Turquie : Erdogan n’arrêtera pas l’alternance qui vient

- Jeudi 27 mars

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Dylan Boutiflat, Secrétaire national aux relations internationales

Depuis son accession au pouvoir en 2003, le Parti socialiste n’a de cesse de dénoncer la dérive autoritaire du régime turc d’Erdogan. Avec son parti national-islamiste, le Parti de la justice et du développement (AKP), il a peu à peu remis en cause l’héritage historique de paix, de laïcité et les droits des femmes instauré il y a un peu plus de cent ans par Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la République turque, et notre parti frère, le Parti républicain du peuple (CHP). Nous réaffirmons avec nos camarades combien nous sommes attachés à une Turquie, carrefour des cultures et des civilisations.

Ces dernières années, sur fond d’une économie en panne, Erdogan a amplifié sa politique conservatrice et la répression à l’encontre de ses opposants. L’an dernier, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, signait avec de nombreuses personnalités européennes une tribune demandant la libération du plus emblématique prisonnier politique, Abdullah Öcalan. Ces derniers mois, la société civile espérait qu’un dialogue soit possible, mettant fin à l’oppression des Kurdes, a fortiori après l’appel de leur leader à la paix et au désarmement. 

Plutôt que la concorde civile, les autorités turques ont accentué la répression contre l’opposition, multipliant désormais l’arrestation de maires, de nos deux partis frères CHP et Parti de l'égalité et de la démocratie des peuples (DEM), pourtant élus par des millions de citoyens, sur la base de prétendus témoignages secrets et d’accusations infondées. Après les intimidations et les procès d’intellectuels, de chercheurs, de journalistes et d’entrepreneurs, sans preuves ni procédures contradictoires, l’appareil d’État a décidé de confisquer le droit du peuple turc à décider de son avenir.

Le Parti socialiste condamne l’arrestation et la destitution d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul, une cité tolérante, trait d’union entre Europe et Asie. Nous demandons sa remise en liberté immédiate ainsi que celle de ses coaccusés qui sont une tache noire sur la démocratie turque. 

La mobilisation de plus de 16 millions de citoyennes et citoyens pour le désigner comme candidat de l’opposition à la prochaine élection présidentielle est un signal d’espoir et de résilience de la démocratie turque. 

C’est pourquoi, avec 40 autres organisations, nous appelons les Français à manifester ce samedi 29 mars pour exprimer leur solidarité avec les Turcs attachés à l’Etat de droit et à la tenue d’élections libres.



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