Au sein de notre parti, nous sommes porteurs et porteuses d’une histoire commune mais il est important aujourd’hui de revoir ce qui nous fonde et que nous organisions, encore mieux, le débat en interne.
Car ce qui fait la force de notre parti sont nos différences, nos divergences, les apports générationnels, ceux issus des mouvements sociaux ou citoyens. Tout cela doit s’inscrire dans la construction de notre nouveau projet au-delà de positions trop fermées. Nous devons mettre les mêmes mots, conduire les mêmes combats pour construire un socle commun tout en reconnaissant nos réussites et en mettant le doigt sur nos erreurs voire nos déviances.
Il est essentiel de revoir les modalités de décision au sein de notre parti et de développer la démocratie interne pour donner un sens plus participatif à notre parti.
Il faut redonner le pouvoir aux militants et citoyens avec l’organisation par exemple d’université populaire qui permettrait de donner des explications stratégiques et/ou les raisons des décisions prises, ce qui évitera les déceptions et abandons portés par un sentiment d’injustice ou d’inutilité. Il faut redonner au Conseil fédéral des pouvoirs d’actions. La décision collective doit retrouver son sens.
Cela passe par un enjeu de redynamisation ou regroupement des sections à faible adhésion afin que les militants ne se sentent pas seul.e.s. et que notre Parti reste présent sur l’échelon le plus près de nos concitoyens.
Pour que notre parti soit un parti de débat, il nous faut regagner la confiance des militants et sympathisants qui nous ont quittés en leur proposant un projet de société qui les concernent. Nous devons également faire que notre parti ne soit pas le parti d’une classe ou d’une catégorie, il est donc nécessaire de rééquilibrer la représentativité des classes sociales au sein de notre parti comme au sein des institutions.
Tout cela ne peut se faire sans la formation des militants et des sympathisants et élargir les informations sur les actions et combats conduits pour armer les militant.e. s pour être plus convaincant.e.s.
Il est tout aussi important que les élus socialistes des différentes collectivités travaillent en complémentarité et qu’une réelle coopération et une mutualisation se mette en place afin que les élus socialistes se retrouvent pas isolé.e.s.
Des propositions concrètes :
- Elargir la base militante, favoriser la création d’un “Sas” permettant à des sympathisants ou de simples citoyens de s’agréger à nos travaux, de manière ponctuelle ou continue en fonction des thématiques
- Par l’accès à une cotisation modérée pour les plus démunis (20€ pour commencer), prévoir ensuite des tranches en fonction des revenus imposables
- Par le parrainage
- Prévoir la possibilité de retour sous conditions (passage devant une commission fédérale) pour des militants ayant fait une parenthèse en dehors du Parti
- Par le travail avec des associations à vocation sociale de portée nationale (resto du cœur, secours populaire, ONG…)
- Renforcer la vie démocratique de nos instances
- Par la consultation militante régulière sur les sujets en débat à l’assemblée (vote électronique) : réintroduction des pesticides, allongement du délai de recours à l’IVG, plan de relance, ….
- Par la convocation régulière et contrôlée d’assemblées militantes
- Par la mise en place de guichet pour des recours possibles de militants directement au niveau national (30 signataires + 2 élus par exemple)
- En veillant à la parité de nos listes aux élections en introduisant un critère d’âge moyen des listes
Pour un parti ouvert sur son temps
Le parti socialiste est un parti ouvert sur son temps. Nous devons savoir expliquer et positiver les actions conduites lorsque nous sommes en responsabilité et avons été en responsabilité. Le bilan du quinquennat Hollande a été fait, il faut nous réapproprier les résultats et avancées sociales, tout en conservant un regard juste sur nous-mêmes.
Nos partenaires du monde associatif représentatif et syndical attendent des réponses de notre part, nous devons reprendre le dialogue actif avec eux afin que se reconstituent les alliances sociales qui ont porté nombre de nos combats.
Être un parti ouvert sur son temps, c’est être un parti présent, un parti moteur de la gauche sans pour autant s’effacer. Nos concitoyens sont en demande d’union de la Gauche et des Ecologistes. Les dernières élections ont montré que partout où elle a été possible, cette stratégie s’est avérée gagnante. Pour ce faire, il ne faut pas sous-estimer mais encore moins surestimer la force de notre parti. N’oublions pas notre étiage électoral de 2017.
Cela nécessite que nous dialoguions avec les autres forces de gauche sur ce que nous partageons et comment nos différentes sensibilités sont complémentaires pour un projet commun sociale, écologique, démocratique et républicain qui réponde à la situation politique et économique.
