OCCUPER L’E-TERRAIN : POUR UN PARTI SOCIALISTE CONNECTÉ AU XXIème SIÈCLE

En moins d’une décennie, l’influence d’Internet a changé la donne en matière de communication. La presse écrite a perdu de son influence, l’offre télévisuelle a été transformée par l’éclosion des chaînes “d’infotainment” (BFM, CNews et LCI), et le PS n’a plus les honneurs du 20h (ou d’ailleurs la parole politique est très peu représentée en dehors du Gouvernement et des figures aptes à créer le buzz).

Le numérique prend une place de plus en plus prépondérante dans la vie de nos concitoyen-ne-s, Nous nous devons d’investir ce terrain, de façon méthodique et professionnelle, à l’exemple de ce qu'ont pu faire d’autres formations en France comme à l’étranger. Les réseaux sociaux sont désormais une des principales sources d’information pour la population. En ces temps -sombres- de pandémie mondiale, il devient indispensable que les fédérations puissent se jouer des barrières physiques pour toucher leurs militant-e-s, leurs sympathisant-e-s et leurs électeurs et électrices. Même si chacun-e sait que des tweets ou des posts Facebook ne se transforment pas en voix dans les urnes, aucun grand parti ne peut faire l’économie d’une communication musclée et structurée pour, à défaut de faire voter, convaincre et interpeller.

Le Parti Socialiste bénéficie d’une implantation locale forte, grâce à ses 102 fédérations réparties sur le territoire national et aù-delà. Chacune d’entre elle peut être un relais, voire un créateur de contenus pour la diffusion de nos idées et de nos projets pour le pays. Voici quelques propositions pour améliorer notre présence sur le “terrain” numérique

 

1. Les outils

Internet est partout, l’exploitation des données numériques est devenue une des clés du succès. On ne peut plus se contenter d’envoyer un simple mail textuel. Les fédérations doivent pouvoir gérer leur carnet d’adresse, envoyer des newsletters locales dynamiques et interactives, analyser le taux d’ouverture, le taux de “clic” et les désabonnements, gérer les contacts en suivant les recommandations de la CNIL et de la loi RGPD. Tout cela n’est pas accessible via une simple boîte mail. Nous devons déployer partout des outils de diffusion et d’analyse des données recueillies (à l’image de la solution de NationBuilder utilisée par le siège). Militant-e-s, sympathisant-e-s ou simples curieux-ses, chaque catégorie doit pouvoir être identifiée et ciblée de la manière la plus appropriée. Ces outils doivent être les mêmes partout, et pour tous-tes. La communication doit être unifiée, en respectant les codes graphiques du Parti Socialiste, afin que les destinataires puissent identifier d’un coup d’oeil la provenance et s’approprier ces codes.

Sur les réseaux sociaux, il faut aujourd’hui plus qu’un texte simple pour accrocher l’oeil. Les flux des utilisateurs sont des suites de textes. Nous devons pouvoir aisément créer un contenu clair, visuellement accrocheur et, comme précédemment, unifié dans ses codes pour que les internautes puissent l’identifier comme provenant du Parti Socialiste. Par ailleurs, les Fédérations doivent pouvoir créer du contenu (graphismes, vidéos, podcasts) qui puisse être diffusé et relayé localement et nationalement (via une sélection hebdomadaire et/ou mensuelle).

Tout cela doit être accessible par les militant-e-s “de terrain”, souvent bénévoles et qui ne sont, dans leur grande majorité, pas des professionnel-le-s de la communication. Pour chaque fédération, la communication doit être coordonnée et les permanent-e-s du siège doivent pouvoir assister les relais locaux, afin de faciliter la création et la diffusion de ces contenus.

 

2. La formation et la coordination

Ces outils nécessitent un effort particulier de formation. Pour chaque fédération, un coordinateur ou une coordinatrice devra être formé-e à leur maniement, formation qu’il pourra par la suite dupliquer à des camarades volontaires dans sa fédération. Ce coordinateur ou cette coordinatrice sera un-e référent-e au sein de sa Fédération, et aura une liaison avec les permanent-e-s du siège pour une assistance - via des supports dédiés (messagerie instantanée et/ou ligne “support” dédiée)

Par ailleurs, des réunions (visio) seront régulièrement organisées entre les permanent-e-s du Parti et les coordinateurs et coordinatrices, afin d’actualiser les connaissances, répondre aux interrogations des un-e-s et des autres, et présenter les actions en cours au niveau national et fédéral. En campagne, cette coordination peut être renforcée via la constitution de groupes “thématiques” - dédiés à une problématique spécifique (riposte numérique, création et diffusion de visuels, comptes-rendus live de meetings et/ou de passages médias ...).

