Thème : Économie
UNIR - Repenser notre rapport à la dette publique
1. LA DETTE PUBLIQUE : UN FAUX DÉBAT, UNE VRAIE QUESTION DE SOUVERAINETÉ
Depuis des années, le débat sur la dette publique parasite toute discussion économique et sociale en France. Pourtant, poser la question en termes de « fardeau » ou de « soutenabilité » est un leurre. Ce qui compte, ce n’est pas la dette en tant que chiffre absolu, mais bien la charge de la dette, c'est-à-dire le montant des intérêts que l’État doit régulièrement rembourser. Effectivement, comme l’État peut emprunter continuellement, il peut « rouler sa dette », c’est-à-dire que lorsqu’une obligation arrive à échéance, l’État la rembourse en émettant de nouvelles obligations, c’est donc une nouvelle dette qui vient remplacer l’ancienne dette. Les intérêts de la dette sont par conséquent la seule chose que l’État paie réellement.
Durant de nombreuses années, la France a pu bénéficier de taux d’intérêt historiquement bas, voire négatifs. Cette situation a permis de financer des investissements majeurs à un coût réduit, relativisant les discours alarmistes sur la dette. Cependant, avec la remontée brutale des taux, la question de la charge de la dette redevient centrale, surtout quand celle-ci est conjuguée à une hausse de la prime de risque. Une action résolue pour retrouver notre souveraineté financière est donc essentielle.
2. REPRENDRE LA MAÎTRISE SUR NOTRE DETTE
L’un des grands enjeux économiques de la France est aujourd’hui de retrouver notre souveraineté financière.
Cela passera naturellement par une amélioration de la situation de nos finances publiques, largement dégradées ces dernières années par les choix de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron. Au-delà de la période exceptionnelle du Covid-19, leurs décisions de réduire les recettes fiscales de manière injuste et inefficace n’a fait que creuser le déficit, avec un effet négligeable sur l’activité économique.
Mais cela passera également par une nouvelle stratégie d’endettement, qui mobilise les épargnants Français qui le souhaitent et qui se tourne résolument vers l’investissement public comme moteur du redressement productif de la France.
La détention de la dette publique par des investisseurs étrangers témoigne de la profondeur du marché de la dette française, participant à la baisse du coût d’emprunt. Elle peut aussi être un facteur de vulnérabilité car cette dette levée auprès de non-résidents participe à l’endettement extérieur de la France.
Plusieurs axes permettraient de renforcer la souveraineté financière de la France et pourraient être poursuivis par les Socialistes :
- Renforcer les canaux d’endettement public domestique existants, via des produits d’épargne adressés aux résidents, à travers les investisseurs institutionnels français, pour financer les dépenses d’investissement et en particulier la transition écologique ;
- Améliorer la situation des finances publiques, 1) en recourant à la fiscalité par un ciblage des bases fiscales dont la taxation affecterait le moins l’activité économique et 2) en supprimant des dépenses fiscales et sociales inefficaces ;
- La piste européenne est également à considérer, comme cela a pu être fait à travers le plan de relance NGEU, suite à la crise du Covid-19 : lorsque cela permet de coordonner une réponse européenne à des défis communs (transition, défense), nous devons pouvoir emprunter en commun au niveau européen pour répondre à des défis communs ;
- Relancer l’activité sur le territoire national, notamment par des efforts de réindustrialisation et des investissements massifs dans la recherche, afin d’augmenter à termes les recettes fiscales et de réduire notre déficit commercial, permettant ainsi de diminuer notre endettement extérieur.
3. L’ÉTAT STRATÈGE : INVESTIR PLUTÔT QUE S’ENDETTER PASSIVEMENT
Contrairement à la rhétorique libérale qui prône la réduction de la dette à tout prix, l’objectif d’un gouvernement socialiste ne doit pas être de rembourser un chiffre abstrait, mais d’utiliser intelligemment la capacité d’emprunt de l’État pour financer des projets d’avenir. Une dette bien orientée est un levier de prospérité et de justice sociale.
