Pour un PS renouvelé


Thème : Réforme statutaire du PS


Télécharger la contribution


REDONNER DU SENS ET DU SOUFFLE AU MILITANTISME


METTRE EN PLACE UN RÉEL PARCOURS MILITANT EN REDEVENANT UNE ÉCOLE DE COMBAT POLITIQUE

Dès son arrivée, le militant doit être accompagné. Il doit se voir remettre un guide d'accueil expliquant de manière simple le fonctionnement du parti et les principales propositions politiques.

Un parrain doit être nommé dans sa section pour l’accompagner durant ses 1ers mois.

Un week-end de formation doit accueillir tous les trimestres les nouveaux adhérents au siège national. Ce moment permettra aux nouveaux de se familiariser avec des socialistes d’autres fédérations et de se former à l’histoire du parti, à la prévention contre le sexisme/harcèlement ainsi qu’à la prise de parole dans les médias.

Ensuite, un parcours de formation organisé par chaque fédération permettra aux militants d’améliorer leurs compétences. Ces ateliers seront obligatoires pour être éligible aux instances locales et nationales.

Il faudra :

  • Renforcer les moyens du secrétariat national à la formation, et son équivalent fédéral qui doivent être au cœur du parti.

  • Privilégier des formations en petits groupes où la prise de parole est valorisée et encouragée


METTRE EN PLACE DES « UNIVERSITÉS POPULAIRES ITINÉRANTES » (UPI)

Pour faciliter la circulation des idées au sein du Parti socialiste et aider à l’animation des fédérations, nous proposons de créer des « universités populaires itinérantes » (UPI).

Des intellectuels pourraient effectuer des conférences « clé en main » à travers les territoires.

Ces conférences seraient ouvertes bien sûr aux militants du parti mais aussi aux sympathisants et aux curieux.


CRÉER DES BOUQUINERIES MILITANTES

Une bourse au livre qui met à disposition des militants ou des simples curieux des ouvrages de référence et d’actualité et qui permette ainsi l’échange de livres. Cette « bouquinerie » mettrait à disposition de tous des ouvrages récents ou anciens en lien avec l’action politique, mais pas uniquement.

 

REPENSER ET PROMOUVOIR LE PROJET SOCIALISTE


SE REMETTRE AU TRAVAIL : LE RÔLE DES COMMISSIONS THÉMATIQUES

Les membres du BN et du SN doivent animer des commissions thématiques ouvertes à toutes et tous. Elles seront chargées de formuler des propositions de résolutions.


FAIRE DU CN UNE VÉRITABLE ASSEMBLÉE

Les commissions proposeront des résolutions au CN pour enrichir la ligne politique.

Cela permettra à chaque militant de contribuer directement à la ligne nationale.

Ce nouveau fonctionnement du CN aura l’avantage de démocratiser le travail idéologique et de mettre en avant de nouveaux militants. Elle mettra le PS dans une dynamique de travail, tout en mettant à jour régulièrement le projet socialiste.


SORTIR DE L’ÉLECTORALISME : REPRENDRE LA LUTTE IDÉOLOGIQUE

Le militantisme ne doit pas se résumer à être actif uniquement durant les campagnes électorales. Le rôle de la direction nationale doit être d’accompagner les fédérations et les fédérations d’accompagner les sections pour fournir du contenu pour réagir à l’actualité tout au long de l’année. Nous devons construire un calendrier d’action national avec des thématiques chaque mois et des journées d’action nationale régulières (conférence de presse locale, pétition, tractage...).

 

REDESSINER L'ORGANISATION DU PARTI SOCIALISTE


UNE NOUVELLE GÉOMÉTRIE MILITANTE

Nous pourrions imaginer 3 nouvelles échelles de militantisme :

  • Le militant : Le militantisme est un choix de vie, accepter de s’engager et de s’exposer pour défendre des idées, qui sont autant de repères dans la pensée et dans l’existence.

  • Les volontaires : pas encartés, ils ne participent pas aux désignations des candidats. Cependant, ils sont actifs et structurés le temps des campagnes.

  • Les soutiens : reçoivent régulièrement des informations et de la documentation, participent aux campagnes.

Propositions annexes :

  • Organiser au niveau local les luttes au plus proche des habitants en mettant à contribution les moyens du national

  • Mettre fin à la règle des 6 mois d’adhésion

  • Faire un secrétariat national resserré (6 personnes max.)