Ainsi chaque fédération aura la possibilité de proposer et diffuser des contenus de qualité, plus à même de fédérer et d’avoir un réel impact sur les débats. `

3. Le matériel

Dans certaines fédérations, les moyens manquent. Caméras, smartphones, ordinateurs sont le “kit” nécessaire pour créer du contenu - mais tout cela peut vite coûter cher. Le Parti Socialiste devra aider les fédérations pour acquérir du matériel, en négociant des remises via des enseignes et/ou des organismes sélectionnés, et il conviendra d’envisager des dotations financières supplémentaires pour les fédérations les plus en difficultés.

Les coordinateurs et coordinatrices auront la responsabilité du bon usage du matériel, qui restera la propriété de la Fédération acquéreuse. Ils et elles seront pareillement formé-e-s au maniement et à l’exploitation de ce matériel, afin d’en tirer le meilleur. Quoi de plus inutile qu’une caméra qui dort au fond de son emballage? Pour faciliter l’assistance et la maintenance, le matériel sera standardisé (même marque, fonctionnalités similaires) et des fiches techniques simples seront fournies pour les utilisateurs et utilisatrices.

 

4. Déploiement

Comme dans toute organisation, le déploiement de ces outils doit être progressif, et en concertation avec le terrain. Il est inutile de déployer à l’échelle nationale des outils qui ne seront pas utilisés parce que les potentiels utilisatrices et utilisateurs n’en voient pas l'intérêt. Aussi, certaines fédérations peuvent jouer le rôle de “pilote”, afin d’évaluer sur le terrain la pertinence de telle ou telle solution, sur une base de volontariat. L’usage qui en sera fait et les retours des militant-e-s valideront le déploiement de la solution à l’échelle nationale. Les “pilotes” ainsi formés pourront ainsi, à l’échelle régionale, assister les camarades des fédérations voisines grâce à l’expérience ainsi acquise.

 

5. Réseau des e-militants

Les militant-e-s numériques doivent être de véritables acteurs et actrices du terrain. Retweeter et partager donne certes de la visibilité, mais c’est insuffisant. Chacun.e doit pouvoir s'approprier le contenu, proposer des améliorations, des idées, poster en son nom propre. Pour cela ils doivent bénéficier de canaux de diffusion privilégiés, ascendants autant que descendants, être force de proposition autant que relais. Enfin la “liberté de conscience” doit être la règle. On ne peut partager et défendre que ce qui nous convainc déjà.

Pour chaque e-militant-e, un guide des bonnes pratiques sera diffusé, permettant de savoir quel contenu poster, à quel moment et sur quel support. (un contenu diffusé aux heures de “grande écoute” aura plus d’impact que s’il est diffusé en pleine nuit). Une charte de bonne conduite sera émise et approuvée, le non-respect de celle-ci pouvant entraîner l’exclusion du groupe (plus de diffusion des informations, retrait des groupes de messageries...).

Les coordinateurs et coordinatrices seront en charge d’animer ces réseaux, d’échanger avec les e-militant-e-s et d’assurer la liaison avec les permanent-e-s et leur fédération de rattachement.
Les référent-e-s en région doivent être en lien direct avec le ou la Secrétaire national-e à la communication qui, au Siège, doit travailler en étroite collaboration et en bonne intelligence avec des pros de la communication.

Le ou la Secrétaire national-e à la communication doit non seulement avoir une appétence pour le numérique mais aussi des compétences en la matière afin d’être légitime à ce poste. Il ou elle doit comprendre les enjeux d’une bonne communication numérique et digitale et en maîtriser les codes.

Un-e Secrétaire national-e à la communication n’est pas porte-parole du Parti socialiste. Au contraire, il ou elle est celui ou celle qui accompagne la communication numérique ou print du parti en promouvant les outils et les pratiques, en repérant les e-militant-e-s. Il n’est ni créa ni chef-fe de projet.

Les permanent-e-s du parti dédié-e-s à la communication doivent être issu-e-s de cette filière. Un-e bon-ne militant-e loyal-e n’est pas forcément un-e bon-ne communicant-e.
Un-e bon twittos n’est pas forcément un-e bon-ne community manager. Un-e bon-ne community manager n’est pas forcément un-e bon-ne DirCom.

Et un-e bon-ne DirCom print n’est pas forcément compétent-e dans le numérique.
De la même manière, DirCom et CDO sont deux missions totalement di
fférentes.

Chacun-e à son poste doit maîtriser les notions de portée, d’engagement, de rebond, de veille, de riposte, maîtriser les statistiques numériques et avoir des objectifs à remplir et des buts à atteindre afin d’augmenter la taille de ses communautés et optimiser ses ciblages.

On le voit, avec des outils bien déployés et bien utilisés, avec des réseaux motivés et animés de façon régulière, avec des contenus utilisant les codes de notre époque et des objectifs de visibilité clairement définis, l’influence de la communication numérique contribuera à donner une image d’un Parti Socialiste plus moderne, plus ancré dans son époque, et plus proche de la réalité d’aujourd’hui. Les écrans sont les tracts de notre époque, soyons présents dans chaque poche.

