L'École de la République


Thème : Éducation


Transmission des valeurs républicaines, laïcité, citoyenneté, culture de l’engagement et lutte contre toutes les formes de discrimination :

L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE

Le terme "Education nationale" pour nommer notre système d'enseignement peut paraître paradoxal quand on sait que le cœur de cette institution, rendue laïque et gratuite par Jules Ferry il y a 140 ans, ce n'est pas l'éducation - qui est l'affaire de tous- mais bien l'enseignement.

L’école doit demeurer gratuite et les moyens d’y accéder également (les transports, mais aussi les manuels, les ordinateurs). Aucun élève ne doit rester à la maison sous prétexte qu’il n’y a pas de moyen de transport ou que cela coûte. Aucun élève ne doit manquer de contenu scolaire sous prétexte que les manuels qu’ils soient numériques ou papier, sont payants ou que les accès informatiques ne soient pas pris en charge.

Les domaines pédagogiques :

  • Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions.
  • Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités physiques et les activités
  • Construire les premiers outils pour structurer sa pensée.
  • Explorer le monde.

Enseigner, c’est transmettre des connaissances, mais c’est aussi et surtout promouvoir un rapport au savoir, au monde, à autrui.

 

  • L’éducation prioritaire

 

La politique d’éducation prioritaire a pour objectif de corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action pédagogique et éducative dans les écoles et les établissements des territoires qui rencontrent les plus grandes difficultés sociales.

Bien souvent on y affecte des débutants alors que l’on a besoin de gens « chevronnés ». Il faut rendre ce pan de l’éducation plus attractif pour les enseignants dans l’intérêt des enfants.

Les enseignants qui exercent en éducation prioritaire ont la même exigence de formation que ceux qui n’exercent pas dans les réseaux prioritaires. Cependant, une bonne connaissance des publics défavorisés et leur motivation doivent être au cœur des exigences. Des formations continues doivent donc être dispensées afin d’aider ces enseignants à faire face aux différents publics scolaires.

Les différents dispositifs mis en place en éducation prioritaire comme celui de l’aide aux devoirs ou l’accompagnement éducatif doivent pouvoir s’appuyer sur la collaboration, le partenariat d’associations, voire des centres sociaux qui rayonnent sur le périmètre scolaire et intégrer les dispositifs de politique de la Ville.

 

  • La formation des enseignants

 

La formation des enseignants est cruciale. On ne peut pas se contenter de 2 ou 3 jours de formation pratique. Un niveau de connaissances oui, mais la connaissance de l’enfant, les méthodes d’apprentissage, les attitudes en classe sont tout aussi importantes.

Le respect est une notion s’est perdue.

L’enseignant n’est plus respecté. Que ce soit chez les parents ou les élèves, il y a une forme de contestation permanente qui nuit à l’image de l’enseignant et plus largement à celle de l’école. Le domaine pédagogique est et doit rester de la seule responsabilité des enseignants. Ces derniers doivent pouvoir compter sur l’aide de conseillers. Les jeunes enseignants débutants doivent être aidés et accompagnés par des tuteurs.

 

La formation des enseignants doit être encadrée par des conseillers pédagogiques et un temps de stagiairisation par des tuteurs sur le terrain.

Concernant le CAPES, créer un double CAPES reviendrait à ce que nous appelions auparavant les PEGC (bi valence) qui mettrait en danger les matières non fondamentales mais ô combien importantes (éducation musicale, arts plastiques, éducation physique, découverte scientifique…).

Il faut mettre suffisamment de postes d’enseignants aux concours de recrutement. Combien de candidats resteront sur le côté, plus par manque de postes mis au concours que par manque de candidats motivés ?

 

  • Le collège, de l’utopie à l’espoir.

 

Remettre au cœur de l’école, du collège, du lycée, la formation citoyenne et repenser le fonctionnement du collège qui ne répond plus aujourd’hui à l’évolution des jeunes. Lorsqu’un élève de 6ème s’ennuie au collège, qu’en sera-t-il de son parcours jusqu’à la 3ème. Combien d’élèves décrochent, ne se présentent plus à l’examen du DNB (Diplôme National du Brevet) et sont dans la nature malgré les efforts des Missions Locales. Celles-ci ont été créées en 1982 pour favoriser l’insertion professionnelle et sociale des jeunes de 16 à 25 ans. Protégeons ce concept de Gauche.

Un élève ne décroche pas forcément par manque d’intelligence. Bien souvent parce qu’il s’est ennuyé et que l’on n’a pas su trouver, susciter l’étincelle qui lui aurait permis de terminer son cursus scolaire, d’acquérir le socle de connaissances et de compétences, d’avoir ainsi toutes les chances de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle à laquelle tout un chacun peut légitimement prétendre.

