Vote sur la PAC : une réforme de la politique agricole qui n’a plus de commune que le nom

- Vendredi 26 novembre 2021

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste 

Dominique Potier, secrétaire national à l’Agriculture et l’Alimentation durables

 Dans la même lignée que les eurodéputés de la délégation de la gauche sociale et écologique française du Parlement européen, Olivier Faure, Premier Secrétaire, et Dominique Potier, secrétaire national à l’Agriculture et à l’Alimentation durables, regrettent cette nouvelle PAC qui ne se donne pas les moyens d’une réelle transition agroécologique et d’une véritable justice sociale.

En effet et sans surprise, le Parlement européen a adopté mardi les trois rapports définissant la politique agricole « commune » (plans stratégiques ; règlement horizontal ; organisation commune des marchés).

Les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique ont voté contre le rapport sur les plans stratégiques de la PAC. Pour Éric Andrieu, vice-président socialiste du groupe S&D et rapporteur du texte sur l’Organisation commune des marchés (OCM), cette nouvelle PAC, qui entrera en vigueur en 2023, a échoué à devenir réellement plus verte :

« L’alignement de la PAC sur les engagements environnementaux et climatiques de l’Union européenne va se faire via les plans stratégiques nationaux : cela revient, ni plus ni moins, qu’à renationaliser la PAC et à mettre les normes et les agricultures européennes en concurrence entre elles ».

« Avec un budget qui représente près d’un tiers du budget de l’Union européenne, soit presque 60 milliards d’euros, il y avait moyen de faire de cette politique le fer de lance contre le dérèglement climatique, d’agir radicalement pour défendre la biodiversité. Malheureusement, c’est dans chaque État membre que sera déterminé le niveau d’ambition et les règles. C’est un choix dangereux qui fait que la PAC n’a plus de commune que le nom ! ».

Par contre, la délégation de la gauche sociale et écologique a soutenu le rapport Andrieu sur l’Organisation commune des marchés :

  •  Ce texte constitue en effet un véritable progrès, qui permettra de mieux prévenir et gérer les crises agricoles ;
  •  Les agriculteurs doivent obtenir un revenu plus équitable et plus stable si on veut les encourager à prendre les risques de la transition environnementale. Et, parce que l’autorégulation est un mirage, Éric Andrieu a obtenu un renforcement des pouvoirs de la Commission pour réguler les marchés, notamment grâce à la création d’observatoires qui suivront les prix et les marges dans les différentes filières ainsi que le niveau des stocks alimentaires. De nouvelles dérogations ont été obtenues au droit de la concurrence afin de permettre aux agriculteurs de mieux s’organiser afin d’avoir un revenu plus équitable ;
  •  La Commission empêchera enfin l’importation de produits qui contiennent des résidus de pesticides dont l’usage est interdit en Europe.

Nous ne pouvons que regretter l’adoption des autres textes, qui rendent les objectifs de la stratégie biodiversité, ou de la « fourche à la fourchette », inatteignables.

Cette PAC de l’immobilisme fait par ailleurs l’impasse sur les enjeux majeurs de l’accès à la terre et des aides à l’activité, conditions sine qua non pour le renouvellement des générations.

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