Nos patrimoines naturels doivent être préservés et restaurés


Thème : Écologie


La richesse des écosystèmes qui nous entourent constitue une formidable source d’inspiration pour  l’être humain, que ce soit par l’observation contemplative, scientifique ou artistique. Ce patrimoine  naturel est une ressource non renouvelable, il est donc de notre devoir de le préserver pour le  transmettre aux générations futures. 

« Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été  empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent  ne se mange pas. » Geronimo 

PRÉSERVATION ET RESTAURATION DE LA BIODIVERSITÉ 

Il est indispensable de mettre en place des mesures ambitieuses vu la gravité de la situation : 

  1. Préserver la biodiversité Mise en place, en concertation avec les acteurs des filières concernées,  de réglementations et de politiques fiscales incitatives en faveur de la biodiversité, accompagnées  d’une suppression des subventions nuisibles à l’environnement et à la biodiversité. Beaucoup de  scientifiques considèrent que nous vivons aujourd’hui la sixième grande crise d’extinction  d’espèces vivantes, entraînée par l’action de l’homme et la voracité d’un système économique  prédateur des ressources naturelles et du vivant. 
  2. Réformer les politiques d’aménagement du territoire afin de mieux prendre en compte la  protection des écosystèmes et la conservation des sols Nouvelles politiques de lutte contre  l’étalement urbain. Renforcement de la trame verte et bleue, et des corridors écologiques.  Implication des citoyens 
  3. Initier un programme de protection de la mer et des écosystèmes qu’elle accueille Ce programme  s’appuiera sur des réglementations plus strictes de la pêche industrielle, ainsi que sur le  renforcement des espaces protégés. 
  4. Lancer un plan de préservation des forêts et de leurs écosystèmes Faire une priorité de la  protection de la biodiversité spécifique aux forêts. 
  5. Initier un programme de lutte contre la perte de patrimoine naturel à l’échelle internationale La  France doit montrer l’exemple et coopérer avec les autres pays afin de conserver le patrimoine  naturel commun. 
  6. Permettre aux citoyens de contribuer à la protection de notre patrimoine naturel Proposer des  programmes spécifiques pour impliquer et éduquer les citoyens. 

PROTÉGER LES ÉCOSYSTÈMES FACE AUX INTÉRÊTS ÉCONOMIQUES OU  (GÉO)POLITIQUES DE COURT TERME 

Donner aux parcs nationaux et aux parcs naturels régionaux (PNR) un rôle de chefs de file dans la  préservation des patrimoines naturels, car ils sont garants d’une vision responsable de long terme, à  l’interface des territoires directement concernés par la conservation des paysages et écosystèmes. Il  faut donc aussi renforcer les synergies avec les communes et communautés de communes. 

Impliquer les PNR dans la gestion inter-schémas de cohérence territoriale (SCoT). Soutenir les projets de création de nouveaux PNR.

Valoriser les réserves de biosphère, les parc naturels régionaux et les parcs nationaux comme lieux  privilégiés d’expérimentation de nouvelles approches permettant de réconcilier développement  économique, bien-être humain et préservation du patrimoine naturel dans une démarche fondatrice  d’une nouvelle solidarité écologique. Lancer des appels à projets favorisant la concertation locale pour  des projets de territoire, la mobilisation des acteurs économiques et l’expérimentation de démarches  innovantes (économie circulaire, recapitalisation écologique, filières locales durables…). 

Subventionner la création de Groupements d’intérêt économique et Environnemental (GIEE),  notamment au sein des PNR. 

Accorder une priorité haute à la préservation des écosystèmes de toute la France, y compris dans les  Outre-mer : forêts humides subtropicales et tropicales, mangroves, herbiers marins et formations  coralliennes, immenses espaces littoraux et maritimes comptent parmi nos richesses nationales au  même titre que les écosystèmes de l’Hexagone. Il nous faut chérir ces merveilles et accorder  suffisamment de moyens aux acteurs locaux pour qu’ils puissent assurer leur préservation durable. 

Les beautés naturelles telles le Piton de la Fournaise, la barrière de corail antillaise ou les atolls  polynésiens font tout autant partie du patrimoine de la France que le Mont Blanc, la Camargue ou le  cirque de Gavarnie et, du point de vue écologique, c’est là-bas que résident les plus grands trésors en  matière de biodiversité. 

Prendre l’initiative d’une conférence internationale dont l’objectif sera de sanctuariser l’Arctique. 

Refuser l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste sur le territoire français (tentation grande au  vu des risques de pénurie de gaz cet hiver) pour éviter la pollution des eaux et laisser dans le sol les  ressources fossiles fortement émissives. Cela permettra aussi de préserver nos paysages face à une  exploitation industrielle qui ruinerait le patrimoine naturel. 

DONNER LES MOYENS POUR TENIR LES ENGAGEMENTS EXISTANTS SUR LA  BIODIVERSITÉ 

Créer un Conservatoire de la Biodiversité, établissement public à l’image du Conservatoire du Littoral,  chargé de reconstituer la richesse naturelle des « Communs ». 

