L'espoir comme levier d'action


Thème : Repenser les pratiques du Parti


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Le constat du désenchantement

Ce constat est sans appel : le vote n’est plus un moyen d’action pour les citoyennes et citoyens. La politique, les politiques, ne les mobilisent plus. La démocratie semble être à bout de souffle. Nous sommes pourtant des milliers à aspirer à une société plus sociale, écologique, inclusive et féministe. Il nous faut donc repenser la démocratie pour panser la société. Réinventer la politique pour refaire société. L’espoir doit être notre levier d’action.

Mais pour qu’il émerge, un effort de déconstruction des pratiques politiques actuelles est nécessaire. La gauche ne pourra théoriser, diffuser, et entraîner, sans un long et profond travail idéologique et méthodologique. Bâtir, conter, convaincre, et appliquer doivent être nos mots d’ordre. Si l’investissement populaire était la clé du renouveau socialiste ? Nous voulons que le PS se réenchante, qu'il redevienne ce parti en avance sur son temps, capable de répondre aux problématiques du présent et d'anticiper les enjeux majeurs du siècle. Il doit de nouveau susciter l’espoir, et surtout, être à la hauteur des espoirs qu’il suscite.

Action #1 Lancer un grand travail idéologique au sein du Parti Socialiste en s’appuyant sur les militant·e·s et les nouveaux·elles adhérent·e·s. Fédérer et mobiliser les compétences et aspirations des militant·e·s autour de groupes de travail nationaux, et ainsi faire émerger des propositions radicales.


Selon un proverbe malien, « on n’est pas orphelin d’avoir perdu père et mère, mais d’avoir perdu l’espoir ». Nous devons faire renaître l’espoir pour tous les orphelin.e.s de la gauche. Nous devons faire renaître l’espoir tout en rassurant. Nous devons faire renaître l’espoir tout en fédérant. Nous devons faire renaître l’espoir tout en conciliant. Nous devons faire renaître l’espoir, non pas en promettant, mais en incluant. Aucun projet de société ne peut voir le jour sans la confiance et l’adhésion de ses citoyennes et citoyens. Nous devons regagner cette confiance.


Un appel au réenchantement

Mettons fin à ce grenelle permanent qu’est le débat politique d’aujourd’hui. Nous devons redevenir audibles. Comme dans les campagnes et les quartiers populaires, où nous devons nous reconnecter aux réalités de petits agriculteurs, de mères isolées, ou encore de jeunes défavorisés. Seul un renouveau politique véritablement participatif et inclusif est en mesure de répondre à ses errances. Il est temps que les citoyennes et citoyens aient voix au chapitre de la société dans laquelle ils vivent.

Action #2 Pour un réel renouveau démocratique, la politique doit être faite avec les gens, non pas pour les gens. Impliquer chacun·e, pour faire revivre l’espoir. Pour cela, nous proposons de lancer une campagne sur les réseaux sociaux à destination de la jeunesse, avec par exemple une série de vidéos : « Et toi, tu ferais quoi si tu étais élu·e ? ».

Action #3 Autre action pour un renouveau démocratique : l’attribution de bourses pour financer des campagnes de candidatures citoyennes de sympathisant·e·s socialistes. Une attention particulière sera portée pour porter des candidatures plus inclusives.


Aucune nouvelle offre politique ne peut émerger sans traiter de convictions profondes, sans courage politique, sans nuance et modération, sans réformes radicales. Une radicalité fidèle à son sens premier, un retour aux racines, une radicalité qui a fait les grandes heures du parti. Nous en sommes convaincus : ces gauches irréconciliables que l'on nous présente n'existent pas. Nous sommes nombreux à partager les mêmes aspirations et le même manque de repères. Pour y répondre, la gauche doit incarner ses valeurs et mettre, enfin, ses paroles en application. Nous savons qu’il ne peut y avoir de justice sans justesse, comme il ne peut y avoir de paix sans justice. Il ne peut donc y avoir de paix sans justesse. Nous devons contribuer à créer cette génération de justes politiques, justes dans leurs pensées et par leurs actes. Soyons le laboratoire de la société que nous voulons bâtir. A l’instar de la France, la gauche n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle inspire. Alors inspirons !

