Thème : Le travail
Le travail aujourd’hui considéré comme valeur cardinale de la société. Or, cela n’a pas toujours été le cas (antiquité, esclavage), du moyen-âge, et jusqu’au19eme : la réussite était de ne pas travailler.
Le travail devient une valeur avec la montée du salariat. Syndicalisme, parti politique le mettent en avant pas simplement pour gagner sa vie mais aussi comme valeur de reconnaissance, d’appartenance au monde salarié, à une classe sociale, avec la place du métier et la notion du travail bien fait….
Avec le 20eme siècle, c’est la production qui devient prioritaire avec la montée des contradictions entre classes sur l’organisation de la société par rapport au travail avec de nombreuses luttes syndicales et politiques aboutissant notamment en France à l’issue de la deuxième guerre mondiale au programme du CNR : système social de protection contre le chômage, Sécurité sociale…
Il y a une vraie symbolique des différences droite/gauche sur la notion du travail qui entraîne de puissants débats de société : sur la rtt, le chômage, salaire minimum. Puis formation, insertion, dialogue social (cf droit syndical) ....
Au 21ème siècle, les crises du capitalisme (2008), de santé (Covid et suite) , de l’environnement, aboutissent à un autre questionnement sur le sens du travail .
À quoi sert-il ? À quoi mène-t-il ? Le travail reste-t-il un élément fondateur pour la vie en société ?
C’est la question de la "grande démission « États-Unis, France, Grande- Bretagne…celle de la "bifurcation ". Dans tous les cas, la gauche a une responsabilité vis à vis des travailleurs : protéger, réduire les inégalités, améliorer la vie des gens.
Pendant le travail : condition et qualité au travail et après : retraite.
Se (re) pose, alors, avec acuité la place de la démocratie dans l’entreprise, sur le lieu de travail.
De ces différents éléments, découle les points sur lesquels le Parti socialiste doit réfléchir pour se remettre à jour :
1/ la démocratie au travail, avec la place de nouveaux droits des salariés (nous sommes au 40ème anniversaire des lois Auroux) ex: le nombre de représentants syndicaux dans les CSE (le rôle de ceux-ci, dans l’expression des travailleurs dans l’entreprise).
2/réflexion sur la santé et les conditions de travail (reprise statistique du nombre d’accidents du travail).
3/ inversion du débat sur le manque de salariés, non pas l’adéquation des salariés au poste demandé par les employeurs mais par la définition de leurs propres responsabilités dans les carences actuelles et la reconnaissance du travail à effectuer et non pas uniquement la rémunération
4/ La typologie des différentes formes du travail et de l’emploi. Il y a des différences entre les deux. On ne parle que du travail rémunéré mais il doit aussi être mis en perspective le travail domestique non payé et non valorisé ainsi que l’engagement bénévole en tant que contribution à la vie sociale (associations, syndicalisme, élus…) avec la reconnaissance du bénévolat (ex. valorisation des heures effectuées dans les bilans associatifs et les subventions).
5/ Le lien à creuser entre l’environnement et le travail en termes de conséquences de l’un sur l’autre.
6/ Quid du métier avec ce que cela entraîne comme remise en perspective du savoir- faire, de l’expérience, de la transmission.
7/En liaison avec le point précédent, la place du numérique (interchangeabilités, rapidité, subordination indirecte, surveillance et densité du travail accrue avec conséquences en termes de santé et d’équilibre.
8/ Enfin il nous faut reprendre la recherche sur le syndicalisme. Quel est son avenir au 21eme siècle ? Quelle forme d’organisation pour La Défense collective des travailleurs ? En quoi ce débat peut apporter sur le sens même du terme sociale- démocratie ?
Sur tous ces point il apparaît que notre corpus n’est pas à jour : entre le 20ème siècle et la légitime nostalgie qu’il produit et l’anticipation qui passe par une inversion des paradigmes (ex pour l’adaptation aux postes de travail), le PS doit se retrouver sur le sens et l’utilité du mot travail. Sur ce thème nous avons à partager nos avis et intuitions avec d’autre pour une nécessaire formalisation. D’où une proposition de rencontre et d’échange à organiser (avec d’autres partis de gauche, les syndicats, des associations, sociologues…) par les instances fédérales.
Signataires :
François BAUDOUIN (BF-22), Jean-Marie BENIER (BF-22), Camille CAURET (BF-22), Loïc CAURET (BF-22), Fanny CHAPPÉ (BF-22), Christian COAIL (BF-22), Pierre HUONNIC (BF-22),
Patrice KERVAON (BF-22), Philippe LANDURÉ (BF-22), Monique LE CLEZIO (BF-22), Philippe LE GOUX (BF-22), Jean-Louis LE TACON (BF-22), Claudy LEBRETON (BF-22), Arnaud LECUYER (BF-22), Antonin MAHÉ (BF-22), Michel MORIN (BF-22), Michel PEROCHE (BF-22), Jean-Yves QUERE (BF-22), Maryse RAOULT (BF-22), Antoine RAVARD (BF-22), Wolfram TROEGER (BF-22), Claire VIDAMENT (BF-22)