Supprimer les charges appliquées au travail pour sauvegarder notre état social


Thème : Supprimer les charges appliquées au travail pour sauvegarder notre état social


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Au XXe siècle l’automatisation a démultiplié la productivité des travailleurs. Au XXIe siècle la robotique et l’IA pourraient remplacer les hommes dans 30 à 40% des métiers actuels. Pour la première fois de l’histoire le capital peut totalement se passer d’humains pour produire des richesses.

Pourtant les revenus du travail restent plus taxés que ceux du capital. En 2023, la taxation implicite des revenus du capital était de 23,3 %, tandis qu’en 2018, le taux implicite de taxation du travail en France était de 40,9 %.

Notre système de prélèvement pousse donc les entreprises à remplacer les travailleurs par des machines dont la production génère des revenus moins taxés que ceux du travail humain. A cela s’ajoute le fait que les robots qui remplacent les humains ne réclament ni syndicats, ni congés, ni chèques restaurant.

Nous sommes qu’aux prémices de la robotisation du travail, mais dès aujourd’hui les IA utilisées pour générer des images ne paient pas la retraite des graphistes free-lance qu’on ne sollicite plus. Pas plus que les IA traductrices en ligne ne contribuent à l’assurance santé des traducteurs, ou que le gain de productivité du chariot-robot ne participe à l’assurance chômage du cariste qu’il remplace. Demain, les robots humanoïdes pourront remplacer les travailleurs dans un nombre infini de tâches physique, les libertariens comme Elon Musk l’on bien compris et en annoncent la production à grande échelle.

En l’absence d’une miraculeuse croissance à deux chiffres qui saisirait la planète entière, le financement de la protection sociale et des retraites par le travail humain ne peut donc que diminuer inexorablement. La survie de l’état social est devenue une nouvelle urgence.

Nous savons qu’il est techniquement impossible de taxer les machines comme le sont les travailleurs, car un humain est rarement remplacé par un objet unique mais par diverses mises en œuvres d’IA ou de robotique, et cela dans toutes les parties de la société, pas seulement dans le monde du travail.

La solution de la droite sera, comme toujours, d’abandonner progressivement la retraite par répartition et d’en d’augmenter l’âge de départ, d’abaisser les salaires et l’ensemble des prestations sociales, tout cela pour ne pas toucher aux revenus du capital. C’est ce qu’elle fait déjà et qu’elle fera plus encore.

Le PS quant à lui n’a pas le choix s’il veut être fidèle à ses idéaux de justice sociale, il doit remettre en cause les modes de prélèvements qui financent la politique sociale de l’état.

Il doit proposer la diminution drastique sinon la disparition totale de toutes les charges et taxes qui pèsent sur le travail humain. Pour les remplacer, il pourrait envisager la taxation de l’enrichissement lui-même, quel qu’il soit, ou qu’il soit. Et si l'on pense que de meilleures solutions existent, nous devrons les trouver !

Notre congrès doit prendre acte du danger de mort qui pèse sur la protection sociale et les retraites. Supprimer les charges pesant sur le travail et faire évoluer radicalement la répartition des prélèvements doit devenir un engagement majeur du Parti Socialiste s’il veut sauvegarder l'état social. Le temps presse...


Contributeur

Auteur de la Contribution Thématique : 

François Bugeon

Signataires : 

  • Maud OLIVIER (ex-députée)
  • Rose-Marie BOUSSAMBA (conseillère municipale des Ulis)
  • Clovis CASSAN (maire des Ulis)
  • Shakthy RAJOU
  • Jean-Claude LE SCORNET
  • Bernard CHAURAND
  • François BUGEON
  • Annick LEROY
  • Emilia RIBEIRO
  • Fatima HATIF-ERENA
  • Andréas MULARD
  • Jean-Michel ESPALIEU.

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