Thème : transport
L’extrême droite n’a jamais été aussi proche d’accéder au pouvoir en France. Élections après élections, sondages après sondages, enquêtes d’opinion après enquêtes d’opinion, nous assistons à la progression constante de cette gangrène démocratique, avec comme point d’orgue final l’accession à la présidence de la République.
Oui, c’est bien de la magistrature suprême de notre pays qu’il s’agit.
Notre parti appelait à se mobiliser le 22 mars dernier dans toute la France, et à participer à des marches pour faire barrage à l’extrême droite. Cela rappelle tristement l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2002. Malgré ces mobilisations, malgré le front républicain mis à rude épreuve aux dernières élections législatives, nous nous trouvons plus que jamais au bord du gouffre démocratique.
Ainsi, les estimations basses pour le renouvellement de la moitié du Sénat prédisent entre 10 et 15 sénateurs du RN, les plus hautes jusqu’à 30 ! Il est donc urgent de Travailler à Grande Vitesse, pour que nous incarnions clairement, sans ambiguïté, la seule alternative crédible à cette vague brune annoncée.
Nous ne pouvons plus nous contenter d’être dans la réaction : il faut initier un mouvement collectif, porteur d’avenir, audible, lisible, structuré. En effet, réduire le RN à un parti xénophobe, raciste ou populiste est insuffisant pour comprendre son ancrage dans une partie de la population. Même si nous savons d’où vient leur premier cercle et les idéologies qui nourrissent ses leaders historiques, les cadres RN ont réussi à raconter une histoire qui séduit un très (trop) grand nombre d‘électeurs, le plus souvent en usant des codes chers à la gauche : les services publics, l’emploi, la retraite… Ils ont su jouer sur les peurs, les frustrations, mais aussi sur les abandons. Ils prospèrent sur la colère et l’oubli.
Ce que nous devons comprendre, c’est qu’ils ne se contentent plus d’un discours de rejet : ils s’inventent désormais une légitimité sociale en investissant des thèmes historiquement de gauche.
Pourtant, l’application de leur programme aurait des résultats bien souvent diamétralement opposés à leurs annonces démagogiques :
- Remise en cause des droits sociaux.
- Affaiblissement des services publics.
- Stigmatisation des minorités au lieu de politiques d’égalité.
- Division des Français au lieu d’un projet collectif.
Observatoire et contacts avec le monde socio-professionnel, les acteurs associatifs, les élus, les bénévoles, les citoyens.
Il nous faut donc, plus que jamais, être sur le terrain – certes pour marcher, dénoncer – mais surtout pour proposer, convaincre et construire, en portant des solutions de gauche que nous serions prêts à mettre en œuvre si nous étions élus. Aller à la rencontre des habitants, des syndicalistes, des précaires, des jeunes, des travailleurs, c’est renouer avec l’essence même de notre engagement.
Notre parti doit avant tout profiter de ce qui fait encore sa force et sa fierté : son maillage territorial dense, à travers des communes, des conseils départementaux et régionaux, qui sont autant d’observatoires et de laboratoires des politiques publiques.
Ces territoires apparaissent comme de véritables laboratoires de lutte contre les injustices sociales au quotidien et comme des lieux d’expérimentation de solutions innovantes : logement social, tarification solidaire des transports, soutien aux associations de proximité, cantines à 1 €, politiques culturelles inclusives…
Ces expériences locales doivent nourrir une narration nationale. Ce que nous réussissons dans nos collectivités, nous pouvons, nous devons le porter à l’échelle du pays. C’est notre crédibilité.
Il faut ensuite s’appuyer sur ces territoires, ces caisses de résonance, pour porter les thématiques à l’échelon national, en lien avec les parlementaires (députés, sénateurs et députés européens) et les forces militantes locales, et avec le parti. Ce travail de fond devra être mis en avant avec une stratégie de communication offensive, à diffuser et à décliner sur l’ensemble des réseaux sociaux.
