UNIR - Pour un accès universel au permis de conduire : stop au chantage aux aides !


Thème : Social


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Si nous avons perdu la confiance des classes populaires, c’est aussi parce que nos propositions ne répondent pas toujours aux réalités de leur quotidien. L’exemple des aides au permis de conduire illustre cette déconnexion : de nombreuses collectivités, de gauche comme de droite, conditionnent ces aides à des heures de bénévolat dans des associations.

1. UN CONSTAT PRÉOCCUPANT, ENCORE PLUS MARQUÉ EN MILIEU RURAL

Le permis de conduire est aujourd’hui un enjeu majeur d’égalité des chances. Il conditionne l’accès à l’emploi, à la formation et à l’autonomie, notamment pour les jeunes issus des milieux les plus précaires. Pourtant, son coût élevé constitue un véritable frein pour ceux qui n’ont pas le soutien financier de leur famille.

Ce problème est encore plus flagrant en milieu rural, où l’absence de transports en commun rend le permis indispensable pour se déplacer, travailler ou étudier. Sans permis, pas de mobilité, et sans mobilité, pas d’avenir. Dans ces territoires, refuser une aide au permis sous prétexte qu’un jeune n’a pas pu faire de bénévolat revient à l’exclure de tout parcours d’insertion sociale et professionnelle. Là où les alternatives de transport existent en ville (métro, bus, vélo, covoiturage), en campagne, une voiture est souvent le seul moyen d’accéder à l’emploi ou à l’éducation.

2. UN CHANTAGE À LA PRÉCARITÉ QUI NE RÉPOND PAS À NOTRE IDÉAL SOCIAL

Imposer une contrepartie sous forme de bénévolat à des jeunes qui, pour beaucoup, doivent déjà jongler entre précarité, petits boulots et difficulté d’insertion, c’est ajouter une barrière supplémentaire à leur autonomie. C’est une logique de chantage, où l’on exige des plus précaires qu’ils “méritent” leur droit à la mobilité, comme si la pauvreté était une faute individuelle et non le produit d’inégalités structurelles.

Or, la méritocratie ne peut se confondre avec l’égalité républicaine. Demander à des jeunes de “prouver leur valeur” par des heures de bénévolat avant d’accéder à un droit fondamental revient à reproduire des inégalités au lieu de les combattre. Cette logique rappelle dangereusement les propositions récentes de conditionner le RSA à des heures d’activité imposées. Nous ne pouvons accepter cette dérive.

3. NOS PROPOSITIONS POUR UNE VRAIE JUSTICE SOCIALE ET TERRITORIALE

Afin de garantir un accès équitable au permis de conduire, nous proposons :

  • La suppression de toute condition de bénévolat pour accéder aux aides publiques au permis. Le droit à la mobilité ne doit pas être soumis à une contrepartie qui pénalise les plus modestes.
  • La mise en place d’un financement public universel du permis de conduire, tenant compte des ressources et des besoins des bénéficiaires.
  • L’intégration du permis dans les parcours de formation, notamment en lycée professionnel et en apprentissage, pour qu’il soit pris en charge comme une compétence essentielle à l’employabilité.
  • Un effort particulier pour les jeunes des zones rurales, via un accès facilité aux aides et des dispositifs spécifiques pour compenser l’absence de transports en commun.

4. UN COMBAT SOCIALISTE POUR L’ÉGALITÉ RÉPUBLICAINE

Nous refusons que l’accès à la mobilité soit transformé en parcours du combattant pour les plus précaires. Lier un droit fondamental à une obligation de “mérite” est une régression sociale. Ce n’est pas en ajoutant des obstacles supplémentaires que nous aiderons la jeunesse à s’émanciper, à retrouver le goût du travail et à viser l’autonomie. Bien au contraire, nous accentuons la misère sociale et enfermons encore plus les jeunes dans la précarité.

Le Parti socialiste doit porter un projet de justice sociale et de réelle égalité des chances. Un accès universel au permis de conduire, sans conditions discriminantes, est un combat fondamental pour l’émancipation de notre jeunesse, particulièrement en milieu rural.

 


Contributeurs : Aline JEUDI (03), Aline JEUDI (38), Audrey GATIAN (13), Pierre PRIBETICH (21), Thomas GODARD (94), Malika BONNOT (69), Caroline RACINE (57), Agathe BOURRETERE (40), Rozenn BONNET (40), Aline MAURICE (34), Emma PINÇON (31), Philippe QUÉRÉ (95), Alex CHARBONNEL (32), Jean Claude MAURIN (26), Gautier PEZY (16), Antoine DALLET (17), Nicolas LE VIAVANT (40), Àhmed MIRAOUÎ (62), Dominique RAT (40), Eden MATIONGO (77), Killian MONTESQUIEU (75), Damien THOMAS (75), Christian HUGUIES (40), Thierry JACQUET (69), Jerome GUILLEM (33), Marina PARODI (40), Benjamin ALLAIX (49), Nicolas BIGHETTI DE FLOGNY (60), Stéphane GUTHINGER (24), Marie-Pierre DUHA PERRIAT (40), Yoann GARCIA (33), Lionel OLLIVIER (60), Jennifer BOHRER BARREAU (53), Johanne HADZLIK (59), Elouan LAHET (40), Jean-Michel EON (44), Karine GARRALON (40), Denis BREVET (40), Nicolas DELAUTRETTE (87), Florence SABARD (75), Johel GREVET (62), Lucas BERGÉ (58), Elias BENDAOUADJI (57), Didier KAHN (40), Dominique BOLLIET (69), François-Marie CAILLEAU (29), Anne-Marie KAHN (40), Yann AUZIAS (69), Alex CHARBONNEL (32), Hans TORVIC LECLERC (18), Aurore PAGEAUD (62), Robert CABÉ (40), Vincent VAN ACKER (75), Mehdi KEMOUNE (91), Paul COUTARD (75), Victor LE MONIER (21), Jean Marc BILLAC (40), Romain MIDA (60), Antoine TERRIER (40), Grégoire GOURDON (49), Noé COLLOMB (69), Justine CHASSEUR (40), Nicolas DZIEZUK (57), Manon AUDAP (40), Lucas HAMIDI (62), Olivier DUCOURTIEUX (87), Matthias EVANO (75), Rolande CASSAGNEAU (40), Zoé BOURLON (40), Yann AUZIAS (69), Abel GAGO (69), Pierre HADZLIK (59), Stéphane GEMMANI (38), Stéphane GEMMANI (38), Quentin LE MENÉ (45), Quentin LATOUR (31), Matthis MONTEIL (75), Cédric MARÉCHAL (45), Thomas ROSSET (75), Arnaud BATTEFORT (23)


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