En réduisant les élèves au statut d’agent économique dont le seul objectif serait d’avoir une place immédiate sur le marché du travail, le Président de la République poursuit sa casse du service public scolaire.
Après que le nombre d’heures d’enseignement général ait été réduit sous le précédent quinquennat, c’est désormais le temps en entreprise qui est allongé et même rémunéré : cette confusion entre l’enseignement professionnel et l’apprentissage confirme sa volonté de mettre fin aux ambitions éducatives de la formation professionnelle.
Nous, députés socialistes, défendons une revalorisation des filières professionnelles afin de réduire les inégalités sociales qui gangrènent la formation professionnelle.
Les élèves en lycée professionnel sont malheureusement les plus défavorisés : 93,4% des lycées professionnels ont un IPS (indice de position sociale) inférieur à la moyenne nationale et sont composés d’élèves plus souvent orientés du fait de leurs difficultés scolaires qu’en raison d’une réelle vocation.
La revalorisation des filières professionnelles est donc un enjeu de justice sociale majeur. Elles doivent gagner en attractivité par des accompagnements pédagogiques adaptés, des pratiques actives et collectives, des enseignants valorisés, des équipes pluri-disciplinaires dédiées, une qualité et une sécurité des stages assurées…
N’oublions pas que, très souvent, en entreprise, ces lycéens, de plus en plus jeunes, se voient attribuer des missions ingrates, subissent des accidents du travail plus nombreux que la moyenne, sont soumis à des horaires difficiles et exposés à des produits chimiques … L’amélioration de leurs conditions de stage doit être une priorité.
Nous prônons également un renforcement des enseignements généraux afin de sécuriser les parcours scolaires et professionnels des jeunes. L’objectif doit être de leur permettre l’émancipation.
Dans un monde en perpétuelle mutation, ces enseignements scolaires apportent en effet aux élèves une culture générale pour leur permettre une compréhension fine de la société et des compétences transversales pour pouvoir s’adapter aux mobilités professionnelles.
C’est en formant des citoyens éclairés que l’école permettra à ces jeunes de s’émanciper et de devenir des acteurs de la société à part entière. Pas en leur distribuant un billet de 50 euros.
Vous nous prenez déjà nos retraites, ne leur volez pas leur jeunesse !