Santé mentale : 10 grandes mesures pour une grande cause nationale

La santé mentale est le parent pauvre de notre système de santé. Malgré l’engagement des professionnels, notre système de santé mentale ne peut plus répondre à la détérioration de l’état de santé mentale de la population. 

En septembre 2021, dans une tribune dans le journal Le Monde, Antoine Pelissolo, psychiatre et Boris Vallaud, député des Landes, proposaient déjà de faire de la santé mentale et de la psychiatrie une grande cause du prochain quinquennat à l’image des plans présidentiels très utiles pour le cancer ou la maladie d’Alzheimer.

Les “feuilles de route” du Gouvernement se succèdent, elles, sans résultats.

Dans ce contexte, et à la veille de la journée mondiale de la santé mentale, les députés socialistes et apparentés à l’initiative de Chantal Jourdan, députée de l’Orne et Joël Aviragnet, député de Haute-Garonne, publient ce 9 octobre une note à la Fondation Jean Jaurès “Santé mentale : 10 grandes mesures pour une grande cause nationale”.

Aujourd’hui, nous proposons une transformation radicale de la philosophie de notre système de santé mentale : analyser finement les pathologies et les besoins des patients pour construire des parcours de prise en charge, associant des équipes pluri-professionnelles, s’appuyant en priorité sur l’ambulatoire.

Pour réussir cette transformation, nous mettons 10 grandes mesures sur la table que nous déclinons dans une proposition de loi qui sera déposée le mardi 10 octobre, journée mondiale de la santé mentale.

Nous proposons notamment : 

  • En urgence, de revaloriser les rémunérations des professionnels de la santé mentale et de procéder à un plan massif d’embauche : augmenter d’au moins 20% les  effectifs d’internes, créer 5 000 postes de psychologues, créer 5 postes par service au moins d’infirmiers de pratique avancée, recruter 5 000 personnels supplémentaires dans les centres médico-psychologiques. 
  • Se fixer un objectif : « Zéro contention, Zéro isolement». Le recours à la contention et à l’isolement est révélateur des failles de la vision française de la santé mentale. Grâce au développement de l’ambulatoire, au renfort massif de professionnels de la santé mentale et un développement de la prévention nous pourrons mettre fin à ces pratiques qui fragilisent les patients.
  • D’avoir une attention particulière pour la santé mentale de l’enfant, de l’adolescent et de l’étudiant : doubler le nombre d’étudiants formés à la pédopsychiatrie, recruter des psychologues Éducation nationale créer un cours d’éducation à la santé mentale en classe de quatrième, développer les bureaux d’aide psychologique universitaire (BAPU).
  • De faire de la santé mentale des travailleurs une priorité : reconnaître l’épuisement professionnel et la perte de sens au travail comme maladies professionnelles, réarmer la médecine du travail en recréant des postes de psychologues de travail, déployer un plan national de formation à la prévention des troubles psychiques au travail.
  • De répondre à l’éco-anxiété croissante de la population : former spécifiquement les professionnels à ce type de prise en charge, organiser des temps de détection de l’éco-anxiété dans les écoles, collèges, lycées, universités, et dans les milieux associatifs.

Parce que notre système de santé mentale manque cruellement d’une vision à long terme de la santé mentale englobant tous ses aspects médicaux, sociaux et éthiques, nous proposons de créer une loi de programmation en santé mentale, votée tous les 5 ans, qui fixerait les priorités de la Nation en matière de santé mentale et dégagerait les moyens suffisants pour la mise en oeuvre de ces mesures.

 

Lire notre plan pour la santé mentale

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