Thème : Santé
La pandémie de COVID-19 a eu un impact élevé sur la santé et la société et a démontré l'importance des capacités de préparation et de réponse, ainsi qu’un financement adéquat, pour protéger la population. Alors que nous faisons face à un risque accru de pandémies en raison de l'interdépendance des sociétés au niveau mondial et de nos interactions avec le climat, l'environnement et les animaux, nous proposons de renforcer les politiques de prévention en adoptant l’approche « One Health/Une Seule Santé » recommandée par l’OMS.
1. Réorienter notre système de santé vers les politiques de prévention
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé est définie comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Autrement dit, notre système de santé doit faire en sorte que la santé soit synonyme de qualité de la vie des individus et de bien-être à tous les âges de la vie. Nous proposons donc de renforcer les systèmes et les capacités de prévention pour réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps en adoptant une approche « One Health/Une seule santé ».
Cette dernière se propose d’analyser les déterminants cliniques, sociaux, comportementaux, économiques et politiques de la santé pour mettre en œuvre des interventions adaptées. Au-delà des efforts pour diminuer les conduites individuelles à risque, les politiques de prévention doivent surtout viser à réduire les facteurs de risques environnementaux et sociétaux.
Cela inclut de nouvelles manières de prendre en charge les maladies transmissibles comme non transmissibles et la santé mentale en considérant et en agissant sur d’autres facteurs déterminants tels que la pollution (air, eau, sols), l'alimentation, la sédentarité ou l’abus de substances nocives. Cette approche doit tirer parti de la numérisation des données de santé dans le contexte d’un système de santé centralisé en utilisant de nouvelles méthodes d’analyse, notamment l’intelligence artificielle, pour améliorer les diagnostics et les traitements.
Faire de la numérisation des données de santé un outil fondamental devra se faire en développant en parallèle les règles et normes qui garantissent la gouvernance et la protection des données de santé. L’approche « Une seule santé » intègre les interactions entre les humains, les animaux et l’environnement et s’inscrit dans un cadre de santé globale, intégrée et transdisciplinaire. Il s'agit en particulier de faire face au risque aggravé de pandémies, dû notamment au risque accru de propagation des agents pathogènes à cause du changement climatique, de la dégradation de l'environnement, de l’urbanisation, de l'intensification des échanges commerciaux et des déplacements des individus.
2. Préparation aux pandémies et crises sanitaires
La pandémie de COVID-19 a démontré qu’un investissement pour s’y préparer aurait permis de sauver des vies et d'économiser des milliards d’euros. Nous devons éviter le cycle de l’oubli et du déni qui suit chaque crise sanitaire et faire en sorte de renforcer nos capacités de prévention, de préparation, de réponse et de détection précoce des menaces sanitaires. Ce plan de préparation reposera sur quatre piliers.
Premièrement, le développement de nouveaux programmes d'épidémiologie et de surveillance des agents pathogènes doivent permettre leur détection et leur suivi en temps réel. L’optimisation des stratégies de suivi doit se fonder sur des outils de modélisation basés sur l'intelligence artificielle et faire des territoires d'outre-mer des réseaux sentinelles.
Deuxièmement, des efforts de recherche et de développement doivent se concentrer sur les agents pathogènes prioritaires les plus susceptibles de menacer la santé humaine (ainsi que les pathogènes prototypes ou représentatifs des différentes familles virales connues pour infecter l'homme) et sur la résistance aux antimicrobiens. Un programme de recherches précliniques, d’études translationnelles et d'études cliniques de phase précoce doit être mis en place afin d'évaluer des contre-mesures médicales, telles que les vaccins, les traitements et les anticorps monoclonaux.
Troisièmement, la capacité d'infrastructures précliniques et cliniques doit être élargie en visant à maintenir la capacité de production de vaccins mise en place à la suite de la pandémie de COVID-19, et à simplifier et accélérer la fabrication de vaccins et de produits thérapeutiques.
