Mardi 27 juin 2023, un adolescent est mort, tué à bout portant par un policier. Toute notre solidarité va à sa famille et à ses proches face à ce drame. Depuis trois jours, une intense émotion et une immense colère légitimes traversent notre pays, nos villes et nos quartiers.
Nous condamnons fermement toutes les violences et dégradations et nous appelons au retour de la paix civile. On ne rend jamais justice en s'attaquant à nos services publics, aux transports en commun, aux commerces et aux biens des habitants des quartiers populaires, premières victimes de ces dégradations.
Les républicains que nous sommes expriment un fort besoin de justice. Le policier auteur du tir sur Nahel est inculpé pour homicide volontaire, il est en détention provisoire. Nous nous en remettons au travail de la Justice pour l’établissement des faits et leur juste sanction.
Nous saluons le travail de tous les agents publics, policiers, gendarmes, pompiers, personnels de santé, agents de propreté qui sont mobilisés ces derniers jours et nuits. Nous apportons tout notre soutien aux maires et élus locaux, une nouvelle fois en première ligne et aux associations et habitants qui œuvrent à l’apaisement.
Mais les appels au calme ne peuvent pas suffire. Nous demandons au Président de la République et à son Gouvernement des actes politiques forts et rapides.
Depuis 2005, trop peu de choses ont changé pour les habitants des quartiers populaires malgré l’engagement des collectivités locales, l’enterrement du plan Borloo par le Président de la République en 2018 en est la preuve. Or on ne répond pas à une crise sociale et à une défiance vis-à-vis des institutions qui durent depuis des décennies en décrétant l’état d’urgence.
Parce que nous sommes attachés à l’ordre républicain, parce que nous sommes attachés à la police dans notre pays, nous le disons clairement : il faut urgemment redéfinir une doctrine de maintien de l’ordre, travailler à une réforme de la formation des policiers, à une refonte des autorités de contrôle et de sanction de nos forces de l’ordre mais aussi à une nécessaire évaluation de l’application de la loi de 2017 sur l'utilisation d'une arme en cas de refus d'obtempérer en vue de la réviser.
Enfin, nous devons lancer les chantiers structurels qui permettront de retrouver la cohésion de notre pays : augmentation des moyens de la politique de la ville, lutte contre les discriminations, combat contre les inégalités scolaires, politiques de mixité sociale et priorité à la jeunesse.