Être un parti ouvert sur son temps, c’est prendre en compte l’abstention et la fragilité des institutions qu’elle porte. Il nous faut redonner confiance. La question de nos institutions est un enjeu primordial. Le parlement est devenu une chambre d'enregistrement, les projets de loi ne sont pas l'expression des citoyens, la démocratie est devenue un chèque en blanc donné pour 5 ans à un seul homme. Notre parti peut porter ce discours pour une évolution, comme par exemple la question de la proportionnelle adoptée en 1983 qui marquerait un nouveau contrat avec les citoyens, qui les réconcilieraient avec leurs dirigeants, elle serait le point de départ d’un renouveau démocratique nécessaire aux exigences sociales-écologiques de demain.
Aussi, 5 idées fortes doivent guider notre action à l’avenir
1. L'écologie et le social pour tous
- Traiter avec égalité et équité la dimension environnementale et la dimension sociale dans les villes, les périphéries et le rural. Notre parti a comme devise « Social et Ecologie ». Il doit s’appuyer encore plus sur ces deux valeurs pour construire un avenir moins sombre en matière d’environnement tout en portant une attention particulière aux derniers de cordée. Fin du monde et fin du mois, même combat, encore plus d’actualité dans notre parole politique.
2. Redonner de la crédibilité au parti socialiste
Nous avons parfois tendance à faire profil bas, à accepter, souvent sans débattre, les railleries ou les oukases de certains de nos partenaires et plus généralement de beaucoup de nos concitoyens ces derniers temps. N’oublions pas notre histoire, n’oublions jamais les grandes avancées économiques, sociales et sociétales qui sont issues de gouvernements dirigés par un de nos Camarades. Soyons fiers. Les Français attendent beaucoup de la Gauche et du Parti socialiste quand il est au pouvoir. Nous avons fait beaucoup, nous avons aussi déçus. Reprenons une parole claire et rappelons toutes les avancées depuis des décennies qui sont dues au Gouvernements de Gauche. N’occultons pas cependant nos erreurs et faisons-en sorte qu’elles soient des réussites de demain. Nous pensons entre autres exemples au droit de vote des étrangers aux élections locales. Le dire, c’est bien, le faire c’est mieux à l’heure ou une grande partie de nos quartiers défavorisés ne croient plus en la République
3. Réformer les institutions :
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Réformer le fonctionnement des conseils municipaux (ceux-ci devraient obligatoirement être visibles en vidéo et devraient permettre une expression libre déposée par 5 habitants ou corps constitués)
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Imposer les conseils de quartiers dans toutes les communes
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créer un rapport plus étroit entre les élus et les militants. Il ne s’agit pas d’ignorer le rôle et les efforts des élus sur leur communication à l’intention des militants (newsletter, site internet…) mais il semble important que le lien fort irrémédiablement créé pendant les campagnes perdure après et que les élus viennent, en toute camaraderie, non pas rendre des comptes mais expliquer leurs actions, leurs prises de position dans leurs différentes instances
4. Le travail comme valeur cardinale ou comment mettre fin à l’ultra-libéralisme
L’un des effets de la financiarisation sur les stratégies d’entreprises est d’inverser la relation entre l’investissement productif et la finance et de garantir aux actionnaires un niveau de rendement stable, en dépit des difficultés économiques dans la sphère réelle. On comprend que dans cette configuration, le travail devienne naturellement une variable d’ajustement. Dans cette période de doutes et de crises, nous devons adresser un message d’espoir au monde du travail. Il est temps ensemble de redresser la France dans une perspective de progrès. Nous plaidons pour une articulation plus étroite des obligations en matière de pénibilité, d’égalité professionnelle, de prévention des risques psychosociaux, de seniors, de qualité de vie au travail
5. Faire vivre la République qui doit faire sens pour tous
Une politique de la ville qui crée du béton mais pas d’espérance
Depuis bientôt 40 ans, les politiques publiques tentent de répondre à la difficulté des quartiers défavorisés. Elles ont toutes porté comme objectif la mixité sociale, l’intervention sur le bâti, la lutte contre l’enclavement, l’attractivité des entreprises, la lutte contre l’insécurité, l’attribution des logements sociaux…
Les populations de ces quartiers dits défavorisés se vivent comme des « citoyens de seconde Zone » avec un statut de « sans utilité » en opposition à l’idée d’utilité imposée dans une société méritocratique comme la nôtre. Alors que les habitants sont aujourd’hui jugés sur leur utilité dans la société, ces populations cumulent tous les formes d’inutilité : chômage, décrochage scolaire, isolement, pauvreté, absence d’engagement, ennui, repli du quartier…
Serions-nous une nouvelle fois au bord de l’implosion ?
