Montcornet, dans l’Aisne, c’est 1 300 habitants, des petites rues calmes, une église classée, un club de foot qui n’a peur de personne et désormais un jeune maire de 25 ans.
Thomas Hennequin a été élu, mardi 26 mai, maire de sa commune après avoir remporté le scrutin du 15 mars en un seul tour. Interne en médecine, mais également patron des socialistes dans l’Aisne, il incarne le renouveau de l’engagement citoyen dans la ruralité.
Dans une région ayant subi exode rural, désindustrialisation et crise(s) économique(s) et sociale(s), celui qu’il faut désormais appeler « Monsieur le Maire » incarne à la fois un des nouveaux visages du Parti socialiste, un profil original, et un espoir prometteur pour nos territoires.
Face à la crise des vocations qui touche la difficile fonction de maire de village et de petite ville, Thomas a décidé de relever le défi.
« Tout citoyen devrait pouvoir s’engager »
Son histoire à Montcornet, c’est d’abord celle d’un engagement de terrain de plusieurs années – « J’ai été élu à 19 ans, dans une autre commune. » – mais aussi une histoire de transmission générationnelle : « Le maire sortant de Montcornet était mon professeur quand j’étais au collège. Ce soir [lors du conseil municipal], c’est lui qui me remettra les clefs de la mairie et l’écharpe ».
Quand on lui pose la question de son âge, le jeune édile estime qu’il n’y a pas de paradoxe : « tout citoyen devrait pouvoir s’engager. Mon âge peut surprendre, il a sans doute questionné et continue de questionner aujourd’hui, ce que je comprends, même si, selon moi, l’engagement républicain n’a pas d’âge. »
Au cours de la campagne, les habitants de Montcornet ont ainsi bien accueilli l’investissement de Thomas Hennequin pour leur avenir : « J’ai été agréablement frappé par l’accueil très chaleureux des habitants et des citoyens pour mon engagement. Beaucoup étaient très heureux de voir un jeune s’investir et prendre à bras-le-corps les problèmes. Ils attendaient un souffle nouveau, pour faire revivre cette ruralité. Ce qui peut paraître aux yeux des grandes villes un handicap - je veux en faire un atout. » À l’agenda du nouveau maire : redynamisation du centre-ville, poursuite des travaux d’aménagement de la place de la ville, établissement d’une maison de santé pluridisciplinaire.
« Ce qu’il faut faire, c’est de la politique au sens noble du terme, c’est-à-dire s’occuper de la chose publique, et défendre les intérêts des concitoyens et des intérêts locaux. »
« Dans la ruralité on a aussi besoin de fraternité, de solidarité, et bien sûr aussi de prendre à bras-le-corps la transition écologique. »
C’est dans cet esprit qu’une dynamique de rassemblement a été engagée par le 1er secrétaire du Parti socialiste dans l’Aisne. Son parti, son logo, il le revendique. Loin des idées reçues, son appartenance s’est avérée être un atout : « je n’ai jamais caché mes engagements. Les gens connaissaient sans que j’aie à le notifier sur les tracts mon étiquette politique car je suis premier fédéral du département... »
Pour Thomas Hennequin, la politique est une affaire collective : « Je veux aussi et surtout travailler avec l’ensemble de mon équipe, qui est composée de gens de sensibilités diverses, ce qui me nourrit et enrichit le débat, c’est comme cela qu’on avance. » À la tête de son équipe, le nouveau maire de Montcornet estime qu’une commune rurale doit prendre en compte la question social-écologique, au même titre que les grandes agglomérations. « Dans la ruralité on a aussi besoin de fraternité, de solidarité, et bien sûr aussi de prendre à bras-le-corps la transition écologique, car il n’y a pas de petite preuve d’amour pour l’écologie. » Selon le jeune élu, la reprise de la consommation locale dans la commune lors de la crise du Covid-19 est un bon exemple de la volonté et de la détermination des Français.e.s du monde rural à agir pour la transition écologique.
« On s’est aperçu du rôle fondamental des élus de terrain, ceux qui mettent les mains dans le cambouis. »
Engagé, Thomas Hennequin l’est au quotidien, interne en médecine, il a vécu au plus près la lutte contre le coronavirus, un engagement professionnel qui a fait écho à son expérience d’élu de terrain : « j’étais sur le front, mobilisé en tant que médecin dans la période Covid, et sur le plan municipal, on a eu des échanges réguliers, presque quotidiens, avec la majorité sortante. » Pour lui, la crise a souligné l’aspect essentiel du maire pour les citoyens dans nos territoires. Le Covid-19 lui a révélé la nécessité de revaloriser les moyens d’action de nos premiers magistrats, à la fois en termes de financements, de matériels, ou de compétences.
« On s’est aperçu du rôle fondamental des élus de terrain, ceux qui mettent les mains dans le cambouis, ceux qui chaussent leurs bottes et vont marcher dans la boue quand il le faut. J’espère que cette crise a pu redonner conscience à nos élus nationaux de l’importance fondamentale et structurante des maires sur le territoire, parce que c’est le premier maillon de la chaîne entre le citoyen et la République. Le maire est cette pierre angulaire du contrat social de l’État, qu’il doit incarner en toute humilité dans la bienveillante fraternité. »