– Mardi 29 mars 2022

Maxime Sauvage, secrétaire national à la Jeunesse et aux Sports

Le 17 mars dernier, huit grands acteurs du monde du sport en France, dont le Comité national olympique et sportif français et le Comité paralympique et sportif français, ont organisé un « Grand Oral Sport », format inédit pour parler du sport dans le cadre d’une élection présidentielle.

L’organisation de cet événement est à saluer, alors que le sport est malheureusement trop souvent considéré comme un sujet mineur dans le cadre des campagnes électorales. D’ailleurs, sur les huit candidats invités, seuls trois sont finalement venus, dont Anne Hidalgo, qui a ainsi pu présenter le volet sport de son programme.

2017-2022 : un quinquennat manqué pour le sport

Ce rendez-vous du sport français s’est tenu à l’issue d’un quinquennat où le Président de la République sortant n’a pas tenu la moitié de ses engagements pris en 2017 en faveur du sport, alors même que son programme ne se démarquait pas par son ambition.

Le projet de loi « Sport et Société » annoncé à plusieurs reprises au cours de ces cinq dernières années et présenté comme la grande loi du mandat sur le sport a finalement débouché sur une proposition de loi sans vision ni envergure adoptée à la toute fin du quinquennat.

Le quinquennat d’Emmanuel Macron a également été marqué par la baisse drastique des emplois aidés dès l’été 2017, qui a fortement fragilisé de nombreuses associations sportives. Il s’est également caractérisé par la disparition d’un ministère des Sports de plein exercice en 2020, à quatre ans des Jeux olympiques et paralympiques d’été de Paris 2024.

Et s’il fallait une illustration du bilan d’Emmanuel Macron en matière de sport, c’est l’évolution du nombre de licences et d’adhésions délivrées par l’ensemble des fédérations agréées par le ministère des Sports depuis 2017.

Entre 2012 et 2017, ce nombre a systématiquement augmenté chaque année, pour connaître une évolution de +7 % sur la durée du quinquennat. En comparaison, entre 2017 et 2020, le nombre de licences et d’adhésions a diminué de près de 10 %.

Nous aurions pu imaginer un effet pré-Jeux olympiques et paralympiques de 2024 sur le nombre de licences, amplifiant la dynamique du précédent quinquennat. C’est finalement l’inverse qui s’est produit…

Le projet d’Anne Hidalgo : inscrire la pratique sportive dans le quotidien des Français

Après un quinquennat manqué pour le sport, Anne Hidalgo porte des propositions qui ont l’ambition d’inscrire durablement la pratique d’activités physiques et sportives dans le quotidien des Françaises et des Français.

Avant le « Grand Oral Sport » du 17 mars, Anne Hidalgo avait déjà mis en avant des premières propositions en matière de sport.

Dans le cadre de plusieurs déplacements, dont celui de Clermont-Ferrand le 4 février, elle a présenté le « Parcours d’éducation physique et sportive » (PEPS), dont l’objectif est de développer une culture sportive chez tous les jeunes, de 3 à 20 ans, avec un objectif de santé publique et de lutte contre le décrochage scolaire. Le PEPS se décline en 6 axes :

1. La mise en place d’un bilan de santé et d’activité annuel pour évaluer le niveau de sédentarité chez les élèves et proposer des actions pour y remédier ;

2. Le renforcement du nombre d’heures d’EPS hebdomadaires dans le premier et le second degré ;

3. La création systématique d’une association sportive dans chaque établissement scolaire du premier degré ;

4. Le développement des classes à horaires aménagés « sport d’excellence » (CHASE) dans le second degré et de doubles parcours valorisants dans le supérieur, sur le modèle de l’alternance ;

5. L’augmentation significative des moyens dédiés à la formation des professeurs d’EPS et des éducateurs sportifs via la filière STAPS ;

6. Le lancement d’un programme d’investissements ambitieux en matière de rénovations et de créations d’équipements sportifs structurants.

Elle a aussi défendu la généralisation des avancées de la Convention collective du handball professionnel féminin aux autres sports professionnels féminins, afin de mieux protéger les sportives durant leur carrière et après, et l’idée que le sport est un levier pour parvenir à l’accessibilité universelle à destination des personnes en situation de handicap.

Dans la version de son programme décliné dans un document de seize pages, trois nouvelles propositions ont été présentées :

• Le soutien au développement de l’activité physique et sportive au travail ;

• Le développement de la pratique d’activités physiques et sportives adaptées pour les seniors ;

• La mise en place progressive du remboursement de la pratique d’activités physiques adaptées sur prescription par la Sécurité sociale pour les personnes atteintes d’une affection longue durée ou d’une maladie chronique.

Enfin, dans le cadre du « Grand Oral Sport », Anne Hidalgo a complété son programme, en rappelant au préalable le rôle du sport en matière de cohésion sociale, d’éducation populaire, d’inclusion, de formation et d’épanouissement personnel et collectif, ainsi que la dimension fédératrice que doit avoir l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Elle s’est aussi engagée à :

• Rétablir un ministère des Sports de plein exercice, augmenter son budget de 50 % et simplifier la gouvernance du sport français ;

• Reconnaître le rôle des collectivités territoriales. Pour rappel, en 2019, les collectivités territoriales portaient plus de la moitié des dépenses publiques en faveur du sport (7,5 milliards d’euros sur un total de 14,1 milliards d’euros) ;

• Fixer l’ambition du programme d’investissements en matière de rénovations et de créations d’équipements sportifs structurants à 5 milliards d’euros sur le quinquennat ;

• Relancer les contrats aidés, à destination notamment des associations sportives ;

• Instaurer un véritable statut du sportif de haut niveau avec l’instauration d’un revenu minimum pour les non-professionnels et la mise en place d’un volet reconversion.

Tout ça pour dire qu’au milieu de son programme sportif du week-end, on vote Anne Hidalgo le 10 avril prochain.

Vive la République ! Vive le sport !