Garantir que l’Agence française pour la biodiversité (AFB) soit dotée de moyens à la hauteur des enjeux  et puisse réussir sa mission. Assurer que ses travaux soient pris en compte dans les politiques  publiques. 

Soutenir l’application de la législation européenne existante (directives Oiseaux et Habitats  notamment) afin d’atteindre les objectifs européens pour 2020 en matière de biodiversité. 

Réexaminer la loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur  du littoral, et plaider pour l’annulation de sa révision datée du 31 janvier 2017 : les dérogations  permettant le mitage des communes littorales doivent être abrogées, dans une optique de  conservation des patrimoines et des écosystèmes côtiers. 

Reconnaître le commerce illégal d’espèces sauvages comme un crime et s’assurer de la mise en place  de sanctions adaptées et de la sensibilisation des magistrats. 

Créer des sanctions pénales dissuasives pour la mise sur le marché de bois illégal. Mettre fin immédiatement à la niche fiscale dont bénéficie encore l’huile de palme.

Mener une refonte complète de la réglementation d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des  produits phytosanitaires. Intégrer les données scientifiques récentes et les avancées des technologies  analytiques dans une réglementation dont le pivot, la DL 50 (dose létale 50) a plus de 40 ans. Cela  permettrait la prise en compte des effets des micro/nanodoses récurrentes bien inférieures à la DL50  (par exemple : perturbateurs endocriniens). 

Interdire immédiatement les pesticides aux effets nocifs sur les pollinisateurs, notamment les  néonicotinoïdes connus, mais également les nouveaux néonicotinoïdes « cachés » tels que le  Sulfoxaflor ou le Flupiradifurone. 

DÉVELOPPER UNE FISCALITÉ INCITATIVE 

Mettre en place des mesures fiscales incitatives pour encourager la prise en compte de la biodiversité  par les acteurs économiques et les particuliers. 

Supprimer les aides publiques néfastes pour la biodiversité sur la base des préconisations du Centre  d’analyse stratégique : 

« Les aides publiques dommageables à la biodiversité »  http://archives.strategie.gouv.fr/cas/content/rapport-les-aides-publiques-dommageablesla biodiversite.html 

Les ressources dégagées permettront de développer des projets de sauvegarde. 

CRÉER DAVANTAGE DE CORRIDORS ÉCOLOGIQUES ET DE RÉSERVES D’HABITAT

Introduire systématiquement un volet biodiversité dans les documents d’urbanisme. 

Intégrer le réseau écologique (notamment les zones humides) dans les documents d’aménagement et  de planification du territoire et dans les documents d’urbanisme. 

Recréer des « langues et îlots d’interpénétration verte », des zones agroécologiques et de véritables  espaces de continuité écologique (ECE) au sein et autour des agglomérations. Les communes pourront  mobiliser ces ECE, à l’instar des Espaces Boisés Classés (EBC), dans le cadre de leur PLU. 

Introduire des critères de bio-conditionnalité dans les appels d’offre publics. 

Intégrer à la trame verte et bleue des territoires ré-ensauvagés, notamment parmi les territoires qui  ne sont plus habités ou dont l’exploitation agricole n’est plus rentable. 

Mener un inventaire des anciens sites industriels et évaluer leur potentiel de reconversion, pour  transformation en espaces naturels, sauvages ou gérés par l’homme. 

Mettre en place des corridors écologiques : 

Contribuer à la préservation de la biodiversité en permettant le déplacement nécessaire des  espèces 

Cartographier précisément les zones de connectivités suffisantes ou en dysfonctionnement  composant l’ensemble de l’infrastructure naturelle du territoire, permettant d’apprendre à  connaître et à comprendre ce réseau écologique 

Créer un support de concertation qui puisse orienter au mieux les décisions aux différents échelons  des politiques d’aménagement 

Organiser avec les patrouilleurs des services routiers et autoroutiers un recensement des animaux  (mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens) victimes de la circulation routière. Ces données seront  ensuite cartographiées pour identifier les secteurs accidentogènes pour la faune, et serviront de base 

pour l’installation d’infrastructures spécifiques : barrières le long des routes, écoducs, couloirs  routiers, tunnels adaptés… 

Subventionner : 

La plantation d’arbres, notamment fruitiers, dans les paysages agricoles 

La préservation et la création de mares 

L’introduction, dans tous les paysages agricoles, de haies de bandes enherbées avec des mélanges  favorables aux insectes pollinisateurs 

Rétribuer les acteurs locaux mettant en œuvre ces mesures pour leur action de valorisation du paysage  et pour le gain d’attractivité du territoire résultant, pour le renforcement de la trame verte et  l’amélioration de la biodiversité. 

LUTTER CONTRE L’ÉTALEMENT URBAIN ET L’ARTIFICIALISATION DES SOLS

Mettre en place une politique foncière adaptée pour stopper l’artificialisation des sols afin de  préserver à la fois les milieux naturels et les territoires agricoles et forestiers. En particulier, mettre en  place une fiscalité incitant à densifier les centres-villes plutôt que de transformer des terres agricoles  ou des espaces naturels en lotissements en périphérie des agglomérations. En cas de changement  d’usage de terres agricoles, appliquer une taxe dissuasive sur la plus-value. 