Lorsque l’on parle de repenser l’école ou le collège, il faut les ’adapter à l’évolution des mentalités qui ces dernières années se sont imposées à notre jeunesse. C’est aussi construire un cadre, un fonctionnement propice à l’épanouissement des enfants dans une scolarité qui les aidera à grandir.

A une certaine époque, on a imposé le collège unique. C’était une idée généreuse. On a supprimé les classes de transition, les classes pratiques puis les CPPN et les CPA. Loin de les considérer comme des classes dépotoirs, le système éducatif utilisait d’autres formes d’apprentissages et  s’appuyait beaucoup sur des activités pratiques en atelier. Nombre d’élèves s’en étaient bien sortis. Les programmes dits « normaux » ne leur correspondaient pas. Quelle réussite pour eux d’avoir des résultats catastrophiques ?

 

Il faut arriver un jour à ce que l’on prenne en compte les capacités et le rythme de l’enfant.

Les stages en orientation permettent aux élèves de découvrir le fonctionnement d’une entreprise et de forger leurs projets d’avenir. Ils sont proposés aux élèves de 3ème mais ils pourraient l’être avant, cela à condition qu’un réel partenariat soit établi avec les entreprises. Il est parfois difficile de trouver des accueils pour les élèves concernés. Cela soulève aussi la difficulté de trouver un stage quand les parents n'ont pas de réseau, d’où la nécessité de partenariat avec les collèges. Une semaine pour déterminer un avenir, c’est court. Une découverte en 5ème avec une confirmation en 3ème  pourrait être mise en place.  

 

  • Les moyens

 

Pour cela, l’Education nationale doit pouvoir se doter de :

  • Formations pour les enseignants et leur accompagnement.
  • Des postes en suffisance mis au concours, sans bi valence. Chaque matière à son importance et peut devenir un vecteur de réussite.
  • De classes à effectifs raisonnables.
  • D’un renfort et d’un soutien à l’éducation prioritaire.
  • Augmenter les salaires des enseignants, pas seulement ceux des débutants.
  • D’une vigilance pour que chaque collégien puisse atteindre le socle de connaissances et de compétences avec le Diplôme National du Brevet.
  • D’un partenariat renouvelé avec tous les acteurs de l’orientation, les centres sociaux, les missions locales.
  • Repenser les évaluations, à l’école, au collège qui si elles sont faites trop tôt, risquent d’enfermer les élèves dans une spirale de l’échec.
  • Apporter du soutien aux Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED).
  • Soutenir les Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) et les Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap (AESH).
  • L’école des parents

 

Par ailleurs, une attention particulière doit être mise en place et les moyens afin que les parents viennent à l’école pas seulement lors de réunions parents/professeurs où l’on pointe les résultats scolaires de leurs enfants. Si ceux-ci sont négatifs, les parents se découragent et ne franchiront plus les portes de l’établissement scolaire. Il faut dont veiller à restaurer le dialogue avec les familles car elles sont des partenaires de force. Il faudra inventer des stratégies où l’espoir de réussite n’apparaît pas comme une simple utopie, mais bien, toujours à leur portée.

Des projets comme « la mallette des parents » ou « le café des parents » démontrent bien comment un partenariat partagé entre l’Education nationale, les actions de politique de la Ville, les associations, bénéficient tout d’abord aux élèves mais aussi aux familles et plus largement à toute la communauté éducative.

Les parents et les familles élargies ont l’impact le plus direct et le plus durable sur l’apprentissage des enfants. Ils jouent un rôle clé dans le soutien de leur éducation.

 

  • Démocratie, respect de la laïcité

 

Il faut être très strict. Les lois doivent être respectées par tous quelle que soit la religion. Pas de signe distinctif, c’est le respect de tous.

Il y a trop de coups de canifs actuellement. Pour certains il y va de la provocation. Sans vouloir rallumer une guerre, nous devons affirmer que nous vivons dans une république laïque. Certains paient au prix de leur vie le droit de choisir.

 

L’école est par définition et doit rester un lieu de neutralité religieuse, politique et philosophique. Toute affirmation d’une quelconque appartenance, par quelque moyen que ce soit, de quiconque participant à la vie et au fonctionnement de l’institution scolaire ne doit pas être accepté y compris par les parents accompagnateurs des sorties scolaires ou tenant la BCD (Bibliothèque Centre Documentaire).

 

Depuis 1989 et l’affaire du foulard de Creil, nous assistons à des entorses à l’application de la loi dans de multiples domaines : cantines, piscines, sport, cours d’éducation physique, d’histoire, de technologie ou d’éducation sexuelle, sorties et voyages scolaires, ce qui provoque des réactions vives des enseignants qui doivent intervenir pour apprendre à tous le “ vivre ensemble”.

