Lors de son allocution télévisée du 12 juillet, le Président Macron a annoncé que « pour les collégiens, les lycéens, les étudiants, des campagnes de vaccination seront déployées dans les établissements scolaires dès la rentrée ».
C’est un nouveau camouflet pour le ministre Blanquer qui, le 8 juillet sur LCI, incitait les élèves à profiter des vacances pour se faire vacciner, arguant du fait que la vaccination pendant l’année scolaire désorganiserait le système et diminuerait le temps d’enseignement.
Peu intéressé par les questions d’éducation, le Président de la République ne semble pas être au courant du formidable fiasco qu’a connu le déploiement des autotests dans les établissements scolaires juste avant la fin de l’année scolaire.
Pas au courant non plus de l’alerte alors lancée par les syndicats de personnels de direction quant au caractère irréalisable de la mise en œuvre de ces tests : problèmes de locaux, de formation de volontaires à l’encadrement des autotests hebdomadaires, de manque d’infirmières scolaires ou encore de gestion des autorisations parentales …
Sans doute liée à des préoccupations de stratégie électorale face à une crise sanitaire qui perdure, cette « amnésie présidentielle » n’efface pas pour autant la réalité de la situation : cette campagne de vaccination annoncée pour la rentrée de septembre va nécessiter une préparation administrative particulièrement lourde, l’agencement de locaux lorsqu’il y en a, la présence d’un personnel médical pour chaque élève avant et pendant la vaccination.
Si le ministre Blanquer se retrouve une fois de plus désavoué par le Président de la République, tous deux se rejoignent néanmoins pour éluder la question de la vaccination des enseignants.
Alors qu’en avril 2021 les enseignants étaient prioritaires pour la vaccination dans 19 pays sur 30 -source OCDE-, le ministre Blanquer a attendu la fin du mois de mai, à la veille de la levée officielle des réglementations, pour placer les enseignants dans les catégories « prioritaires ».
Cet entêtement à vouloir minimiser la nécessité d’une vaccination des enseignants va se heurter dès la rentrée de septembre à la réalité des variants qui font peser de nouvelles menaces quant à une possible 4ème vague.
Au final, soumis aux injonctions du Président de la République, le ministre Blanquer va devoir préparer une rentrée scolaire sous le signe de la vaccination des élèves.
Mais une fois de plus, ce sont les équipes éducatives qui, bien que délaissées par leur ministre de tutelle, seront en première ligne pour tout prévoir, tout organiser, sans les moyens humains et matériels nécessaires et au milieu d’une rentrée scolaire pas totalement sereine.
Yannick TRIGANCE
Conseiller régional Ile-de-France
Secrétaire national PS Education Enseignement supérieur