Troisième réforme de l’assurance-chômage en 6 ans : une régression sociale historique

Le Gouvernement vient d’annoncer sa volonté de faire 3,6 milliards d’euros d’économies supplémentaires sur l’assurance-chômage. Cela représente 10% du montant total des dépenses de l’assurance chômage. C’est une coupe d’une ampleur inédite sur le dos des chômeurs.

Malgré l’échec économique et social des ses deux premières réformes de l’assurance-chômage comme l’a révélé la DARES en février 2024, malgré les doutes exprimés par d’éminents membres de sa majorité, malgré un front syndical uni, le Gouvernement s’obstine et décide de lancer une troisième réforme de l’assurance-chômage en 6 ans.

Désormais, pour pouvoir bénéficier de ses droits au chômage, il faudrait avoir travaillé 8 mois dans les 20 derniers mois. En 2018, avant les deux précédentes réformes de l’assurance-chômage, quatre mois de travail sur les 28 derniers mois suffisaient. C’est une régression sociale historique. 

Ce durcissement touchera, de nouveau, de plein fouet les travailleurs les plus précaires : ces “permittents” qui alternent CDD, missions d'intérim et périodes de chômage et les jeunes qui rencontrent le plus de difficultés à s’insérer durablement sur le marché du travail.

Comme lors des réformes 2018 et de 2022, le Gouvernement se réfugie derrière les mêmes fantasmes, les mêmes clichés, la même philosophie libérale “d’encourager le retour à l’emploi”. C’est un déni de réalité alors que toutes les études montrent que raboter les droits des chômeurs ne leur permet pas de retrouver un emploi stable.

Comble de l’hypocrisie, le Gouvernement prétend pouvoir, avec sa nouvelle réforme, créer
90 000 emplois … Cela représente à peine 2% des 5,5 millions demandeurs d’emploi.

Plutôt que de stigmatiser toujours plus les chômeurs, rappelons que 700 000 chômeurs qui auraient le droit à une indemnisation ne la demandent pas, que seulement 41,6% des demandeurs d'emplois sont indemnisés, que l’indemnisation moyenne est de 1 000 euros net et que la moitié des chômeurs vit sous le seuil de pauvreté.

Enfin, en n’entendant pas l’opposition des syndicats et en n’organisant pas de débat parlementaire sur sa réforme, le Gouvernement choisit une nouvelle fois le choix de brutaliser les syndicats et le Parlement. Nous nous opposerons de toutes nos forces à cette réforme qui s’attaque aux plus défavorisés.

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