L’erreur serait de limiter les dépenses publiques sous prétexte de maîtriser la dette. Car ces investissements dans la transition écologique, l’éducation, la santé et les infrastructures ne sont pas des coûts, mais des choix stratégiques pour renforcer la croissance future. C’est cette dynamique qui réduira naturellement la charge de la dette à moyen terme.
L’État ne doit pas se comporter comme un ménage qui gère son budget au mois le mois. Il doit penser à long terme, comme un acteur qui investit pour grandir. Ce que nous devons surveiller, c’est le rapport entre croissance et charge de la dette : tant que nos investissements génèrent plus de richesses qu’ils ne coûtent, nous sommes sur la bonne voie.
CONCLUSION : UNE DETTE AU SERVICE DU PEUPLE, PAS DES MARCHÉS
L’obsession comptable autour de la dette publique nous détourne des vrais enjeux. Plutôt que de diaboliser l’endettement de l’État, nous devons réorienter le débat sur la charge de la dette et sa maîtrise. Cela demande de retrouver notre souveraineté financière.
Le Parti socialiste doit porter une vision claire et ambitieuse : la dette publique ne doit pas être un frein, mais un outil pour construire une société plus juste. C’est en assumant une gestion intelligente de la dette que nous pourrons garantir un modèle social fort, protéger les services publics et préparer les générations futures à un avenir plus prospère.
Contributeurs : Elias BENDAOUADJI (), Audrey GATIAN (13), Pierre PRIBETICH (21), Thomas GODARD (94), Eric SARGIACOMO (40), Malika BONNOT (69), Caroline RACINE (57), Aline MAURICE (34), Agathe BOURRETERE (40), Rozenn BONNET (40), Aline MAURICE (34), Emma PINÇON (31), Philippe QUÉRÉ (95), Alex CHARBONNEL (32), Nicolas TELLIER (33), Jean Claude MAURIN (26), Elias BENDAOUADJI (57), Gautier PEZY (16), Antoine DALLET (17), Nicolas LE VIAVANT (40), Àhmed MIRAOUÎ (62), Titouan MARY (51), Dominique RAT (40), Damien ROUTA (40), Eden MATIONGO (77), Killian MONTESQUIEU (75), Damien THOMAS (75), Christian HUGUIES (40), Thierry JACQUET (69), Jerome GUILLEM (33), Marina PARODI (40), Benjamin ALLAIX (49), Stéphane GUTHINGER (24), Vincent TISON (37), Marie-Pierre DUHA PERRIAT (40), Yoann GARCIA (33), Lionel OLLIVIER (60), Jennifer BOHRER BARREAU (53), Johanne HADZLIK (59), Elouan LAHET (40), Karine GARRALON (40), Aziz BENDAOUADJI (57), Denis BREVET (40), Nicolas DELAUTRETTE (87), Benedicte LECACHEUX (14), Florence SABARD (75), Johel GREVET (62), Pierre CROS (40), Maxime FLEURY (24), Lucas BERGÉ (58), Elias BENDAOUADJI (57), Dominique BOLLIET (69), François-Marie CAILLEAU (29), Yann AUZIAS (69), Alex CHARBONNEL (32), Roger GONNET (63), Hans TORVIC LECLERC (18), Robert CABÉ (40), Bernard BETNA (40), Vincent VAN ACKER (75), Mehdi KEMOUNE (91), Paul COUTARD (75), Victor LE MONIER (21), Jean Marc BILLAC (40), Romain MIDA (60), Antoine TERRIER (40), Grégoire GOURDON (49), Noé COLLOMB (69), Justine CHASSEUR (40), Nicolas DZIEZUK (57), Manon AUDAP (40), Matthias EVANO (75), Zoé BOURLON (40), Yann AUZIAS (69), Gaspard FINCK (93), Pierre HADZLIK (59), Stéphane GEMMANI (38), Stéphane GEMMANI (38), Helene HOMMERY (22), Quentin LE MENÉ (45), Quentin LATOUR (31), Jean WOHRER (75), Xavier DEMANGEON (40), Thomas ROSSET (75), Arnaud BATTEFORT (23)