La terre, l’eau, les rivières, la mer, les poissons, les cheptels, les fruits et légumes : tout l’environnement en Guadeloupe et en Martinique est contaminé par le chlordécone, pesticide extrêmement toxique qui a été utilisé massivement dans les bananeraies jusqu’en 1993.
La conséquence directe de cette pollution massive et durable de l’environnement concerne en premier lieu la santé de nos concitoyens martiniquais et guadeloupéens. D’après une étude réalisée par Santé publique France en 2018, la quasi-totalité des Antillaises et Antillais (92 % en Martinique et 95 % en Guadeloupe) sont contaminés au chlordécone.
Ce scandale environnemental et sanitaire est aussi un scandale d’État. Pendant près de 25 ans, l’autorisation d’utiliser le chlordécone a été renouvelée de façon constante alors que les alertes et les rapports sur les risques liés à l’exposition et à l’usage du pesticide s’accumulaient. Dès 1979, l’Organisation Mondiale de la Santé qualifiait ainsi le chlordécone de “cancérigène possible”.
Par cette proposition de loi, portée par Élie Califer, député de Guadeloupe, nous souhaitons que la responsabilité de l’État soit enfin reconnue officiellement par la représentation nationale.
Cette reconnaissance de la responsabilité de l’Etat constitue une première étape essentielle. Elle permettra d’introduire dans la loi les objectifs de dépollution des terres et des eaux et permettra l’indemnisation des victimes et des territoires.
Cette proposition de loi s’inscrit dans la continuité des initiatives prises par les députés socialistes et apparentés et notamment de la commission d’enquête parlementaire de 2019, présidée par Serge Letchimy, alors député de la Martinique, qui a permis pour la première fois de mettre en évidence la responsabilité de l’État dans l’utilisation du chlordécone aux Antilles.