOYA, chef du gouvernement du Val d’Aran et secrétaire général d’Unitat d’Aran

Eric ANDRIEU, député européen

Christine REVAULT D'ALLONNES BONNEFOY, ex-députée européenne, fédération d'Ardèche

Christophe CAVAILLES, Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste des Hautes-Pyrénées

Frédéric ORAIN, Premier secrétaire Fédéral de Loir-et-Cher et conseiller municipal délégué à Blois

Chancelier DAPHNE, fédération de Vaucluse

Matthieu HORNUNG, Section de Belgique, fédération des Français de l'Etranger (FFE)

Claire THURIES, secrétaire de la Section III de Toulouse, fédération de Haute-Garonne

Matthieu BOISDRON, secrétaire fédéral à l’Europe de la fédération de Loire-Atlantique

Elise ROINEL, membre du réseau national de formateurs, fédération de la Seine-Saint-Denis

Jolan REMCSAK, secrétaire fédéral Europe, fédération du Tarn 

Laurie MARSONI
, fédération de Haute-Garonne

Aleksander GLOGOWSKI, fédération de Paris

Hélène ROUCH, secrétaire fédérale à l'éducation Haute-Garonne et membre du conseil national

Yohann TAILLANDIER, fondateur du Syndicat des Livreurs Uberisés Toulousains, fédération de Haute-Garonne

Elisabeth HUMBERT-DORFMÜLLER, secrétaire fédérale Europe et International des Hauts-de-Seine

Phillipe LAGARIGUE, Secrétaire de la  Section Rieupeyroux, fédération de Aveyron

Mireille MURAWSKI, fédération de Haute-Garonne

Dominique RAMUSCELLO, Président du BFA de la Fédération du Tarn et conseiller municipal de la commune de Lautrec

Oulematou BA-TALL, Secrétaire fédérale à la formation Indre-et-Loire et  adjointe au maire de Tours

Jean-Marie BILIATO , secrétaire fédéral à l'Europe, fédération de Vaucluse

Florence BOQUET, conseillère municipale à Decazeville, fédération de Aveyron

Jacques ROUSSE, fédération de Haute-Garonne

Geneviève LETOURNEUX, adjoint à la ville de Rennes, fédération de Ille-et-Vilaine

Francis BLOT, fédération de Haute-Garonne

Révlyne CHABRUN
, membre du réseau national de formateurs, bureau fédéral, fédération de la Dordogne

Bernard RAULT
, secrétaire de la section Toulouse 2, fédération de Haute-Garonne

Amélie LE FLOCH, membre du réseau national de formateurs , fédération du Finistère

Tony COSTO, secrétaire Fédéral Pyrénées Orientales et membre du conseil national

Judith AMALRIC, fédération de Haute-Garonne

Pierre Yves AMALRIC, fédération de Haute-Garonne

Florence BOCQUET, membre du conseil fédéral et conseillère municipale, fédération Aveyron

Serge LAURAS, fédération de l'Hérault

Véronique BARREAU, fédération de Vaucluse

Quentin MEUX, Membre du réseau national de formateurs, membre conseil fédéral, fédération de Maine-et-Loire

Marie RAINJONNEAU, fédération de Haute-Garonne

Xavirr PICAUD BERNET, secrétariat fédéral et conseiller municipal, fédération de la Haute-Saône

Charline DUMONY
, secrétaire de section Auch et Conseil municipal Auch, fédération du Gers

Grichka LINGERAT, secrétaire de section, fédération de Haute-Garonne

Caroline VAUCHERE, secrétaire fédérale égalité F/H et lutte vs discriminations Haute-Garonne

Kévin BODART, fédération de Haute-Garonne

Nadia KHARFALLAH, Membre de droit au conseil fédéral, fédération de Haute-Garonne

Gêrard Catalane DOZ , secrétaire adj. section Perpignan, fédération des Pyrénées-Orientales

Joëlle DOUARCHE, secrétaire section et adjointe à Montesquieu-Volvestre, membre conseil fédéral Haute-Garonne

Jean-Hugue BARAËR, fédération de Haute-Garonne

Mathilde COLDEBOEUF, fédération de Haute-Garonne

Alexandre LACAMBRE ZAMORA, fédération de Haute-Garonne

François LAPLANCHE, membre du réseau national de formateurs, fédération de l'Allier

Jean-Claude RAOULT, Secrétaire de section, fédération des Pyrénées-Orientales

Patrick VINCOURT, fédération de Haute-Garonne

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