Glyphosate : nous ne sommes pas dupes des boniments du président Macron

– Mardi 3 octobre 2023

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste 

Karine Gloanec Maurin, secrétaire nationale aux Transitions alimentaires et agricoles

Christophe Clergeau, secrétaire national à l’Europe

Stéphane Delautrette, secrétaire national aux Nouvelles ruralités et au Périurbain

Le vote sur la réautorisation du glyphosate pour dix années supplémentaires est prévu le 13 octobre prochain au niveau du Conseil européen. L’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg ont déjà annoncé qu'ils s’y opposeraient. Cela donne à la France une place décisive pour atteindre la majorité qualifiée de 65 % sur ce vote.

« La France s’est opposée à la réautorisation du glyphosate fin 2017, comment pourrait-il en être autrement cette année alors que l’évaluation des risques, en dépit de nombreuses carences, a mis en évidence des effets nocifs pour les mammifères et la biodiversité ? Cela signifierait ni plus ni moins que ce gouvernement a plié face aux lobbys au péril de la santé des agriculteurs et des consommateurs et de la protection de la biodiversité » estime Karine Gloanec Maurin, secrétaire nationale aux Transitions alimentaires et agricoles et co-animatrice de la Commission nationale agriculture alimentation et ruralités (CNAAR) du Parti socialiste.

« Nous ne sommes pas dupes de la mise en scène orchestrée entre la Commission européenne et la France : la première a proposé 10 années supplémentaires pour donner le beau rôle à la seconde qui ira, de haute lutte dira-t-on, couper la poire en deux et obtenir 5 ans » analyse Christophe Clergeau, député européen socialiste en charge des dossiers agricoles et environnementaux. 

Lors de sa prise de parole à l’issue du Conseil national de la transition écologique, le président Macron s’est fendu d’un satisfecit éhonté en mettant en avant une « écologie à la française » et une baisse imaginaire de 30 % de la consommation de glyphosate. Les chiffres du ministère de l’Écologie sont pourtant clairs : on observe au mieux un léger tassement d’au plus 10 % sur les dernières années. Si les agriculteurs sont confrontés à des impasses notamment sur certains insecticides, ce n’est pas le cas pour le glyphosate. 

« Le président de la République annonce ne vouloir laisser aucun agriculteur sans solutions, mais qu'a-t-il fait depuis 2017 pour promouvoir et accompagner nos agriculteurs dans la mise en œuvre de techniques agronomiques alternatives ou même dans l'accès à d'autres molécules chimiques ? » ajoute Stéphane Delautrette, député et co-animateur de la CNAAR. 

« Alors que le Parlement européen va débattre de la réautorisation du glyphosate mercredi 4 octobre, il est impensable qu’aucun débat sur le sujet n’ait lieu à l’Assemblée nationale comme au Sénat. C’est un sujet majeur de santé publique et nos concitoyens sont près des trois quarts à s’opposer à la réautorisation du glyphosate. On ne peut pas accepter le tour de bonimenteur du président Macron qui veut écraser le principe de précaution pour céder aux intérêts des lobbys » conclut Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste.

Télécharger le communiqué de presse

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.