Après l’assassinat de Samuel Paty qui aurait pu frapper les consciences, nous constatons que les revendications communautaristes dans nos établissements sont permanentes et accentuées par les demandes des familles. L’apprentissage de la laïcité n’est pas bien effectué malgré des stages de formation des enseignants organisés par les rectorats, les formateurs n’étant pas toujours formés correctement sur les faits religieux.

Il nous faut rassurer enseignants, élus et employés territoriaux qui actuellement doivent régulièrement rappeler les règles républicaines malgré les menaces sur les biens et les personnes.

Si nous constatons avec satisfaction que l’application de la loi de 1905 reste intacte, nous demandons à l’Etat d’éradiquer les violences des extrémistes de toutes religions, de permettre aux filles de vivre et s’habiller librement, de revoir les financements de l’enseignement privé confessionnel sans contrat ou sous contrat avec des financements publics.

Il faut donc :

  • Réaffirmer l’autorité et le respect de tous les fonctionnaires en les dotant des moyens financiers et humains,
  • Contrôler les réseaux sociaux,
  • Rappeler la place des caricatures et de l’ironie dans la République
  • Interdire les signes religieux dans tous les services publics,
  • Former les enfants à la laïcité (enrichir les programmes d’histoire sur la République et pourquoi ne pas faire des comparatifs avec des pays non laïcs pour leur prouver ce qu'ils ont à y gagner),
  • Accroitre la formation sur la pratique des médias (le contrôle des sources et de l'information), mais aussi celle d'internet en ne faisant pas des réseaux sociaux un tabou, en leur enseignant au contraire comment bien s'en servir et la réglementation.

 

  • La communauté éducative

 

Consultée et associée à l’élaboration du règlement intérieur adopté en conseil d’école ou d’administration la communauté éducative contribue à l’amélioration de la vie de l’établissement scolaire. Elle participe aux efforts fournis par les enseignants et les élèves. De ce fait la communauté éducative doit être encouragée.

L’article L917.-1 du code de l’éducation autorise l’Etat et les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) à recruter des AESH (Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap), en contrat aidé à durée déterminée (CDD). Is peuvent accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI) après 6 ans d’exercice de la fonction. Par ailleurs, ces contrats aidés visent aussi à favoriser l’insertion dans l’emploi de personnes éprouvant des difficultés à être embauchées sous un statut de droit commun.

Ces contrats aidés participent au collectif de travail des écoles et établissements. Ils sont des membres à part entière de la communauté éducative au sein des écoles et des établissements.

Veillons à ce qu’ils soient renouvelés, utilisés et non supprimés. Pour cela, les dotations de l’Etat doivent être préservées.

Les personnels sociaux et de santé ont pour mission de promouvoir la santé scolaire en faveur des élèves afin de favoriser leur bien-être et de contribuer à leur réussite. En lien avec la communauté éducative, ils participent à la lutte contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative.

Nous devons veiller à ce que chaque communauté éducative puisse bénéficier de personnels (infirmiers, psychologues, médecins, assistants de service social, secrétaires médico-scolaires, dans les écoles et les établissements scolaires. Leur présence est nécessaire au bien-être des enfants.

 

  • L’Europe

 

La coopération européenne dans le domaine de l’éducation scolaire, notamment avec le programme Erasmus procure une valeur ajoutée européenne.

L’Union européenne a développé un ensemble d’outils pédagogiques que nous devons soutenir et encourager.

On constate, en matière de compétences des jeunes que la France, comme la quasi-majorité des pays de l’Union Européenne, est en retard sur les objectifs communs fixés pour 2030. C’est un paramètre qui doit retenir toute notre attention.

 

  • De l’éducation nationale à l’Ecole de la vie

 

Pour développer le potentiel de l’enfant, de l’adolescent, pour offrir au public scolaire un maximum de chance de participer pleinement et de façon responsable à la vie d’une société libre, l’école ouvrira ainsi les portes permettant de réduire la pauvreté, de favoriser la croissance économique et d’atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes.

NOUS SOCIALISTES

NOUS VEILLERONS DONC,

À DONNER Á L’ÉCOLE

LES MOYENS DE REUSSIR

Pour l’enfant, l’adolescent, l’adulte de demain.


Premiers signataires :

Maryse FLORES 08 BF-SF-CF- CA Section-Retraitée EN (Education Nationale), Responsable associative.

Michel GABEL 08-S- Président DDEN ( Délégué Départemental Education Nationale-Retraité EN

Madeleine BRUN 84 CNC-DDEN-Juriste

Signataires :

Philippe BENOIT GONIN 84-S-DDEN

Philippe DECOBERT 08 S-Maire-EN

Sébastien DEGOUVE 08-TS-EN

Nicole DERRIENNIC 08-S- Santé

Jean-François DERRIENNIC 08-S-Retraité Santé

Grâce MPONDO 60 Suppléante CN-BF-CF-CA Section-CESC-Soignante.

Bernard RACANIERE 84 S-84-Président DDEN


 

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.