Travailleurs des plateformes : Emmanuel Macron fait échouer le progrès social en Europe

Vendredi 22 décembre 2023

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Olivier Jacquin, sénateur de Meurthe-et-Moselle, secrétaire national aux Mobilités et aux Transports

Nora Mebarek, députée européenne, cheffe de la délégation française socialiste et écologiste

L’Union Européenne avait la possibilité de concrétiser une grande avancée sociale pour plus de 4 millions de travailleurs européens ce matin. Mais le gouvernement d’Emmanuel Macron a tout fait capoter.

Depuis deux ans, le sujet des droits sociaux des travailleurs des plateformes numériques de travail, les « ubérisés », est à l’agenda européen grâce à Nicolas Schmit, le commissaire européen socialiste luxembourgeois chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’intégration.

Son projet de directive s’inscrit dans la lignée de ce que les socialistes portent en France depuis plusieurs années, en relai de nombreuses revendications des travailleurs eux-mêmes : présomption de salariat, inversion de la charge de la preuve en matière de requalification (aux entreprises de prouver que les travailleurs sont des indépendants et non à ces derniers de faire valoir leurs droits), transparence des algorithmes des plateformes…

Après d’âpres négociations, la députée européenne italienne, Elisabetta Gualmini, a réussi le 2 février dernier à faire adopter à une très large majorité un texte encore plus ambitieux actant la position du Parlement Européen et a trouvé un compromis avec les États membres grâce aux efforts du gouvernement socialiste espagnol qui occupe la présidence de l’Union Européenne depuis le 1er juillet et jusqu’au 31 décembre.

Ce texte de compromis devait être adopté ce matin par le Conseil de l’UE, instance qui regroupe les 27 gouvernements. Sans surprise, Emmanuel Macron et son gouvernement ont pesé de tout leur poids pour empêcher l’adoption de ce texte. En agissant ainsi, ils empêchent la construction d’un socle de droits sociaux pour ces millions de travailleurs qui en sont dépourvus et les laissent en proie au capitalisme le plus vorace depuis Zola.

A six mois des élections européennes, preuve est définitivement faite que le discours pro-européen d’Emmanuel Macron ne trouve son salut que dans le libéralisme. Il n’a que faire de la valeur du travail et préfère organiser la précarité des jeunes générations.

Le Parti socialiste restera mobilisé pour contrer « la plateformisation » à outrance de notre économie. Ce sujet primordial sera au cœur de la campagne européenne des socialistes dont l’ambition est de faire basculer l’Europe du néolibéralisme vers le socialisme écologique. Nous nous battrons pour obtenir par les urnes ce que nous n’avons pas obtenu d'Emmanuel Macron.

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