Premiers signataires :

Stéphane GAUTHIER (Secrétaire Fédéral à la Communication - Fédération des Alpes-Maritimes)

Élodie JAUNEAU (Secrétaire Fédérale à la Communication - Fédération de l’Essonne - Membre du Bureau National du Parti socialiste)

Frédérique BERTHEREAU (Déléguée Fédérale à la Lutte Contre les Violences faites au Femmes - Fédération des Alpes-Maritimes)

Raphaël GALMICHE (Premier Secrétaire Fédéral Adjoint en charge de l’organisation et de la rénovation - Fédération des Alpes-Maritimes)

Laure BOTELLA (Secrétaire de section Magny - Val-de-Seine - Fédération du Val d’Oise)

Pierre MOAL (Secrétaire fédéral en charge de la Riposte Numérique - Fédération du Finistère)

Ninuwé DESCAMPS (Secrétaire Fédérale à la Communication Numérique et à l’Egalité Hommes-Femmes - Fédération du Var)

Liste des signataires : Delphine Pineda (Membre du Conseil National du PS-75), Gérard Feydel (Secrétaire de section-91), Damien Allouch (Maire d’Epinay-sous-Sénart-91), Axel Berriaux (Animateur fédéral du MJS des Alpes-Maritimes-06), Julien Navarro (Militant-06), Christine Revault d’Allones Bonnefoy (Membre du Conseil National-07), Thomas Roller (Premier Secrétaire Fédéral de la Fédération du Var-83), Ghislaine Salmat (Militante-95), Michaël Vincent (Secrétaire Fédéral-Fédération des Français de l’Étranger), Dine Ladjal (Militant-54), Nadia Huberson (Secrétaire Fédérale-Fédération des Français de l’Étranger), Christine Mirauchaux-Cuturello (Militante-06), Christian Chotard (Militant-91), Laure Pallez (Secrétaire Fédérale- Fédération des Français de l’Etranger), Ernestine Cissé (Membre du Conseil Fédéral de la Fédération de l’Essonne, militante du MJS-91), Romain Jolly (Secrétaire de section-91), Estelle Picard (Militante-79), Ronan Le Berre (Adjoint au Maire de Le Relecq-Kerhuon, Trésorier de Section, 29), Clovis Cassan (Maire des Ulis-91), Frédérique Hachmi (Adjointe au Maire de Créteil, Secrétaire Fédérale-94), Louis Estelle (Animateur Fédéral du MJS des Alpes-de- Haute-Provence-04), Romain Vigneron (Militant-76), Margaux Vidal (Conseillère Fédérale-69), Christophe Fouillère (Premier Secrétaire Fédéral de la Fédération d’Ille-et-Villaine, Adjoint à la Maire de Rennes-35), Marc-Antoine Passot (Secrétaire Fédéral-01), Sébastien Brayle (Maire de Cadalen-81), Béatrice Coste (Membre du Conseil National du PS-29), Luc Simon (Secrétaire de section-35), Pierre-Alain Weill (Militant-75), Florence Leclerc (Militante-75), Yannick Bré (Conseiller Municipal d’Iffendic, Conseiller Communautaire, Membre du Conseil Fédéral de la Fédération d’Ille-et-Villaine-35), Marilyne Cosme (Militante, 93), Manola Pausicles (Membre du Conseil National, Secrétaire Fédérale de la Fédération de Meurthe-et-Moselle-54), Hugo De Sa Pereira Pinto (Militant-94), Xavier Garcia (Premier Secrétaire Fédéral de la Fédération des Alpes- Maritimes-06), Jean-Louis Alunno (Membre du Conseil Fédéral de la Fédération des Alpes-Martimes-06), Anne Alunno (Militante-06), Kevin Lamberdire-Casta (Militant-72), Maxime Picard (Conseiller régional de Bretagne, Adjoint au Maire de Questembert, Premier Secrétaire Fédéral de la Fédération du Morbihan-56), Yasmine El Jaï (Secrétaire fédérale de la Fédération de Paris-75), Frédéric Orain (Conseiller Municipal,Premier Secrétaire Fédéral de la Fédération du Loir-et-Cher-41), Gilles Vollant (Militant-91), Cédric Masset (Militant-56), Boris Faure (Conseiller Consulaire, Bruxelles-Belgique), Frédéric Audibert (Militant-94), Sylvain des Rochettes (Secrétaire de Section-31), Aleksander Glogowski (Membre du Conseil Fédéral de la Fédération de Paris-75), Fabienne Dalmasso (Militante-06), Emma Antropoli (Adjointe Au Maire du Pré-Saint- Gervais, Militante-93), Philippe Aubert (Secrétaire Fédéral de la Fédération de Loire-Atlantique-44), Frédéric Pellegrinetti (Secrétaire Fédéral de la Fédération des Alpes-Maritimes-06), Alexis Lefranc (Secrétaire Fédéral, Fédération des Français de l’Étranger-Londres), Daniel Bruyère (Secrétaire Fédéral de la Fédération des Hauts-de-Seine-92)

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