Action #4 Construire un récit d’espoir pour incarner les valeurs de la gauche humaniste. L’histoire tout comme le vocabulaire employé par les militant·e·s, les porte-paroles, les élu·e·s, les cadres socialistes doivent être optimistes et fédérateurs. Ce récit doit ensuite être diffusé à grande échelle, notamment sur les réseaux sociaux, pour véritablement incarner la gauche humaniste et sa conception singulière de l’être humain. La forme ne peut pas être dissociée du fond.


Nous voulons que la gauche redevienne cet immense rêve qui se réalise, et nous voulons que le Parti Socialiste soit au cœur de cet immense rêve. Le discours porté par le parti doit être clair et affirmé : nous n’avons pas honte de notre optimisme, car ce n’est en ne se satisfaisant jamais d’aucune forme d’injustice que nous mènerons notre société vers le meilleur. Notre souci prioritaire doit être d’améliorer la vie de nos proches, de nos ami·e·s, de ces gens qui ne sont rien aux yeux des classes dirigeantes actuelles. Nous devons nous donner les moyens de mener cet objectif à bien. Comme l’écrit Edgar Morin, le temps est venu de « redresser l’espérance », de mobiliser pour sauver demain. Nous ne sommes pas aussi impuissants que nous le pensons... Mouvements sociaux, engagements associatifs, ont prouvé que le changement est possible. Ne restons pas en spectateurs de ce monde crevassé et bientôt fracturé. Nous savons que les réticences fortes et durables qui tiennent des millions d’entre nous à distance des partis, proviennent de ce que nous percevons, des dysfonctionnements et du désintérêt des partis, pour ce qui nous semble prioritaire : l’engagement de penser librement, hors de schémas figés, et d’agir ensemble pour une société plus juste. N’oublions jamais que nos voix comptent. Notre engagement sans faille, notre inventivité, notre optimisme, seront au service de la justice sociale et de l’écologie, pour une gauche unie et victorieuse. « Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel » disait Jaurès : nous gagnerons en 2027 à condition que ces deux exigences soient satisfaites.

Action #5 Pour une gauche unie, nous lancerons des laboratoires de la gauche dans chaque fédération. Dans chaque section, un·e responsable fera le lien avec les autres partis de gauche du territoire.


L’espoir sur le terrain

Dans l’obscurité que nous vivons, nous avons le devoir d’apporter de la clarté, d’apporter une vision. Un espoir comme boussole, mais également comme éclaireur. Apporter de la lumière sans sombrer dans le simplisme des populistes. Apporter de la nuance, apporter de la radicalité sans extrémisme, voilà notre devoir. Pour cela, nous devons bâtir avec les citoyen.ne.s pour les citoyen.ne.s. Qui de mieux pour retisser des liens de confiance dans la cité ?

Action #6 Dans chaque section, un·e militant·e sera désigné·e pour coordonner un investissement populaire sur son secteur. En lien avec les associations, les syndicats, les actifs et universitaires, cela devra permettre l’émergence d’éducation populaire. Grâce à ces partages d’expériences et de compétences sera possible l’émancipation de chacun·e et l’établissement d’un horizon commun.


Les formes de militantisme évoluent. Les jeunes ne se désintéressent pas de la politique mais de la manière dont est faite la politique actuelle. De nombreux collectifs politisés émergent, des associations de défense pour le climat se font entendre, des voix s’expriment sur les réseaux sociaux. Pour ces citoyen·nes intimement engagés, mais qui se sentent écartés, nous devons proposer des actions militantes qui inspirent et fédèrent.

Action #7 Marche “ 83-2023, même combat ! ”
Pour les 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme, la gauche rassemblée pourrait réitérer cette marche. Nous voudrions marcher pacifiquement de Marseille à Paris avec pour mot d’ordre “la fraternité pour fédérer". Seul l’humanisme pourra sauver l’humanité. Bien évidemment, s’ajoutera la dimension écologiste qu’il n’y avait pas il y a 40 ans : nous marcherons contre toutes les formes de discriminations actuelles.


