Lennie NICOLLET, président d’HES France
Corinne NARASSIGUIN, secrétaire nationale à la Coordination et aux Moyens du Parti socialiste
Myriam EL YASSA, secrétaire nationale à la Lutte contre les discriminations
À l’occasion de la journée mondiale contre le sida, le Parti socialiste et HES France tiennent une nouvelle fois à saluer l’engagement des soignants, des associations et des chercheurs pour vaincre le virus, soutenir les personnes malades et lutter contre tous les préjugés et les rejets dont elles sont encore trop souvent victimes. Si la recherche avance et les traitements évoluent, ils tiennent en ce 1er décembre à rappeler ensemble les trois défis à relever :
Combattre sans relâche et partout les discriminations et les lois homophobes
Les personnes atteintes du VIH-sida sont toujours victimes de discriminations. Comme l’a montré une récente étude de l’association Aides, les personnes concernées par le VIH et les hépatites, qu’elles soient porteuses de virus ou vulnérables au risque d’infection, se retrouvent en première ligne face à la Covid-19 : précarisation économique, difficultés d’accès à l’hébergement, entraves dans l’accès aux droits et à la santé, interdictions d’accéder à certaines carrières… Nous rappelons que le rôle des pouvoirs publics est de connaître ces facteurs d’exposition, les difficultés qu’ils engendrent, notamment dans l’accès aux soins et dans l’accès aux droits, afin de les reconnaître pour y remédier efficacement.
Comme l’ONU et l’OMS l’ont déjà démontré à de nombreuses reprises, la stigmatisation des personnes LGBTI+ et les lois homophobes favorisent la propagation du VIH-sida. En Europe et dans le monde, des gouvernements réactionnaires font le pari d’un mauvais calcul politique plutôt que sanitaire à l’égard de leur population. La France devrait être beaucoup plus exigeante à leur égard et hausser le ton dans les instances européennes et mondiales pour faire reculer les lois hostiles aux personnes LGBTI+ ou, a minima, pour les dénoncer ouvertement.
Remettre la prévention et l’accès aux soins au cœur des priorités
Une partie des personnes LGBTI+, jeunes, personnes isolées, dans ou hors confinement, ont vu quasiment disparaître toute prévention, tout accès à la PrEP, aux possibilités de dépistage (dans des laboratoires d’analyses embolisés et saturés pendant des mois, avec des locaux associatifs qui ont dû fermer) et à l’accès aux soins.
Des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), déjà souvent fragiles et régulièrement exposées à la sérophobie, ont elles aussi été frappées par la Covid-19, parfois dans le silence et l’indifférence. Pour d’autres, ce sont des opérations qui ont dû être reportées. Comme pour toute la population, cette situation résulte d’une incapacité du pouvoir à répondre correctement aux besoins, pourtant connus, de notre système hospitalier.
Contre le VIH-sida : informer et combattre les « fake news »
Le VIH-sida est encore là, malgré le succès des traitements, et la réalité est que, contrairement aux propos dangereux et délirants tenus sur un plateau télé récemment, sans aucune contradiction, le « sida » n’a pas « disparu ». Personne n’est guéri et il n’existe aucun vaccin. En France, il y a toujours plus de 6 000 contaminations chaque année. Avec les outils de prévention et dépistage, la sensibilisation des publics les plus touchés est la première arme pour lutter contre les fake news. Ainsi, Santé publique France a lancé une nouvelle campagne de lutte contre la sérophobie qui doit être largement diffusée.
- Mardi 1er décembre 2020