UNIR - Promouvoir le principe de transversalité

Thème : Société


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UNIR - Promouvoir le principe de transversalité

En tant que militantes et militants, nous sommes quotidiennement confrontés à la nécessité d’agir à la fois localement et à une échelle globale. Cette tension reflète la dichotomie entre une société constituée de multiples groupes aux intérêts divergents et la conscience d’appartenir à une communauté globale où faire face aux défis actuels nous oblige à une coopération planétaire. L’expérience de la pandémie de COVID-19 bien que partagée simultanément par des milliards de personne a néanmoins abouti à un repli sur soi chez grand nombre d‘individus. De même, chacun est conscient que la crise climatique est une crise globale, mais aux conséquences diverses pour les individus.

Il est ainsi fréquent pour un militant d’être tiraillé entre des aspirations globales et ses intérêts spécifiques liés à son histoire et à sa situation socio-culturelle. Vivre avec des identités ou appartenances multiples et non-indépendantes est une réalité pour nombre de Français. La société est fracturée et la cohésion politique derrière certaines valeurs semble loin d’être garantie pour les prochaines échéances électorales.

Promouvoir le principe de transversalité dans notre organisation politique et militante pourrait permettre de réconcilier ces principes antagonistes. Dans la lutte féministe, la transversalité politique a été définie par Nira Yuval-Davis (1997) comme un mode de coalition politique qui bien que reconnaissant les positions différentes de chacun vise à unir les gens dans des combats communs.

La transversalité politique suit une ligne de crête qui permet de concilier l’universel et le particulier. Nous, socialistes, reconnaissons que chacun a un héritage historique, social, culturel différent et que ces différences sont importantes pour avancer dans un projet politique commun. La transversalité politique reconnaît les différentes positions de chacun et englobe ces différences dans le respect et la reconnaissance de chaque individu. Ces différences sont un point de départ et ne sont pas des barrières stables ou fixes. Plus globalement, le principe de transversalité peut s’appliquer pour traiter des sujets importants de manière globale et pour garantir qu’une décision concernant un sujet n’ait pas de conséquences négatives sur un autre sujet.

1. Transversalité et militantisme

La transversalité au sein du parti pourrait se concrétiser par la mise en place d’une organisation en réseaux, qui ne remplacerait pas la structuration en sections mais constituerait un niveau additionnel de travail militant. Certaines sections du Parti socialiste sont de petite taille, particulièrement dans les territoires ruraux ou pour les militants vivant hors de France. L’activité militante au sein de la section se voit ainsi réduite. La possibilité d’une structuration transversale ajoutée à la structuration en sections permettrait aux militants de travailler sur des sujets spécifiques correspondant à leurs centres d’intérêt. Ainsi, les sections et les militants seraient reliées par des réseaux transversaux – ces réseaux pouvant correspondre à des groupements de tailles variables ou à des thématiques ou objectifs temporaires. Un exemple pourrait être l’organisation en caucus des représentants du Congrès américain, où chaque élu peut appartenir à de multiples groupes selon ses affinités. La transversalité peut être un moyen de réconcilier la verticalité de l’organisation du parti avec l’horizontalité de la pratique militante.

2. Transversalité et décisions politiques

La lutte contre les défis globaux nécessite une coopération à différentes échelles et nécessite d’envisager des solutions englobantes et non pas limitées à un projet spécifique. Nous voulons faire en sorte que certains sujets importants deviennent des causes transversales. Ainsi, nous voulons que les considérations qui correspondent jusqu’ici à une cause spécifique, telle la lutte contre les discriminations ou contre le changement climatique ou contre les inégalités entre territoires, deviennent une partie intégrante de chaque projet et de chaque décision. Nous voulons faire en sorte que ce qui était initialement une cause spécifique devienne une clause à intégrer dans chaque prise de décision.

Nous, socialistes, affirmons notre volonté que toutes les décisions, qu’elles soient relatives à l’organisation interne du parti ou à des projets de lois, soient évaluées au regard de leur impact climatique et de leur impact différentiel pour certains individus, par exemple pour les femmes, les minorités, les personnes vivant dans des territoires spécifiques (ruraux, défavorisés économiquement, éloignés).

La transversalité peut permettre de mettre au premier plan les grands défis globaux et de mobiliser les militants autour de combats communs. La transversalité politique peut aussi être un moyen de créer des coalitions et de construire des majorités. Des majorités pas seulement à visée électorale, mais des majorités sociales incluant toute la diversité de la société rassemblée autour de causes communes.


Contributeur : Morgane ROLLAND (99), Audrey GATIAN (13), Pierre PRIBETICH (21), Thomas GODARD (94), Eric SARGIACOMO (40), Malika BONNOT (69), Caroline RACINE (57), Aline MAURICE (34), Agathe BOURRETERE (40), Rozenn BONNET (40), Aline MAURICE (34), Emma PINÇON (31), Philippe QUÉRÉ (95), Alex CHARBONNEL (32), Jean Claude MAURIN (26), Gautier PEZY (16), Antoine DALLET (17), Nicolas LE VIAVANT (40), Àhmed MIRAOUÎ (62), Gwendal MANSO (40), Dominique RAT (40), Eden MATIONGO (77), Killian MONTESQUIEU (75), Damien THOMAS (75), Cyril NOVAKOVIC (75), Christian HUGUIES (40), Bruno PÉRAN (31), Thierry JACQUET (69), Jerome GUILLEM (33), Marina PARODI (40), Benjamin ALLAIX (49), Marie-Pierre DUHA PERRIAT (40), Yoann GARCIA (33), Lionel OLLIVIER (60), Jacques LARROUX (40), Jennifer BOHRER BARREAU (53), Johanne HADZLIK (59), Elouan LAHET (40), Jean-Michel EON (44), Karine GARRALON (40), Denis BREVET (40), Nicolas DELAUTRETTE (87), Florence SABARD (75), Johel GREVET (62), Lucas BERGÉ (58), Elias BENDAOUADJI (57), Didier KAHN (40), Dominique BOLLIET (69), Gauthier DUFOSSEZ (69), Yann AUZIAS (69), Alex CHARBONNEL (32), Hans TORVIC LECLERC (18), Robert CABÉ (40), Bernard BETNA (40), Vincent VAN ACKER (75), Mehdi KEMOUNE (91), Paul COUTARD (75), Victor LE MONIER (21), Jean Marc BILLAC (40), Romain MIDA (60), Antoine TERRIER (40), Grégoire GOURDON (49), Noé COLLOMB (69), Justine CHASSEUR (40), Jeanne DALLOT (75), Nicolas DZIEZUK (57), Manon AUDAP (40), Lucas HAMIDI (62), Jean-Pierre TRABESSE (40), Matthias EVANO (75), Rolande CASSAGNEAU (40), Zoé BOURLON (40), Yann AUZIAS (69), Abel GAGO (69), Pierre HADZLIK (59), Stéphane GEMMANI (38), Noé GUIGONET (13), Quentin LE MENÉ (45), Quentin LATOUR (31), Cédric MARÉCHAL (45), Arnaud BATTEFORT (23), Aurore PAGEAUD (62)


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