Thème : Pratiques militantes
Nous socialistes nous battons sans relâche pour défendre les plus faibles, pour promouvoir la démocratie et dénoncer toutes les formes d’oppression. Faisons en sorte de porter au sein de notre parti les mêmes combats.
Article 222-33-2-2 du code pénal qualifie de délit « Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale »
Le harcèlement moral est un délit, le harcèlement moral est puni par la loi, le harcèlement moral n’a pas sa place dans notre parti.
Notre parti doit attirer et émanciper
Nous nous souvenons tous du moment où l’on a finalement décidé d’adhérer au parti socialiste, des convictions qui nous animaient, des personnes qui nous inspiraient, des attentes et peut être des appréhensions que nous avions. Chaque militant.e qui un jour fait le pas d’intégrer notre collectif doit y trouver un parti qui va l’accompagner, le former, lui permettre d’apprendre et de s’émanciper, et non le détruire.
Chaque militant.e doit y trouver un cadre bienveillant qui lui permette de vivre pleinement, sans peur, son engagement.
Malheureusement, alors que notre parti ne cesse de dénoncer toutes les formes de harcèlement dans la société, en notre sein elles persistent. La violence interne, personnelle et ad hominem, qui peut exister dans certaines de nos instances locales a fait partir beaucoup trop de nos camarades et fait peur à beaucoup trop de nos sympathisant.e.s.
La violence de la politique ne doit pas se traduire en violence personnelle
Nous le savons, la politique est une forme d'engagement qui peut s'avérer violente. Faire de la politique c’est mener des combats contre des adversaires politiques, accuser des défaites, se battre pour ses idées et prendre des coups. C'est parfois s'affronter entre camarades pour défendre une ligne, une vision, un projet de société.
Mais cette violence politique, consubstantielle aux combats que nous menons et nécessaire face au danger de la droite et au péril de l'extrême-droite, s'arrête là où les attaques personnelles commencent. Faire de la politique ce n’est pas harceler, menacer, diffamer, insulter ou humilier un camarade pour des postes ou des votes.
Oui faire de la politique ça peut être violent mais cette violence ne doit pas se traduire par du harcèlement moral, individuel et personnel envers des camarades.
Il n’est pas acceptable que dans notre parti certain.e.s camarades soient harcelé.e.s nuit et jour pour obtenir un vote ;
Il n’est pas acceptable que dans notre parti certain.e.s camarades, collaborateurs ou collaboratrices d’élu.e.s, subissent des pressions et voient leurs emplois menacés au moment des votes ;
Il n’est pas acceptable que dans notre parti certain.e.s camarades soient, au travers notamment de boucles what’s app, pris.e.s à partie personnellement, insultées ou humiliées.
Il n’est pas acceptable que dans notre parti certain.e.s camarades soient attaqué.e.s sur leur physique, leur vie personnelle, leur sexualité, leur identité de genre, leurs origines et leur milieu social.
Il n’est pas acceptable que dans notre parti les violences psychologiques et le harcèlement moral soient des pratiques tolérées.
Ces pratiques nous les avons tous et toutes vues, entendues, subies. De militants à cadres, dans tous les territoires nous avons tous et toutes des exemples.
Notre parti ne peut accepter en son sein des exactions qu’il condamne dans d’autres sphères notamment professionnelles. Notre parti doit, comme il a su le faire dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, se saisir de ce sujet et se donner les moyens de combattre tout acte pouvant mener à atteindre l’intégrité morale et la dignité d’un camarade.
Propositions pour un parti de camarades
Notre parti doit être précurseur en la matière et se saisir pleinement de la question des violences psychologiques et du harcèlement moral qui peuvent exister en notre sein.
Pour cela il est proposé que :
- Le Parti socialiste mène une étude interne sur la question du harcèlement moral et des pratiques violentes et qu’un rapport avec des propositions soit présenté en conseil national. Cette étude devra permettre de faire remonter des témoignages, dresser un état des lieux et faire des préconisations claires en terme d'organisation, de méthodes, de règlements internes pour mieux prévenir et sanctionner les contrevenants mais aussi permettre aux victimes de plus facilement s’exprimer et se défendre.
-
D’ici ce rapport, les outils existants fassent l’objet d’un plus grande publicité afin que chacun puisse s’en saisir, notamment :
- la commission contre les violences sexuelles et sexistes, récemment enrichi des violences morales
- la réforme statutaire prévoyant la condamnation de toute acte de harcèlement
- La procédure de saisine de la commission soit simplifiée ( par exemple via une plateforme en ligne)
Signataires :
Daniel Adoue, Sam Arsac , Véronique Barreau, Laurent Bégon-Margeridon, Jean-Christophe Bejannin, Marie-Christine Beltran, André Beltran, Christelle Bérenger, ingrid Berthou, Malika Bonnot, Laure Botella , Lyes Bouhdida-Lasserre, Eugénie Caillaud, Silvia Camara-Tombini, flavien Cartier, Rémi Carton, Marie Cavalié Noua, Luc Charpentier, BEenjamin Claudon, Elias Cottin, Louis Daumal, Yannick Dejoie, Alain Delmestre, Ninuwé Descamps, Dieynaba DIOP, Yasmine El Jaï, Marie El Jaï, Chantal Epitalon, Honorine Filisika koenign Brice GAILLARD, Julien Gettliffe, Thomas Godard, Cécilia Gondard, Franck Guillory, Céline Henquinet, Arnaud Hilion, Nadia Huberson, Couvez Jules, Pierre Kiani, Jonathan Kienzlen, Louis L'Haridon, Samira Laal, Chloé Laurent, Gaston Laval, Aymerik Lemaire, Antonin Mahé, Camille Marceau, Cléo Marchand, Olivier Nicolas, Laurent Notebaert, Laure Pallez, Gautier Pezy, Estelle Picard, Fanny Pidoux, Denis Quinqueton, Anne Soleilhavoup, Anzil Tajammal, Vanessa Thomas, Yannick Trigance Pierre-Alain Weill, Karim Ziady, Eric Zuccarelli