Rentrée scolaire : après les promesses, retour sur Terre !

– Mardi 12 septembre 2023

Yannick Trigance, secrétaire national à l'École, au Collège et au Lycée

Après les grandes déclarations estivales sur le mode « il y aura un enseignant devant chaque classe à la rentrée », le retour à la réalité est implacable : la première rentrée scolaire du « Président de l’Éducation nationale », Emmanuel Macron, et de son « super Degesco » (directeur général de l’enseignement scolaire), Gabriel Attal, est ratée et les problèmes demeurent.

C’est ainsi qu’une enquête menée par le syndicat SNES-FSU, et révélée par France Info, indique que sur 500 établissements, il manque en moyenne au moins un enseignant dans 48 % des collèges et lycées de métropole.

Une fois de plus, c’est l’académie de Créteil qui est principalement frappée ainsi que celle d’Orléans-Tours, de Normandie ou encore des villes comme celle de Nantes.
La réalité rattrape les belles promesses de l’été : avec 18,8 % des places non pourvues aux concours 2023 de professeur des écoles et 16,6 % du second degré, comment le « Président de l’éducation » et son « super Degesco » pouvaient-ils prétendre à ce qu’il y ait « un enseignant devant chaque classe » en cette rentrée ?

Le fameux « choc d’attractivité » tant évoqué par le gouvernement n’a décidément pas eu lieu, les dispositifs « socle » et « pacte » étant limités à un « travailler plus pour gagner plus » que les enseignants rejettent très majoritairement au vu des premières remontées des établissements.

Autant dire que les recrutements par « job dating » et les contractuels sans formation vont immanquablement continuer à augmenter, et que la question des remplacements ne pourra être résolue en utilisant les assistant·e·s d’éducation pour « superviser des séquences pédagogiques », récente modalité inventée par la rue de Grenelle.

La saturation médiatique orchestrée par l’exécutif sur la question de l’abaya n’avait en réalité pas d’autre objectif que celui de masquer les véritables problèmes de l’école en cette rentrée, dont celui précisément de l’incapacité à recruter.

Tant que ce gouvernement ne prendra pas la juste mesure d’une nécessité à revaloriser sérieusement tous les personnels enseignants, tant que la formation initiale et continue resteront à un niveau d’indigence coupable, tant que les enseignants ne seront pas réellement remplacés dès leur premier jour d’absence et sans interruption, notre École publique ne pourra remplir sa mission première : faire réussir tous les élèves qu’elle accueille.
Les annonces sans lendemain et sans moyens ne suffisent plus.

Ce dont notre école a besoin, ce sont des mesures concrètes à la hauteur des besoins pour fonctionner au quotidien et pour répondre à la promesse républicaine du droit à la réussite de tous nos jeunes, quel que soit l’endroit où ils vivent et le milieu d’où ils viennent.
Nous en sommes loin.

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