- Vendredi 11 mars
Yannick Trigance, secrétaire national à l'École, l'Éducation, et à l'Accès aux savoirs
Le débat organisé par l’Observatoire des Zones Prioritaires dans le cadre de l’élection présidentielle a permis de présenter les propositions et les grands principes que porte notre candidate Anne Hidalgo pour une Ecole de la République qui ne laisse personne au bord du chemin et qui lutte contre les inégalités encore très forte à ce jour.
Notre fil conducteur : la lutte contre les inégalités.
Nous croyons à l’éducabilité de chacun et nous considérons que chaque enfant, chaque jeune, chaque adulte peut progresser à tout moment de son parcours : c’est la pierre angulaire de notre projet éducatif. Abandonner ce principe, c’est capituler et signer la fin de l’Ecole de la République.
Garder un niveau d’exigence élevé pour tous, quel que soit l’endroit où l’on vit, quel que soit le milieu d’où l’on vient, permettre une mixité sociale sans laquelle nos enfants grandiront les uns à côté des autres car comment parler de vivre ensemble si on ne scolarise pas ensemble : il s’agit bel et bien d’un projet de société.
Alors que l’importance de la mixité sociale et scolaire pour tous les élèves n’est plus à démontrer, la persistance d’une ségrégation sociale et scolaire entre établissements, entre les classes d’un même établissement et entre public et privé alimente quotidiennement un entre soi qui reproduit les inégalités et entrave toute démocratisation de la réussite.
Parce que l’altérité est un élément fondamental dans le processus éducatif, parce que l’hétérogénéité bénéficie aux élèves les plus en difficultés sans pour autant nuire aux élèves qui ont un meilleur niveau, nous réaffirmons que cette scolarité commune est un enjeu majeur dans la lutte contre les inégalités, dans la réduction du déterminisme social et pour la démocratisation de la réussite.
C’est en ce sens qu’Anne Hidalgo propose d’étendre les expérimentations de mixité sociale et scolaire comme celle de Toulouse , de revisiter les questions de carte scolaire pour un meilleur équilibre et de donner les moyens nécessaires à l’enseignement public pour lui redonner toute son attractivité.
Au risque de déplaire aux contempteurs du « donner plus à ceux qui ont moins », rappelons ici que sans les dispositifs d’éducation prioritaire installés par la gauche depuis 1981, la situation des inégalités scolaires et de réussite des élèves dans les quartiers concernés seraient bien plus grave qu’elle ne l’est aujourd’hui, dans un environnement socio-économique qui s’est dégradé sur de nombreux territoires.
Pour autant, ces inégalités ne vont pas en diminuant et les écarts se creusent entre ceux qui réussissent et ceux qui sont en grandes difficultés, faute d’un investissement massif -plutôt qu’un saupoudrage inefficace.
Redonner à l’éducation prioritaire toute sa place dans la lutte contre les inégalités, c’est renforcer l’attractivité du métier d’enseignant pour mieux stabiliser les équipes éducatives avec une revalorisation salariale, une formation initiale et continue, des effectifs réduits.
C’est aussi rétablir la scolarisation des enfants de moins de trois ans quasiment supprimée par la droite sous le quinquennat Sarkozy, c’est donner des moyens en enseignants spécialisés pour aider les élèves en grande difficultés et c’est renforcer le pilotage pour garantir une continuité éducative entre l’école élémentaire et le collège.
Enfin, valoriser et mutualiser les projets pédagogiques innovants, donner du temps de concertation pour le travail en équipe, permettre les expérimentations, co-construire les réformes avec les personnels et leur donner du temps pour se les approprier au bénéfice des élèves : autant de pistes qui redonneront aux enseignants une légitimité pédagogique sans laquelle l’éducation prioritaire ne pourra sérieusement lutter contre les inégalités.
Ces propositions et pistes de travail pour l’éducation prioritaire seront travaillées dans le cadre d’Assises nationales de l’Education prioritaire que nous organiserons dès notre arrivée aux responsabilités.
La promotion de l’excellence pour quelques-uns au détriment de l’objectif de démocratisation de la réussite ne peut constituer l’alpha et l’oméga d’une politique éducative comme celle menée par l’actuel gouvernement.
Parce qu’une société sans éducation est une société sans avenir, l’égalité des élèves face à la réussite scolaire exige que l’École exprime une même ambition pour tous en termes d’appropriation des savoirs et de culture commune, partout sur le territoire de notre République et pour tous ses enfants.
C’est un immense défi : c’est celui qu’Anne Hidalgo est prête à relever.
Yannick TRIGANCE
Secrétaire national Ecole, Education, Accès aux savoirs.