Car aujourd’hui, l’opinion publique ne se forge plus seulement dans les urnes, mais dans les fils d’actualité. Il nous faut donc une présence forte, régulière, assumée, avec des messages simples, pédagogiques et viraux.
La seule réponse qui assurera la victoire est la mobilisation massive et éclairée des citoyens qui souhaitent une France plus juste, une France républicaine, une France émancipatrice.
La première étape est donc de sensibiliser nos concitoyens à la situation réelle de la France.
Pas en reprenant les éléments de langage martelés par les éditorialistes du matin, qui justifient l’austérité au nom de la rigueur économique, mais en parlant de la situation sociale. Cela concerne les trop nombreuses injustices constatées dans nos territoires.
Le mal-logement, la précarité énergétique, les déserts médicaux, les transports saturés, les discriminations systémiques, l’inflation qui grignote les salaires… ce sont ces réalités qu’il nous faut documenter, médiatiser et combattre.
Informer, former, mobiliser : faire du numérique et de l’éducation populaire des armes contre les injustices.
Il faut remettre la pédagogie et les exemples concrets au cœur de notre démarche politique. Bien-sûr, il faut valoriser la présence de terrain, oh combien nécessaire !
Les permanences d’élus, les relations quotidiennes avec le tissu associatif, les citoyens engagés, les bénévoles, les habitants rencontrés au hasard des manifestations et évènements locaux sont autant d’occasions et d’opportunités de rencontres et d’échanges : des pierres à l’édifice du bien commun qu’est le “bien vivre ensemble”. Mais dans un monde moderne, où le temps de chacun est de plus en plus morcelé, dévoré par le temps passé à consulter les réseaux sociaux, notre action doit aussi investir davantage le champ des nouvelles technologies de l’information.
Nos Écoles Des Luttes, nos plateformes de formation, nos initiatives d’éducation populaire doivent devenir des moteurs de mobilisation. Chaque outil numérique doit être pensé comme un levier pour informer, convaincre, rassembler. Nous devons produire du contenu clair, visuel, accessible, partageable. Des vidéos pédagogiques, des témoignages, des infographies sur nos propositions, des live avec des élus, des campagnes coordonnées sur les réseaux. L'éducation populaire doit réinvestir le numérique.
Car ne nous y trompons pas, en face de nous certains médias puissants servent l’intérêt des plus riches, de la droite et même de l’extrême droite. Ils sont en phase, à l’instar de ce que nous observons outre-Atlantique, d’influencer, de structurer la fabrique de l’opinion et donc de mettre la main mise sur la démocratie populaire.
Rappelons-nous ce que disait Martin Luther King : « l’obscurité ne chasse pas l’obscurité, seule la lumière peut le faire ». Il nous faut donc sans relâche, et urgemment, nous donner les moyens de mener le combat : combats actuels et valeurs de demain !
Travailler à une convergence : une plateforme de gauche qui agrège toutes les contributions des partis volontaires, mais aussi toutes les formes de militantisme (syndicales, associatives, individuelles…).
Nous devons construire cette plateforme avec méthode, transparence et enthousiasme. Une dynamique qui ne se contente pas d’un accord de sommet mais qui fasse sens sur le terrain, pour celles et ceux qui agissent déjà, souvent isolés, dans leurs quartiers, leurs entreprises, leurs associations. Cette plateforme ne doit pas être un cartel électoral mais un espace de travail commun, un outil de débats, de propositions, de campagne. Un lieu de confiance où les différences sont mises au service d’un horizon partagé.
Un horizon qui vise l’amélioration concrète des conditions de vie de celles et ceux qui souffrent au quotidien, de celles et ceux qui travaillent, le plus souvent sans s’enrichir, voire en s’appauvrissant, alors que d’autres accumulent des richesses à un niveau qui frise l’obscénité. Un horizon qui privilégie cette démarche à la promesse utopique du grand soir.
Cela nécessitera de retisser du lien avec les acteurs du quotidien, qui portent des témoignages, des histoires vécues, des constats, mais aussi des solutions et des expertises si utiles pour élaborer des propositions concrètes opérationnelles. Là encore, l’usage du numérique ouvre la perspective d’une collecte rapide d’éléments structurants pour élaborer un programme de société revue à l’aune des contraintes et antagonismes de 2025.
