– Mercredi 22 novembre 2023
Le 7 novembre dernier, la majorité sénatoriale a voté la suppression de l’Aide Médicale d’État (AME) qui permet aux sans-papiers résidant en France depuis au moins 3 mois d’être intégralement couverts par la Sécurité sociale pour leurs dépenses de santé.
Ce vote, validé avec la complaisance du gouvernement, est une atteinte grave aux principes d’humanité et d’égalité d’accès aux soins dans notre pays. Au-delà des risques sanitaires qu’une telle mesure entraîne, la suppression de l’AME marque une dérive inquiétante de la droite sénatoriale. Elle fait le choix délibéré de s’affranchir des valeurs qui fondent notre modèle social hérité du Conseil National de la Résistance.
Renoncer au droit de chacun à être soigné, c’est renoncer à une certaine idée de la République.
L’AME, qui ne constitue que 0,5 % des dépenses de santé en France, est une nécessité humaine autant qu’un impératif sanitaire. Refuser les soins élémentaires pour des centaines de milliers de personnes présentes sur le territoire revient à laisser des pathologies s’aggraver, et à accroître les risques épidémiques en France. Et que dire des médecins, que l’on forcerait, sur des critères flous et arbitraires, à fermer la porte à des patients qui ont besoin d’eux ?
La gravité du sujet, enfin, s’accommode mal du silence complique du gouvernement lors des débats au Sénat. En votant finalement pour l’adoption d’un texte qui supprime l’AME, mais aussi les allocations familiales et les aides au logement pour les étrangers installés en France depuis moins de 5 ans, les sénateurs Renaissance suspendent cyniquement le sort des migrants à l’espoir de trouver une majorité au Parlement pour adopter la loi « immigration » voulue par Emmanuel Macron. La Santé de chacun mérite mieux que ces calculs politiques.
Le Parti socialiste appelle au rétablissement de l’AME lors de l’examen du texte par l’Assemblée nationale, et enjoint la droite républicaine, comme la majorité relative gouvernementale à se ressaisir. Persévérer dans cette voie, ce serait basculer vers le populisme et la xénophobie qui caractérisent l’extrême droite.
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Guillaume Garot, secrétaire national à la Lutte contre la désertification médicale
Sophie Borderie, secrétaire nationale à la Santé, aux Politiques de prévention, à la Santé environnementale et à la Santé au travail
Anne-Sophie de Surgy, secrétaire nationale à la Santé mentale
Antoine Pelissolo, secrétaire national à l'Hôpital
Morgane Rolland, secrétaire nationale aux Pandémies et aux Crises sanitaires