Sans engagement sur une vraie loi grand-âge, ce sera sans nous !

Alors que l’Assemblée nationale est appelée demain à se prononcer sur l’adoption définitive de la proposition de loi dite « Bien vieillir », les députés socialistes et apparentés défendront une motion de rejet.

Le vieillissement de la société requiert une vision panoramique et des actions d’ampleur dans un grand nombre de domaines. Or cette proposition de loi ne constitue qu’un patchwork de mesures, certes nécessaires, mais souvent vagues et insuffisantes.

Face aux failles béantes dans le traitement des personnes âgées, de leurs proches, des aidants et des professionnels du secteur, particulièrement mises en évidence pendant la pandémie de Covid et le scandale Orpéa, nous ne pouvons plus nous satisfaire des petits pas.

En nous appuyant sur les nombreux travaux de documentation produits ces dernières années, nous avons déposé le 16 avril dernier, à l’initiative de Jérôme Guedj, député de l’Essonne, une proposition de loi de 166 articles. Seule cette approche globale permettra de répondre à l’enjeu de la transition démographique.

C’est dans cette même logique que nous avons proposé en avril dernier, lors de la première lecture de cette proposition de loi, un amendement imposant au Gouvernement la présentation d’un projet de loi de programmation sur le grand âge d’ici la fin de l’année 2024. Cet amendement a été adopté à l’unanimité.

Nous regrettons que depuis plusieurs semaines le Gouvernement se mure dans le silence. Il paraît inconcevable que le Premier Ministre Gabriel Attal ne reprenne pas l’engagement clair et précis de sa prédecesseure Élisabeth Borne de proposer une vraie loi grand-âge d’ici la fin de l’année.

Cette proposition de loi « Bien vieillir » peut constituer une première brique, mais il faut le reste de la maison. Elle doit être suivie d’un texte complet, global et panoramique de réponse et de prévention aux enjeux démographiques, conformément à l’engagement du Président de la République en 2018. 

Nous appelons le Premier ministre à confirmer d’ici au vote de demain le calendrier annoncé par sa prédecesseure ; et la Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités à lancer rapidement un travail de co-construction avec l’ensemble des acteurs du secteur afin notamment de trouver de nouvelles sources de financement.

Si cette loi est pour solde tout compte, ce sera sans nous. Nous refusons d’abandonner nos aînés. Nous refuserons d’être les idiots utiles de la majorité relative présidentielle.

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