La gauche, ancrée dans ses valeurs d’émancipation, de justice sociale doit impérativement se ressaisir de cette question. Elle en a le devoir. Comme elle l’a initié en 1981, elle est seule capable d’avoir le courage de l’aborder sans détour. Elle ne doit pas se résigner, elle doit relever ce défi et doit combattre ce fléau de l’isolement des quartiers qui à terme feront l’objet d’autres tensions si nous ne réagissons pas.
Pour cela, il est important de promouvoir l’éducation populaire et soutenir le monde associatif ainsi que le pouvoir d’agir pour combattre les inégalités et favoriser la participation citoyenne.
Les formes de militantisme ont changé. Les citoyens exigent d’être directement et plus souvent consultés sur des questions importantes pour notre société. Le Référendum, tel qu’il est actuellement prévu par notre constitution, ne permet pas une libre expression des citoyens. Il sert à sanctionner souvent le pouvoir en place en omettant de répondre à la question posée, pire, le résultat peut ne pas être pris en compte par le gouvernement. Le référendum de 2005 a porté un coup fatal à ce type de consultation quand le sens du vote qui était « NON » se transforme finalement en « OUI »
Plus proche de nous, la question de la demande de référendum sur la privatisation des aéroports de Paris a montré une vraie mobilisation des partis de Gauche et plus généralement des citoyens. Le nombre de signatures nécessaires pour obliger à cette consultation, les multiples chausse trappes du gouvernement pour rendre compliquée une histoire simple ont rendu cette consultation caduque. Les « gilets jaunes » ont rendu public le RIP. Il est important que notre parti rende plus facile d’accès la saisine des Français.
Lutter sans faiblesse contre les déviances et les séparatismes qui abiment la République et sa devise
Plus de 8 ans désormais, que la France est victime d’atteintes graves à sa philosophie des Lumières, ses libertés, son « art de vivre ». Renoncer non, dénoncer, oui, se replier donc se rabougrir, jamais. Nous devons saluer la prise de parole de notre premier Secrétaire sur le dernier attentat islamiste. Discours clair, sans concessions ou le chat a été appelé chat….
Il n’en demeure pas moins, et cela fait écho à notre critique constructive mais ferme de la politique de la ville, que des pans entiers de notre pays n’entendent pas ce discours sur les valeurs républicaines tant le désœuvrement, le désespoir de lendemains qui ne chantent pas et, pour certains, ne chanteront jamais.
Les services publics, l’accès à la santé pour toutes et tous, l’Education Nationale doivent être les fondements de notre renouveau.
La Doxa libérale de la Commission européenne a fait des dégâts dans l’union européenne en ce qu’elle a apporté des réponses austéritaires à des crises qui méritaient un soutien économique et social, productif et écologique et c’était une erreur. Le Covid et son confinement, passé et à venir, nous montre ce qu’il ne faut absolument plus faire. Affirmons-le.
La Laïcité heurte beaucoup de monde car c’est un concept abstrait qui est pris comme une insulte aux religions. Expliquons là.
Notre République est Une, Indivisible et Laïque. Faisons que notre parti la fasse partager à l’ensemble de ce qui fait les Françaises et les Français.
1ers Signataires :
Fabrice Matteucci SF 69 Conseiller municipal Caluire-et-Cuire,
Yann Crombecque 1er secrétaire fédéral du Rhône membre du CN ,
Christiane Constant SF au Nouveau Rhône Conseillère régionale,
Thomas Bonnefoy SF 69 (Lyon),
Michèle Edery, Maire-adjointe St Fons Conseillère métropolitaine Métropole Grand Lyon,
Patrick Joannon Secrétaire de section SF 69 (Bron),
Laura Gandolfi SF 69 Adjointe Villeurbanne,
Patrick Bourrassaut Maire de Valsonne Conseiller Communautaire Ouest Rhôdanien,
Joëlle Séchaud SF 69 Conseillère municipale Oullins Conseillère métropolitaine Métropole Grand Lyon,
Marc Cachard SF 69 (Rillieux-la-Pape),
Djamel Bouabdalllah SF 69 Conseiller municipal Bron