Commençons par l’Essonne : la petite France
L’Essonne, c’est la France en condensé. Avec ses zones pavillonnaires, ses quartiers populaires, ses zones rurales, ses grandes entreprises, ses laboratoires de recherche et ses universités mais aussi ses services publics fragilisés.
C’est ici que nous devons expérimenter notre capacité à proposer un chemin de progrès, à organiser la riposte, à susciter l’espoir.
Nous œuvrons chaque jour en Essonne pour faire de ce territoire un laboratoire de la reconstruction politique de la gauche, à partir du terrain, des besoins réels, des propositions concrètes.
Ainsi, si l’on regarde ce qui a été principalement expérimenté en 2024 dans les principales villes essonniennes dirigées par la gauche, et sans que cela soit exhaustif, la liste parle d’elle même :
- A Athis-Mons : Première commune de l’Essonne à avoir organisé la Nuit de la solidarité qui vise à mieux connaitre les profils des personnes sans abri et ainsi faire progresser les dispositifs et les politiques publiques répondant à leurs besoins. • A Ris-Orangis : Lancement d’un projet innovant avec la création d’un statut communal de parent solo ouvrant 21 droits nouveaux.
- Aux Ulis : mise en place de la gratuité des fournitures scolaires pour tous les enfants des écoles pour garantir à tous de bonnes conditions d’apprentissage. • A Sainte-Geneviève-des-Bois : Lancement d’une mutuelle communale pour tous les habitants qui n’en disposent pas.
- A Chilly-Mazarin : Création d’un Festival Républicain pour promouvoir les valeurs de fraternité, de liberté, d’égalité et de laïcité.
- A Boussy-Saint-Antoine : Mise en place de résidences d'artistes en milieu scolaire, permettant aux élèves de collaborer directement avec des professionnels de la culture.
- A Grand Paris Sud Agglomération : Première collectivité d’Île-de-France à avoir signé avec l’État un contrat territorial d’accueil et d’intégration pour les personnes primo-arrivantes.
- A Marcoussis : Lancement d’un Tiers lieu ouvert à tous.
- A Orsay : Lancement de l’Assemblée Citoyenne locale pour le climat. • A Leuville-sur-Orge et au Plessis-Pâté : Mise en œuvre de la tarification des repas à 1 € pour les enfants issus des familles les plus modestes.
- A Cheptainville : Mobilisation des élus et des habitants pour sauver la boulangerie du village, un commerce essentiel à la vie locale.
- A Epinay-sous-Sénart : Expérimentation du dispositif Territoire zéro chômeur de longue durée, ciblée sur les Quartiers Prioritaires de la Ville.
- A La Norville : Mise en place des ateliers intergénérationnels, favorisant le partage de savoirs et de compétences entre les jeunes et les aînés autour de projets culturels.
- A Fleury-Mérogis : Installation des Ateliers de la Fraternité pour rassembler jeunes, parents, associations et institutions autour de réflexions et d’actions concrètes pour prévenir les violences et renforcer les liens sociaux.
- A Grigny : Distributions de petits déjeuners dans les écoles dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté.
Nous voulons poursuivre le cap dessiné par Michel BERSON qui a su, à la tête du Conseil Général de l’Essonne de 1998 à 2011 impulser des politiques publiques novatrices au service des Essonniens et porter des projets structurants qui ont affirmé l’identité de notre territoire. Nous voulons être les héritiers de sa vision qu’il résumait ainsi “ agir proche et regarder loin”.
S’en servir pour les échéances électorales : présidentielles et régionales/départementales, avec des critères d’évaluation, une inscription dans le temps, et une démocratie participative.
Chaque engagement doit être suivi d’un acte. Nous devons mettre en place une méthode de suivi, d’évaluation et de participation des citoyens sur les mesures portées. Ce n’est qu’ainsi que nous retisserons la confiance dans la durée.
