Chères camarades, chers camarades,
J’ai le plaisir de vous adresser, au nom des députés du groupe Socialistes et apparentés, le bilan de nos six premiers mois de travaux à l’Assemblée nationale, marqués à la fois par la singularité du contexte politique issu des urnes, l’urgence environnementale et la dureté de la situation économique et sociale, le tout sur fond de guerre en Ukraine.
L’absence de majorité absolue a consacré un « parlementarisme de fait » qui n’a pas encore, loin s’en faut, trouvé sa méthode.
Si des majorités se font parfois jour pour adopter (le plus souvent grâce à la droite de l’hémicycle) ou repousser tel amendement ou tel texte, elles ne procèdent que rarement d’une réelle volonté du gouvernement de construire des compromis mais plutôt de circonstances qui lui échappent.
L’usage à dix reprises du 49.3 par le gouvernement pour l’adoption des textes budgétaires en est l’exemple le plus saisissant. Jamais il n’aura cherché à bâtir un budget de l’État ou de la Sécurité sociale de compromis. Pire, des amendements adoptés, parfois avec les votes des députés qui soutiennent le gouvernement, n’ont pas été intégrés dans les textes issus des 49.3 par le gouvernement. En outre, des pans entiers du budget n’ont même pas été examinés par les députés. C’est en particulier le cas du premier budget de la nation, celui de l’Éducation nationale ! Le gouvernement accepte le compromis mais exclusivement sur ses bases…
Les “niches parlementaires”, journées durant lesquelles les groupes politiques ont la maîtrise de l’ordre du jour en séance publique, ont été le spectacle navrant d’une Assemblée nationale sans boussole, le groupe Renaissance et le gouvernement lui-même se livrant à des manœuvres d’obstruction pour ne pas avoir à débattre de sujets qui pouvaient trouver contre eux, des majorités dans l’hémicycle…
Dans ce morne paysage cependant, le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, actuellement en cours de discussion et qui a été l’objet de très exigeantes discussions auxquelles les Socialistes ont très largement pris part, fera peut-être figure, bien qu’imparfait, de « chemin à suivre ». L’avenir le dira.
Comme groupe d’opposition au gouvernement d’Élisabeth Borne et à la politique de droite du Président Emmanuel Macron, nous avons combattu pied à pied toutes les mesures proposées injustes sur le plan social, inefficaces sur le plan économique et insuffisantes sur le plan environnemental.
Parce que nous refusons que les classes populaires et les classes moyennes payent le « quoi qu’il en coûte », nous avons défendu la taxation des superprofits, comme celle des multinationales et des grandes fortunes et combattu la réforme de l’assurance chômage, demain celle de la retraite à 65 ans, et les économies faites sur le dos des soignants, des fonctionnaires et des collectivités territoriales. Nous n’avons rien cédé de nos exigences de justice et de solidarité.
Guidés par la recherche de l’intérêt général, les députés socialistes ont cherché, le plus souvent avec leurs partenaires de l’intergroupe NUPES, à faire avancer leurs combats, à défendre en toutes circonstances leurs idées et à ramener, chaque fois que cela était possible, des victoires pour améliorer les conditions de vie des Françaises et des Français. Ils l’ont fait de façon autonome et néanmoins résolument ancrée dans le cadre du rassemblement de la gauche.
L’adoption de la proposition de loi constitutionnelle visant à protéger et à garantir le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en novembre dernier est l’illustration de l’importance d’avoir une gauche unie à l’Assemblée nationale. Ce texte porté par l’intergroupe NUPES a été inscrit dans la niche parlementaire du groupe LFI, puis réécrit par un amendement du groupe Socialistes et apparentés, pour finir par être voté bien au-delà des rangs de la gauche à l’issue d’un processus de coconstruction inédit.
Les députés socialistes, enfin, se sont fait pour règle de ne jamais frayer avec une extrême-droite qui n’a jamais été aussi nombreuse à l’Assemblée nationale. Nous combattons ses idées sans relâche. Jamais nous ne cherchons ses voix, jamais nous ne donnons les nôtres.
Un mot enfin pour dire que beaucoup des travaux engagés l’ont été conjointement avec nos collègues sénateurs, députés européens et secrétaires nationaux du parti. Cette méthode de travail partagée, qui fait notre force, nous comptons la poursuivre dans les mois et années à venir.
Ce livret permettra à chacune et à chacun de prendre connaissance des positions adoptées par les députés socialistes sur chacun des textes soumis au débat et de connaître nos analyses et nos propositions. Il permettra aussi de découvrir les initiatives parfois méconnues de nos députés, leurs petites victoires et leurs grands combats.
Demeurant à votre écoute et à votre disposition, je vous adresse, en mon nom et au nom des trente-et-un députés socialistes et apparentés, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année de combats.
Je suis fier de présider ce Groupe, renouvelé de moitié en juin dernier, qui fêtera en 2023 ses 130 ans.
Amitiés socialistes,
Boris Vallaud
Amitiés socialistes alain SAUTILLET AMBLENY 02290
Toutefois je préférais un PS « libre ».
En espérant que 2023 sera une année plus sereine pour l’Europe et pour notre PS.
Amitiés socialistes ,
MP Paradis