En présentant ce matin son programme de stabilité et sa trajectoire budgétaire jusqu’en 2027, le Gouvernement a confirmé ses mauvais résultats et ses mauvaises intentions.
Après que le Gouvernement a dû fortement réviser ses prévisions budgétaires pour 2023 et 2024, mais aussi d’ores et déjà pour 2025, 2026 et 2027, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a jugé que la nouvelle trajectoire proposée, qui vise un retour sous les 3% du PIB en 2027, “manquait de crédibilité" et de "cohérence".
En effet, le Gouvernement annonce de nouvelles économies budgétaires mais ne prend pas en compte les effets de cette austérité sur la croissance. Nous craignons donc que les recettes fiscales et donc le niveau du déficit public dans les prochaines années soient de nouveau sous-évalués. Mensonge ou incompétence ?
Comme l’a souligné le Haut Conseil des finances publiques, ces mesures d’économies budgétaires sont “inédites”. En 2025, le Gouvernement compte couper 27 milliards d’euros dans le budget du pays. C’est une véritable purge budgétaire qui se prépare après 20 milliards de premières coupes dès cette année 2024.
Le Gouvernement va faire payer le “quoi qu’il en coûte” à celles et ceux que l’on a applaudis à 20h. Après le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, la réduction de la durée d’indemnisation chômage, le Gouvernement promet une nouvelle réforme de l’assurance-chômage et de nouvelles coupes dans la santé, l’éducation ou le logement. Ce sont les classes populaires et moyennes qui vont payer la note.
Cette cure d’austérité est inédite, injuste et irresponsable. Elle va aggraver la situation économique. Elle n’est pourtant pas une fatalité. Le Gouvernement pourrait rétablir l’ISF, supprimer la flat tax, réduire les niches fiscales, mettre à contribution les ménages et les entreprises les plus riches qui touchent et génèrent des dividendes records. Il s’y refuse.
Nous exigeons une nouvelle fois la présentation d’un projet de loi de finances rectificative au Parlement. Dans une démocratie, la représentation nationale doit pouvoir débattre des choix budgétaires de la Nation et les oppositions pouvoir présenter leurs propositions.
Nous en présentons aujourd’hui une première en déposant une proposition de résolution européenne portant création d’un impôt européen sur la grande fortune. Alors que des voix dans la majorité se sont élevées pour demander une plus grande justice fiscale, nous les appelons à passer de la parole aux actes en soutenant la taxation des super-riches au niveau français comme au niveau européen.