  • Faire élire le SN par le CN

  • Distribuer des délégations thématiques aux membres du BN

  • Débat d’actualité où chaque semaine un parlementaire présente l’actualité parlementaire des groupes socialistes

  • Les élus doivent rendre des comptes aux militants

 

ALLER À LA RENCONTRE DE LA SOCIÉTÉ

« Le manque d’ancrage social du PS est l’une des principales sources de préoccupations de ses dirigeants et l’un des principaux facteurs explicatifs de son déclin. Naguère, le PS pouvait s’appuyer sur un certain nombre de relais et d’acteurs sociaux qui lui permettaient d’avoir prise sur la société : syndicalisme, fédérations des œuvres laïques et autres associations enseignantes, nouveaux mouvements sociaux, associations, etc. Toutes ces sources se sont taries. Le PS est hors-sol, comparable à une entité gazeuse. Cependant, cette « désaffiliation » s’explique aussi par le déclin de ses traditionnels relais sociaux : le syndicalisme est en berne, les nouveaux mouvements sociaux ont fait long feu, les associations-relais, comme SOS Racisme, n’ont plus le même poids qu’autrefois. Ce qu’il faut aujourd’hui comprendre, c’est que l’ancrage social du PS ne passe plus nécessairement par le relais d’autres grandes organisations sociales. »


RETROUVER UN VÉRITABLE OUTIL DE DIFFUSION DE MASSE

Nous devons recréer un nouvel organe de presse à large diffusion qui renoue avec les grandes heures de la Nouvelle revue socialiste ou de Frontières où pourront contribuer les militants, les élus et les soutiens du PS.


UN PARTI AU SERVICE DE SES MILITANTS

« Pour réconcilier les citoyens avec le PS, il faut plutôt en faire un véritable « parti de services », c’est-à-dire pas simplement un organe où les militants se réunissent périodiquement, mais un espace quotidien de rencontres, d’échanges, et de services, marqué par l’esprit coopératif. Dans un contexte de raréfaction des services publics et d’individualisme croissant, mais aussi de foisonnement d’initiatives locales indépendantes, il serait bon qu’un parti progressiste prenne sa part au développement d’un certain nombre de services : prêt de livres, garde d’enfants, cours du soir pour lycéens et étudiants, formation professionnelle pour chômeurs ou travailleurs peu qualifiés, etc. »


SOCIALISME, CONVIVIALITÉ ET OUVERTURE ⇒ OUVRIR LES PORTES ET LES FENÊTRES DE LA VIEILLE MAISON « LA MAISON DE LA GAUCHE »

Faire de chaque local du PS une « Maison de la gauche » ouverte à toutes et tous les militants et activistes de tous les partis et associations engagés dans des combats en résonance avec les valeurs du PS.


LE STAND UP OU LE COMBAT CULTUREL PAR LA PRÉSENTATION DES PROBLÈMES DANS L’ESPACE PUBLIC OU ACTIONS COUP DE POING

L’espace public est ainsi un lieu à réinvestir. Pour contrer la crise de confiance des Français dans la politique et dans les partis politiques en particulier, un excellent moyen de repolitisation est d’aller présenter au plus près de nos concitoyens le projet socialiste.

C’est ainsi que le stand up, pratique qui consiste pour l’élu, l’impétrant ou le militant à prendre la parole dans l’espace public et à amener les passants à s’intéresser à l’action politique en leur présentant la réalité des problèmes, est un moyen utile et efficace de mener le combat culturel.


DES PERMANENTS REVALORISÉS

Les permanents sont une réelle chance pour un parti politique, si leur rôle est correctement défini et s’ils sont formés, ils constituent un outil sans égal au développement et à l’action opérationnelle.

Afin d’assurer un suivi quotidien et complet de chaque strate du parti, les permanents doivent être assignés en suivi actifs des fédérations (écoute, audit interne, aide à la création d’outils d’organisation et de communication, déplacements et rencontre des militants).


LUTTER CONTRE LES VIOLENCES INTERNES AU PARTI

Le PS doit faire preuve d’exemplarité dans sa lutte interne contre les discriminations. Il paraît nécessaire de promouvoir la formation obligatoire de tous les militant.es à la lutte contre les VSS et les discriminations (racisme, validisme, lgbtphobie...) avant leur prise de responsabilité dans et en dehors du parti. Pour assurer le suivi, l’écoute et l’accompagnement des victimes de discriminations, la commission de luttes contre les VSS doit avoir le même poids que la CDC. La saisie de cette commission doit également être facilitée par une procédure dématérialisée dans un 1er temps, elle doit impérativement être anonyme sauf demande expresse.

Le parti ne doit pas rester renfermé sur lui-même et doit prendre l’initiative de consulter et de faire auditer ses fédérations par des associations indépendantes à intervalles réguliers afin de faire évoluer ses pratiques au fil du temps. Un·e permanente doit également être attitré·e à la lutte contre les violences et au renvoi si nécessaire des militant·es vers un réseau local de personne dites « de confiance ».

Notre parti doit pouvoir être un exemple de l’engagement des femmes en politique et démontrer d’avantage une réelle volonté de mettre en avant nos candidates et élues socialistes. Elle devrait se traduire par :

  • Un octroi paritaire et réglementaire des circonscriptions dites gagnables mais aussi dans les têtes de listes

  • Une favorisation de l’alternance des prises de parole lors de nos réunions.

  • Une facilitation l’accès des femmes au sein de notre Parti (Garde d'enfants, visio,...)

  • L'inscription d'une parité dans l’ensemble des instances nationales et fédérales

 

UNE COMMUNICATION NUMÉRIQUE EN PHASE AVEC SON TEMPS

Les revues qui ont servi autrefois à essaimer les idées et propositions du Parti ne peuvent aujourd’hui plus fonctionner. Pourtant le besoin de transmission des idées est toujours aussi fort. Il faut s’adapter à l’air du temps.