Nous devons réapprendre à écouter les Français·es, et pas seulement lors des élections. La politique est de parler de ce qui peut advenir mais pour que cette politique ne soit pas déconnectée du réel, l’écoute doit être au cœur de nos pratiques militantes ; et cela même en dehors des temps d’élections. Nous devons réécrire notre idéal collectif avec les citoyen.ne.s, avoir l’audace d’un renouveau profond, le courage du temps long. D’ici 2027, nous devons échanger avec tous les citoyen.ne.s de notre pays, entendre leurs espoirs pour porter un projet audacieux aux prochaines élections présidentielles.

Action #8 « 3 espoirs à ta porte » : nous allons lancer dès à présent une grande opération de porte à porte partout en France afin de recueillir 3 espoirs chez chaque citoyen·ne français·e. Cette opération en dehors des élections à pour volonté de renouer avec une vision humaniste de la politique et de récolter les espoirs des Français et Françaises. Chaque espoir sera récolté via une application. Il sera proposé aux citoyen.ne.s de s’exprimer via une vidéo courte ou de répondre oralement aux militant·e·s.


Toutes ces causes qui nous concernent, toutes ces luttes qui nous animent ; nos quêtes de justice et d’utilité nous obligent. L’espoir doit guider nos convictions profondes, et teinter nos horizons politiques ; porter notre optimisme inébranlable.

Pour une politique poétique. Pour une politique qui illumine. Pour une politique de l’espoir.

Le cœur de gauche est un champ de roses
Un champ dont la récolte dépend de ce que l’on sème
Un champ dont la récolte dépend de ce que l’on s’aime
La gauche a la main sur le cœur, la main sur la rose

Un cœur fatigué, épuisé, usé, abusé, déchiré
Mais un cœur qui ne cessera de chanter
Car oui
Le cœur de gauche est un chant
Et nous sommes tous les batteurs de nos cœurs
À chacun sa chanson
À chacun ses battements
Et nous jouerons jusqu’à la dernière note,
Des fausses notes, un cri du cœur
Les plus grandes souffrances sont silencieuses,
Un cœur qui pleure de l’intérieur
“Pleure : les larmes sont les pétales du cœur”

À l’instar du sourire, l’espoir est contagieux
Aucun vaccin n’en fera un vœu pieux
Avec un sourire et un espoir pour aumônes
L’espoir comme air et le cœur qui chantonne

Et même si espérer fait terriblement peur
Ne perdons jamais le courage d’espérer,
Car une vie sans espoir est une vie amère
Avoir chaud au cœur, au risque d’une douche froide
Jamais la raison ne l’emportera sur la passion

De la haine à l’amour, du temps et des actions
De nouveaux défis pour combler le doute
De nouvelles illusions pour ne pas répondre aux vraies questions
L’enfer c’est les autres n’est en aucun cas une remise en question

Beaucoup ont le cœur gros et rien dans leurs assiettes
Une main sur le cœur et l’autre sur la gâchette...
Pas de panique, la fleur au fusil
On ne changera pas de fusil d’épaule
Espérer, jamais nous ne cesserons
Car nous sommes et deviendrons ce que nous espérons
Et si nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve,
L’avenir non plus, ne sait pas ce que nous lui réservons

L’humanité sera socialiste ou ne sera plus Socialiste donc au cœur de la gauche je suis Socialiste donc humaniste je suis
Je m’engage donc j’accomplis

Tant que nous aurons le cœur sur la main
Tant que nous aurons la rose sur la main
Main dans la main à fédérer l’humanité en criant Liberté Égalité Fraternité
Il nous restera toujours un peu d’espoir sur le bout des doigts
Et nous aurons dans nos mains, camarades, toute l’humanité.


Signataires :

Ingrid Berthou, Fédération du Finistère (29)

Lotfi Moussa, Fédération des Hauts-de-Seine (92)

Chloé Battault, Fédération de Paris (75)

Pierre Flecheux, Fédération de la Marne (51)


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