Emmanuel Macron, avec le gouvernement d’Élisabeth Borne, veut imposer aux Françaises et Français de travailler deux années supplémentaires. Repousser l’âge légal de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, n’a rien d’inéluctable puisque la trajectoire financière de notre régime est maitrisée.
Cette mesure creuserait les inégalités car ce sont les plus modestes et les femmes qui en paieraient le prix fort. Elle volerait les meilleures années de la retraite. Elle aggraverait les problèmes écologiques auxquels nous sommes confrontés. C’est un choix de société.
Injustifié et injuste, ce report de « deux ans fermes » suscite un rejet massif et un mouvement social historique. Les groupes de la Nupes à l’Assemblée nationale comme ceux de gauche et écologistes du Sénat sont déterminés à combattre avec force cette grande régression. Et ce d’autant qu’elle est imposée de façon brutale dans le cadre d’un 49 .3 déguisé. En effet, passant par le budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSS), le gouvernement a recours à l’article 47-1 de la Constitution pour réduire à peau de chagrin le débat parlementaire. Il peut ainsi agir sans vote, avec une ordonnance.
Les partisans d’Emmanuel Macron prétendent que des contreparties sont accordées. Il n’en est rien. Dans le texte de loi soumis au parlement à partir du 6 février, les reculs sont majeurs, les avancées introuvables. Bien des promesses brandies par la macronie s’évaporent dès lors qu’elles sont regardées de près.
Ce document vise à décrypter le projet de loi du gouvernement. Il donne les grands axes sur lesquels député·es et sénateurs·trices de nos groupes de gauche et écologistes se battront ensemble. Notre objectif commun est de faire reculer le gouvernement par la mobilisation sociale et la bataille parlementaire. Et de viser le droit à la retraite à 60 ans.