Il faut que les moyens qui étaient hier consacrés à former une rédaction soient aujourd’hui dédiés à avoir un véritable service de production.

  • Organiser un réel pôle de création de contenu audiovisuel (ex. 3 CM, 1 cadreur/monteur, 1 graphiste)

  • Adopter les codes de notre époque :

    • Faire des memes politiques et suivre les trends

  • Raccourcir les circuits de validation

    • Laisser une véritable liberté artistique aux créateurs de contenu pour permettre une plus grande réactivité et répondre de manière adéquate aux trends

  • Intégrer les communicants dans la discussion sur la stratégie politique, quitte à démocratiser la désignation du/de la directeur·rice de la communication du PS

    • Faire élire par le BN le.la dircom


UNE COMMUNICATION INTERNE NUMÉRIQUE EFFICACE POUR UNE DÉMOCRATIE REVITALISÉE

a. Le constat

Il est nécessaire de raffermir le lien entre les militants « de base » et les cadres et élus. Notre structure démocratique est à la fois notre force et notre faiblesse. Elle nous démarque de nos concurrents de gauche et nous permet de faire vivre une démocratie et une méritocratie militante.

Malheureusement, les décisions stratégiques du Parti sont décidées à huis-clos entre une poignée de responsables diffusant par la suite leurs consignes aux 1ers fédéraux et secrétaires de section de leur majorité.

La multiplicité des strates entre l’adhérent et le Secrétariat national (qui lui-même dépend en pratique du cabinet du Premier secrétaire) isole ce dernier et démotive les militants qui souhaitent s’investir au PS pour ses valeurs mais autour d’un projet différent et plus moderne.

Un intranet efficace permettrait de re-démocratiser le Parti socialiste et de rapprocher le militant de la décision politique en le faisant intervenir régulièrement par le vote et en lui permettant de soumettre lui-aussi des résolutions au vote du Parti.


b. Une solution moderne et innovante

À l’instar de LFI ou d’EELV, nous devrions créer une plateforme interne sur laquelle chaque adhérent posséderait un compte avec un identifiant et un mot de passe.

  • Cette plateforme doit lui permettre de suivre l’actualité du Parti depuis la page d’accueil, de retrouver les kits de communication des campagnes en cours, les argumentaires et les feed des comptes RS du Parti.
  • On doit aussi pouvoir y passer directement commande de tracts et de matériel de campagne pour sa section auprès du national.

  • Cette plateforme doit permettre le paiement sécurisé, à temps pour le Congrès et en toute transparence des cotisations annuelles par CB.

  • Cette plateforme doit permettre de mettre facilement au vote de tous les adhérents du Parti socialiste les résolutions et orientations politiques du parti entre les Congrès.

  • Elle doit aussi permettre à chaque adhérent à jour de cotisation de proposer lui-même des résolutions soumises au vote de l’ensemble du parti, à tout moment, dès lors qu’il obtient les signatures d’au moins 5 % des adhérents.

  • Nous pourrions aussi dématérialiser les élections des cadres du PS afin de permettre à tous ceux qui ne peuvent se rendre physiquement à un bureau de vote le jour de l’élection d’y prendre part. Cette mesure ne doit pas se substituer au maintien des bureaux de vote physiques pour nos adhérents qui auraient des difficultés d’accès au numérique.

  • On doit pouvoir y soumettre aisément une demande de création de section.

  • Chaque militant doit pouvoir trouver sur l’intranet le nom et le contact (au moins mail) de chaque cadre du PS.

  • On doit pouvoir y retrouver l’agenda de la semaine de sa section (+ grands événements fédéraux et nationaux).

La création de cet outil est un investissement qui permettra un gain de temps considérable pour l’ensemble des permanents et des cadres du PS, assurant une rentabilité à moyen terme en mettant fin à de nombreuses tâches chronophages et automatisables qu’ils sont actuellement contraints d’effectuer. Ce temps libéré permettra à permanents et cadres de dédier plus de leur temps au politique.

Il permettra de raffermir le lien cadre-militant et adhérent-national. Cette réforme permettra de concrétiser les débats quotidiens des militants. Cette mesure serait par ailleurs cohérente avec le programme du PS qui défend la création d’un référendum d’initiative citoyenne.

Il permettra de sécuriser et faciliter le paiement des cotisations des adhérents, rendant infalsifiable les montants et les dates de paiement.

Il permettra d’élargir le corps électoral des élections du Parti socialiste en permettant à tous ceux qui ne peuvent se déplacer de prendre part aux élections.

Il permettra de fluidifier le flux des informations entre national et militants, simplifier l’accès au matériel de campagne. Il permettra de lutter contre le sentiment d’opacité que ressentent de nombreux socialistes.


Signataires :

Nathan Abou

Rémi Cardon

Lucas Gricourt

Nadia Kharfallah

Aurore Pageaud

Paul Puig

Inès Rabei


Télécharger la contribution

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.