Quatrièmement, la réponse aux futures crises sanitaires nécessite un vaste effort pour améliorer les connaissances scientifiques des individus et doit être accompagné par une structure de communication coordonnée qui permette de prévenir et de répondre aux manipulations et interférences subies par l'information.
3. Santé globale et aide au développement
Alors que plusieurs Etats annoncent une limitation des crédits pour l’aide au développement, nous militons pour que la santé globale fasse partie intégrante de l’aide au développement et nous proposons la création d’un poste d’ambassadeur pour la santé globale afin de coordonner une approche multisectorielle et transdisciplinaire.
Nous devons continuer à mener la lutte contre les maladies transmissibles, notamment le SIDA, la tuberculose, le paludisme, la poliomyélite, les fièvres hémorragiques ainsi que les maladies tropicales négligées.
Il est nécessaire de financer l’adoption accrue des vaccins contre les maladies infantiles, l’éducation à la santé ainsi qu’à la santé sexuelle et reproductive. Nous devons faire en sorte que des diagnostics, vaccins et des traitements innovants soient développés et distribués dans le Sud global, notamment en contribuant à renforcer tant les capacités de recherche que l’environnement réglementaire pour favoriser le développement de contre-mesures médicales et leur accès équitable.
Ces efforts dans la recherche et l’innovation doivent être accompagnés par une action pour lutter contre le réchauffement climatique, la pollution de l'air, de l'eau et des sols, la pollution plastique, la perte de biodiversité et l'exposition aux substances toxiques.
Un financement durable doit être mis en place, en faisant en sorte que les acteurs publics et privés soient au service de la santé mondiale. Si le budget de la défense augmente, une partie des crédits doivent être alloués à promouvoir la santé globale.
Contributeurs : Morgane ROLLAND (99), Audrey GATIAN (13), Thomas GODARD (94), Malika BONNOT (69), Morgane ROLLAND (99), Caroline RACINE (57), Aline MAURICE (34), Agathe BOURRETERE (40), Rozenn BONNET (40), Emma PINÇON (31), Philippe QUÉRÉ (95), Alex CHARBONNEL (32), Jean Claude MAURIN (26), Gautier PEZY (16), Antoine DALLET (17), Nicolas LE VIAVANT (40), Titouan MARY (51), Dominique RAT (40), Killian MONTESQUIEU (75), Damien THOMAS (75), Cyril NOVAKOVIC (75), Christian HUGUIES (40), Bruno PÉRAN (31), Thierry JACQUET (69), Jerome GUILLEM (33), Marina PARODI (40), Benjamin ALLAIX (49), Stéphane GUTHINGER (24), Marie-Pierre DUHA PERRIAT (40), Yoann GARCIA (33), Lionel OLLIVIER (60), Jennifer BOHRER BARREAU (53), Johanne HADZLIK (59), Elouan LAHET (40), Jean-Michel EON (44), Karine GARRALON (40), Denis BREVET (40), Nicolas DELAUTRETTE (87), Benedicte LECACHEUX (14), Florence SABARD (75), Johel GREVET (62), Gauthier DETROUSSEL (27), Lucas BERGÉ (58), Elias BENDAOUADJI (57), Dominique BOLLIET (69), Yann AUZIAS (69), Aurore PAGEAUD (62), Alex CHARBONNEL (32), Roger GONNET (63), Hans TORVIC LECLERC (18), Robert CABÉ (40), Bernard BETNA (40), Vincent VAN ACKER (75), Paul COUTARD (75), Victor LE MONIER (21), Jean Marc BILLAC (40), Romain MIDA (60), Antoine TERRIER (40), Grégoire GOURDON (49), Noé COLLOMB (69), Justine CHASSEUR (40), Nicolas DZIEZUK (57), Manon AUDAP (40), Matthias EVANO (75), Rolande CASSAGNEAU (40), Zoé BOURLON (40), Yann AUZIAS (69), Pierre HADZLIK (59), Stéphane GEMMANI (38), Stéphane GEMMANI (38), Quentin LE MENÉ (45), Quentin LATOUR (31), Jean WOHRER (75), Arnaud BATTEFORT (23)