Il faut publier nos bilans, mesurer les résultats de nos engagements, faire participer les habitants à l’évaluation et à la redéfinition de nos actions.
C’est ainsi que nous construirons une démocratie du quotidien, exigeante, crédible, transformante. Il faut à chaque étape, en toute transparence et responsabilité, faire son droit d’inventaire, reconnaître ses erreurs, voire ses échecs. Mais il faut aussi valoriser les avancées, les victoires obtenues au cours de nos mandats. On a tendance à les occulter trop rapidement, trop souvent. Or, s’il est une certitude, que l’Histoire peut confirmer aisément : c’est que les
avancées sociales et sociétales majeures se réalisèrent lorsque la gauche était au pouvoir en 1936, 1981, 1997 et 2007.
Alors que nous signons des contributions générales différentes, nous socialistes essonniens, parlementaires, maires, conseillers régionaux, départementaux, élus dans des majorités ou des minorités municipales, nous appelons à un congrès, bien-sûr de clarté, mais avant tout de rassemblement et de travail. Car comme le disait François Mitterrand : “Tout se ramène à ceci : gagner ou perdre. On ne reste jamais stationnaire. Car ne pas bouger, c'est commencer à perdre”. Et il rajoutait “La victoire, vous ne la rencontrerez que si vous la forcez. C'est une affaire de volonté de continuité et de clarté d'esprit.”
Alors pour être à la hauteur des enjeux du moment, pour faire face aux temps dangereux qui s’annoncent, il faut avancer vite, ensemble, et à gauche.
Par cette contribution, nous invitons toutes les militantes et militants socialistes d’aujourd’hui et de demain, en Essonne et en France, à prendre le TGV comme moyen d’accéder au pouvoir : Travaillons pour Gagner Vite !
Premiers signataires : David ROS : Sénateur de l’Essonne, Nastassja NAGUSZEWSKI : Première Fédérale de l’Essonne, Jérôme GUEDJ : Député de l’Essonne, Rafika REZGUI : Maire de Chilly-Mazarin, Clovis CASSAN : Maire des Ulis, Fatima OGBI : Conseillère Régionale, Stéphane RAFFALLI : Maire de Ris-Orangis, Damien ALLOUCH : Maire d’Epinay-sous-Sénart, , Rémi DARMON : Maire d’Orsay, Jean-Jacques GROUSSEAU : Maire d’Athis-Mons, Sarah BENHAMMOU : SG Fédération de l’Essonne, Maxime VIALA : SF Fédération de l’Essonne, CUSSOT Mathieu : SF Fédération de l’Essonne, TARDIF-BENETOLLO Romain: SF 91, Sabine NAGEL : Conseillère municipale Bondoufle, Gilles VOLLANT : CNC, Marion BEILLARD : Conseillère départementale 91, Adrien DERAIN : SF 91, Gauthier CONAN : Maire adjoint, Athis-Mons, Aurélie MONFILS : Maire Adjointe Ris-Orangis, Juline LEGRAS : SF 91, François Fromont : SF 91, Sarah KRIMI : Maire Adjointe Arpajon, Olivier GARIN : Président commissions fédérales, Nathalie VASSEUR, Maire Adjointe Sainte Geneviève des Bois, Alice SEBBAG : Maire Adjointe Sainte Geneviève des Bois, Marie COLSON : SF91, Michelle IZQUIERDO : Militante 91, Wesley BUTON-MABIKA, Militant PS, Said LATIRISS : Secrétaire de section Grigny, Ernestine CISSE : Militante 91, Andreas MULARD : Militant 91, Olivier ASTINGTON : Militant 91 , Jérôme RITTLING : Conseiller municipal, Alain DUBOIS GUICHARD : SF 91, Houria BELOUFA : Militante 91, Ivan ALDEGUER : secrétaire de section, Thystet BASSOUNGA : Militante 91, Jérôme PLATEAU, Conseiller municipal, Geneviève ROCHE : Militante 91, Damien ROUSSEAU : Conseiller municipal Marcoussis.