Inscrire dans la loi la protection des terres agricoles sur le long terme. 

Rendre obligatoire l’établissement d’un diagnostic biodiversité avant tout changement d’affectation  des sols, à l’instar du diagnostic énergie en matière de bâtiments. 

Engager une grande réforme du droit de l’urbanisme, qui doit évoluer pour devenir un droit  d’aménagement et de gestion durable du territoire, le PLU devenant un PLAGES (Plan Local  d’Aménagement et de Gestion de l’Espace et des Sols) portant sur l’ensemble du territoire communal  ou intercommunal. 

DÉVELOPPER UNE PÊCHE SOUTENABLE 

Durcir la réglementation de la pêche industrielle qui détruit les habitats marins et remettre en question  les techniques de chalutage profond, de filets dérivants, de palangres et de dispositifs de concentration  de poissons par onde (DCP) sur le domaine maritime national. 

Mettre à jour les règles d’évaluation et les clefs de répartition des totaux admissibles de captures  (quotas de pêche) pour coller aux réalités écologiques. Réviser les unités de gestion halieutiques pour  les réaligner sur les unités biologiques fonctionnelles afin de permettre une gestion durable des  ressources. 

Mettre en place une fiscalité incitative pour les pêcheurs : 

Supprimer les subventions à la pêche industrielle 

Moduler la taxe professionnelle en fonction de la protection du littoral par les pêcheurs locaux Mettre en œuvre une taxation carbone et un système bonus/malus sur les sociétés de production  de poissons 

ÉDUQUER, FORMER ET SENSIBILISER AU LIEN À LA NATURE 

Concevoir et lancer un programme de sensibilisation au lien à la nature, à l’écologie (en tant que  science) et à l’éthique : ce programme sera mené à l’école, dans les services publics et à l’occasion de  campagnes d’information grand public qui mettront l’accent sur les interdépendances existant entre 

les humains et le reste du vivant, entre le bien-être de nos sociétés et les services rendus par la  biodiversité, et qui inciteront à des évolutions comportementales. Il fera appel à des partenariats entre  parcs naturels régionaux et établissements scolaires. 

Sensibiliser à la connaissance, au lien à la nature et au respect du vivant dès l’école maternelle et tout  au long de la formation des élèves: la « biophilie » est un élément crucial de l’évolution culturelle  nécessaire pour rendre nos modes de vie compatibles avec ce que la Terre peut durablement offrir. 

Ouvrir des observatoires écocitoyens de la biodiversité. Sensibiliser et fédérer les habitants autour de  la biodiversité, partager avec eux la connaissance des richesses de leur territoire. 

Utiliser l’écotourisme comme levier pour promouvoir la biodiversité et le respect des habitats naturels.  En particulier, au travers d’une démarche concertée de valorisation touristique, aider à la préservation  des zones humides via le tourisme ornithologique. 

Prenons exemple sur le Parc national de Doñana, en Andalousie, refuge pour plus d’un demi-million  d’oiseaux d’eau, qui attire annuellement plus de 400 000 visiteurs. 

Généraliser la Charte européenne pour le tourisme durable dans les espaces protégés : il s’agit d’un  outil de gestion pratique visant à assurer que le tourisme contribue au développement économique,  social et environnemental équilibré des espaces protégés en Europe. Faciliter l’adoption systématique  de cet accord aujourd’hui volontaire. 

FAVORISER LES INITIATIVES CITOYENNES AUTOUR DES ESPACES PROTÉGÉS

Créer et promouvoir un statut de « Réserve d’Initiative Citoyenne » destiné aux particuliers qui  souhaiteraient s’engager à titre individuel dans la mise en place d’aires protégées. 

Renaturer les cours d’eau en concertation et coordination avec les riverains. Réaliser des travaux de  restauration des cours d’eau et de leurs affluents afin de répondre à l’augmentation des pollutions et  à l’appauvrissement constaté de la biodiversité. 

LUTTER ACTIVEMENT CONTRE LE BRACONNAGE ET LES TRAFICS POUR QUE LES  « ESPÈCES PROTÉGÉES » LE SOIENT RÉELLEMENT 

Déployer des moyens de lutte contre le trafic et la commercialisation d’espèces indigènes, notamment  les oiseaux : en quelques années, le nombre d’espèces en voie de disparition s’est accru du fait des  prélèvements illégaux. 

Coopérer avec d’autres pays concernés en matière de lutte contre les trafics. 

Il est nécessaire de soutenir avec fermeté les 88 propositions de la FRAPNA (Fédération Rhône Alpes de  protection de la nature), en les étendant et en les adaptant aux autres régions :  http://fr.calameo.com/read/002194176ac7d26d6d3c9


Signataires :

Mathieu Gitton, secrétaire de la section de Belgique


 

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