Reprise scolaire : il faut ramener la sérénité dans les classes

Mercredi 28 avril 2021

Yannick Trigance, secrétaire national du PS à l'École, l'Éducation, l'Enseignement supérieur et la Recherche

Dans un contexte sanitaire qui demeure très préoccupant, cette reprise scolaire est légitimement marquée par une inquiétude partagée par l’ensemble de la communauté éducative.

Face à un ministre qui continue à minimiser le rôle de l’école dans la dynamique épidémique avec des affirmations totalement infondées, les organisations syndicales ont obtenu un renforcement de certaines mesures comme par exemple le maintien des fermetures de classes à partir d’un cas positif Covid-19, l’arrêt de la répartition des élèves dans les autres classes en cas de non-remplacement ou encore la mise en place des demi-jauges dans tous les lycées et partiellement en collège.

Pour autant cette rentrée est de nouveau placée sous le signe de l’inquiétude face un ministre qui, dans un déni permanent, rechigne à avancer sur des points pourtant essentiels dans le contexte que nous connaissons :

  • La vaccination des personnels : elle reste « réservée » aux enseignants âgés de plus de 55 ans, ce qui ne constitue en rien une priorité contrairement aux propos ministériels. Alors que des objectifs de vaccination particulièrement ambitieux sont annoncés, la réalité du terrain est cruelle pour le ministre : seuls 15 000 personnels sur 1,2 millions ont été vaccinés à ce jour.

  • Les auto-tests promis aux personnels et aux lycéens ne sont pas sans poser problème : la faisabilité et la mise en œuvre pratique de cette mesure dans les établissements (2 millions de tests nécessaires par semaine !) va une nouvelle fois se faire dans des conditions qui interrogent en matière de locaux, d’emplois du temps et de ressources humaines.

  • Les besoins urgents en moyens humains : les charges nouvelles qui s’accumulent sur les équipes éducatives et la contamination d’un nombre croissant d’adultes rendent absolument et immédiatement nécessaires des moyens humains supplémentaires. Et là encore le ministre Blanquer ne peut se contenter d’annoncer d’hypothétiques remplaçants pour suppléer les enseignants atteints du virus. Les établissements ont d’ores et déjà besoin de moyens pour assurer dans des conditions acceptables la fin de l’année scolaire comme pour préparer efficacement la rentrée scolaire de septembre prochain : création de postes d’enseignants, de personnels administratifs, personnels de santé, psychologues scolaires…

  • Les examens de fin d’année des collèges et lycées posent à juste titre question : l’entêtement ministériel qui consiste à vouloir les maintenir accentue inutilement la pression sur les élèves mais également sur les équipes éducatives. Il convient dès à présent de définir enfin et clairement les conditions de déroulement de cette fin d’année scolaire.


Proclamer que « de nouvelles études ont confirmé une moindre contagiosité des enfants » comme l’a fait le ministre relève de l’irresponsabilité lorsque l’on sait que le passage en distanciel et la fermeture des écoles ont contribué à faire baisser le taux d’incidence chez les jeunes.

Parce que nos écoles, collèges et lycées doivent continuer à accueillir nos élèves, il est grand temps que le ministre cesse de nier les risques auxquels sont exposés au quotidien les personnels et les élèves et pour cela, il doit prendre les décisions qui s’imposent pour ramener la sérénité et la confiance dans les classes, partout dans notre pays.

Veuillez vérifier votre e-mail pour activer votre compte.